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Regard critique · Justice sociale

Flandre : le Gezinsbond crée un site d’offres d’emploi destiné aux parents

Le Gezinsbond a lancé une nouvelle initiative pour contribuer à l’amélioration des relations entre vie de famille et travail : un site réservé aux offresd’emploi respectant une charte minimum en la matière.

16-11-2009 Alter Échos n° 284

Le Gezinsbond a lancé une nouvelle initiative pour contribuer à l’amélioration des relations entre vie de famille et travail : un site réservé aux offresd’emploi respectant une charte minimum en la matière.

Pour la création du site, le Gezinsbond a fait appel à l’un des opérateurs les plus connus en la matière : Stepstone. Le site web, baptiséJobextra1, est destiné aux membres du Gezinsbond mais aussi, tout simplement, à tous ceux qui cherchent un emploi qui respecte les prérogatives de leur vie de famille.Et puis, selon Annemie Drieskens, du Gezinsbond, les entreprises ont, elles aussi, tout à y gagner. « Il est vrai qu’en ce moment, tout le monde est surtout préoccupépar la conservation de son emploi. Mais même en temps de crise, la question du bon équilibre entre travail et famille reste essentielle et ce, aussi bien pour les hommes que pour lesfemmes. Les employeurs vont continuer à tenter d’attirer et de garder à leur service les meilleurs éléments et elles n’y arriveront plus avec le seul argumentdu salaire. »

Les entreprises qui voudront placer leurs annonces sur le site devront répondre à une série de critères définis par une check-list. La sociétéfait-elle le maximum pour éviter, autant que possible, les heures supplémentaires ? Les heures néanmoins prestées peuvent-elles être récupéréespar la suite ? Et ceci, sous forme de temps libre plutôt que via des compensations financières ? Mais aussi : les travailleurs peuvent-ils passer à un travail à tempspartiel ? Et si oui, revenir à temps plein par après ? Les travailleurs avec enfants sont-ils prioritaires pour obtenir des congés pendant les vacances scolaires ? Lespères peuvent-ils prendre des congés parentaux ? L’entreprise qui satisferait à tous les points de la liste obtiendrait un total de 20 points, mais 8 sont suffisants pourpouvoir placer une offre d’emploi sur le site. Les annonces seront payantes mais seront également publiées dans le périodique du Gezinsbond, un bimensuel distribuéà quelque 280.000 familles flamandes. Pour chaque annonce publiée, il sera précisé dans quelle mesure l’entreprise satisfait à la liste du Gezinsbond.À l’heure où nous écrivons ces lignes, les annonces ne se bousculent pas encore sur le site Jobextra, mais la check-list y figure en bonne place.

Elle aborde cinq aspects : les horaires de travail, la politique en matière d’interruptions de carrière, les congés, l’organisation du travail et les servicesorganisés en soutien aux familles (accueil des enfants pendant les vacances, en cas de maladie, possibilité qu’ils soient exceptionnellement présents sur le lieu detravail, cantine ou services repas…).

Cas par cas

Mais pour le Gezinsbond, le plus important est que le dialogue s’amorce au sein des entreprises, « de telle sorte que l’on puisse aborder le sujet et envisager de chercher dessolutions au cas par cas avec chaque individu, poursuit Annemie Drieskens. Une famille avec des jeunes enfants n’a pas les mêmes besoins qu’une famille avec des adolescents niqu’un employé qui veut pouvoir s’occuper de ses parents vieillissants. » La Ligue demande aussi aux autorités d’élaborer des incitants fiscaux pourrécompenser les entreprises méritantes dans ce domaine. Le Gezinsbond applique lui-même cette charte en tant qu’employeur pour ses 180 collaborateurs. Les horaires sont flexibles– avec deux heures de marge le matin et le soir – de manière à ce que tous les parents puissent choisir de conduire eux-mêmes leurs enfants le matin ou plutôtd’aller les chercher le soir. La moitié des collaborateurs travaillent à mi-temps. Mais personne n’est parfait et la ligue n’atteint pas le maximum de vingt points. Letravail à domicile, par exemple, n’est pas possible, vu les fonctions concernées.

Le Conseil national du travail, par la voix de son président, Paul Windey, s’est déjà félicité de cette initiative. Il apprécie le fait que, plutôtque de tenter de faire adopter une nouvelle législation en la matière, le Gezinsbond ait préféré inciter les entreprises à mettre en avant ce qu’ellesavaient à offrir. Mais il met aussi des limites : « Rien que l’année passée, soixante nouvelles propositions de loi concernant le droit aux congés ontété déposées au Parlement fédéral. Mais qui pourrait payer tout cela ? Rien que le crédit-temps coûte 1,3 milliard d’euros à lacollectivité ».

D’après De Morgen et De Standaard

1. www.jobextra.be

Pierre Gilissen

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