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"Evaluation APIC 2001 : renforcer le relogement et sous-traiter l'accompagnement social"

28-01-2002 Alter Échos n° 112

Dernièrement, le gouvernement wallon a examiné les « résultats de l’action pilote » 2001 de la Coordination APIC (Action-pilote intégrée de réinsertion deshabitants permanents des campings et des parcs résidentiels de week-end de l’Ourthe-Amblève)1. Ce rapport spécifie que « le déroulement de l’action pilote a renforcécette année la sensibilisation des divers acteurs, notamment les communes ». Elle a également gagné en autonomie par rapport au GREOA (Groupement de relance économique enOurthe-Amblève). Ses actions ont été recentrées sur quatre thématiques : le logement, l’accompagnement social, l’aménagement du territoire et letourisme.
Logement
En matière de logement, l’APIC se retrouve membre des conseils d’administration des trois sociétés de logement de la région : la scrl Ourthe-Amblève2 logement, laPetite Propriété terrienne et l’agence immobilière sociale (regroupées au sein du Pôle logement Ourthe-Amblève). Cela lui permet d’être informéesystématiquement des logements disponibles. Sur le terrain, l’APIC note que 83 nouveaux logements sont disponibles depuis sa mise en place : logements sociaux locatifs et acquisitifs,logements AIS et logements d’insertion. Des projets en cours devraient générer, à moyen terme, 75 logements supplémentaires. La priorité est accordéeà « des résidents désireux de quitter la caravane ». À ce jour, l’APIC a permis le relogement de 12 familles de résidents permanents dans le locatif social, 21 dansle locatif privé et 18 sont en attente d’un logement.
Elle précise encore : « Davantage de familles ont été inscrites mais pour diverses raisons n’ont pas renouvelé leur inscription ou ont décliné lespropositions d’attribution.(…) Par ailleurs, plusieurs familles ont été relogées à l’initiative d’autres services ou par leur recherche personnelle. La CoordinationAPIC ne peut toutefois quantifier ces départs. La faible proportion de résidents inscrits et relogés s’explique de diverses manières :
– peu de résidents sont actuellement désireux d’être relogés;
– aucun incitant financier au départ ne peut être proposé à ceux qui hésitent;
– non mandatée pour faire du suivi individuel, la Coordination APIC n’est pas partie systématiquement à la recherche de ceux qui souhaitent être relogés. »
La note du gouvernement wallon pointe dans le rapport que le relogement des résidents n’est pas toujours aisé. Les personnes ont effectivement « des difficultés à s’adapterà un logement décent, ils dégradent les lieux, voire en disparaissent du jour au lendemain. Les travailleurs sociaux des sociétés de logement se disent,eux-mêmes, dépassés par les situations sociales des résidents relogés et les problèmes qu’ils engendrent ».
Par ailleurs, dans le cadre de l’ancrage communal prévu par le Code du logement, les communes d’Esneux, de Sprimont, d’Aywaille et de Comblain-au-Pont ont inscrit la problématique de larésidence en camping dans leurs programmes triennaux en matière de logement.
Accompagnement social
Dans ce domaine, l’APIC dresse un constat d’échec. Non mandatée pour le suivi individuel, elle n’a répondu que ponctuellement aux demandes qui lui étaientadressées, mettant davantage l’accent sur la coordination. Au travers de cette mission, elle envisageait « d’identifier des ‘leaders’ (au sein des campings) capables de porter un grouperéfléchissant plus largement sur les conditions de vie en domaine touristique. Cette mission n’a pu toutefois être menée à bien (…) Ce constat d’échec aamené la Coordination APIC à sous-traiter le volet accompagnement social à une association travaillant de longue date sur le terrain de la résidence permanente (le Servicerégional de prévention La Teignouse)2. »
La note du gouvernement wallon insiste sur les conclusions tirées par l’APIC : la démobilisation des assistants sociaux dans le projet, la méfiance des « servicesextérieurs contactés pour élaborer des projets sociaux spécifiques pour ou avec les résidents », la méfiance des résidents eux-mêmes par rapportà « tout et tout le monde », ou encore le « rejet de la population autochtone des communes concernées de voir se développer des projets sociaux propres aux résidents ».
Aménagement du territoire, tourisme et partenariats
Parmi ses différentes missions, l’APIC s’est vu également confier la tâche de réaliser une cartographie des onze campings concernés par le phénomèned’habitat permanent. Une fois réalisé, cet outil doit permettre d’identifier les priorités en matière de reconversion touristique, mais aussi celles d’assainissement (ycompris la fermeture définitive). Le volet technique a été confié au GREOA, le social à La Teignouse, tandis que l’aspect cadastral est pris en charge par laCoordination.
Par ailleurs, l’APIC a veillé à la promotion de la « Charte relative à la maîtrise des entrées dans les domaines touristiques » qui a été ratifiéepar les neufs communes d’Ourthe-Amblève. Reste à l’appliquer. Elle souligne le fait que de janvier 1998 à octobre 2001, l’augmentation de 1,83 % à 2,16 % de la populationdomiciliée dans les domaines touristiques des quatre communes visées.
Outre les collaborations avec La Teignouse et le GREOA, notons aussi une collaboration avec Présence et Actions culturelles – Régionale Ourthe-Meuse ayant pour but « d’amener lesrésidents à porter un regard critique sur leur habitat et sur l’habitat traditionnel pour rechercher des solutions d’habitats compatibles avec leurs critères de vie », ou encoreles collaborations avec l’asbl Jeunes-Emploi-Formation (JEF) concernant, d’une part, l’encadrement individuel des résidents permanents engagés comme ouvriers PTP par le GREOA et,d’autre part, un programme de formation à l’intention de 15 autres résidents permanents.
Enfin, dans le cadre de la reconduction de la convention, la Coordination propose une modification concernant la mission d’accompagnement social. Pratiquement, celle-ci serait sous-traitéeà La Teignouse. Le poste budgétaire de l’assistant social engagé pour cette mission serait transféré dans celui des « collaborations extérieures ».
1 Rue du Bas Rivage à 4920 Remouchamps, tél. : 04 384 33 31, fax : 04 384 74 37.
2 Av. François Cornesse 61 à 4920 Aywaille, tél. : 04 384 44 60, fax : 04 384 79 03, courriel : lateignouse@swing.be

Baudouin Massart

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