Entre sécurité et soins, l'internement devrait poursuivre une double finalité : soigner le malade et protéger la société contre son éventuelle dangerosité. Un quart des internés croupit aujourd'hui dans le système carcéral. Nombreux sont ceux qui clament qu'ils sont les oubliés de la société. Et que les soigner relève de l'utopie.
Quand l'auteur d'une infraction est considéré comme irresponsable en raison de son état mental (handicap mental, maladie mentale), il est interné. Dans un premier temps (et quand il y a eu un mandat d'arrêt), cette personne est mise en observation dans l'annexe psychiatrique d'une prison. Puis, si l'irresponsabilité est confirmée, elle est acheminée vers un établissement de défense sociale (EDS) ou un hôpital psychiatrique (encadré). Des lieux dans lesquels elle doit recevoir des soins adaptés en vue d'une libération à l'essai ou définitive. Ça, ce sont les grands principes. Mais bien souvent, les faits invalident la théorie.
Sur les 4000 personnes internées aujourd'hui, plus de 1100 languissent dans le système carcéral. Ils représentent 10 % de la population pénitentiaire belge. La Belgique a été rappelée à l'ordre à plusieurs reprises au cours des dernières années pour le sort qui leur est réservé. En janvier dernier, la Cour européenne des droits de l'Homme dénonçait encore une fois notre plat pays pour avoir violé la convention européenne des dro...