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Etat d’urgence ? Débats d’urgence !

Entre lassitude et révolte, les jeunes molenbeekois à nouveau mis sous les projecteurs de l’actualité post-attentats dénoncent la stigmatisation tant médiatique que politique dont ils se sentent les victimes. Face à cette crise, rallumer les « contre-feux » semble urgent pour réinventer le débat public avec les jeunes. Découvrez l’Altermedialab du festival Bruxitizen.

16-12-2015
Collectif Krasnyi

Entre lassitude et révolte, les jeunes molenbeekois à nouveau mis sous les projecteurs de l’actualité post-attentats dénoncent la stigmatisation tant médiatique que politique dont ils se sentent les victimes. Face à cette crise, rallumer les « contre-feux » semble urgent pour réinventer le débat public avec les jeunes. 

Par Barbara Gonzalez

Juillet 2015, conférence de presse sur le « Baromètre 2014 jeunesse et diversité » en présence du ministre Marcourt et de la ministre Simonis. L’étude fait état de carences et d’inégalités en matière de diversité et de représentation. Le rôle social et médiatique des jeunes dans la presse écrite y est essentiellement passif, les jeunes sont rarement représentés en tant qu’experts, qu’acteurs de terrain ou que porte-parole. Selon Martine Simonis (Association des journalistes professionnels), à moins qu’ils ne soient sportifs ou délinquants, les jeunes ne se sentent pas représentés dans les médias.

C’est décidé, cette année la thématique du BruXitizen*, notre événement pour les jeunes, sera « Jeunes et médias ». Approbation du côté des collègues journalistes d’Alter Échos mais attention aux théories du complot et à ne pas tout mettre sur le dos des médias. La question ne vise pas tant les médias mais plutôt à creuser les différentes dimensions de ce qui fait le « débat public ». Il faut aussi parler d’engagement politique. De cerner comment les jeunes s’engagent, quels sont leurs moyens d’action et d’expression dans ce débat public?

Jeunes, médias, politique : la place des jeunes dans le débat public, c’est donc la vaste question abordée au fil de trois débats itinérants pendant ces mois d’octobre et de novembre 2015.

Bruxitizen 2015
© Collectif Krasnyi

Le premier débat, à l’abbaye de Forest, a abordé la participation politique des jeunes en revenant sur lesdites « émeutes » de 1991. Face à un climat de racisme délétère, des pratiques policières discriminantes et une absence de reconnaissance, des centaines de jeunes se révoltaient contre les forces de l’ordre.  Revenir sur ces « émeutes » a été l’occasion de redonner la parole aux habitants de Forest, de questionner les différents rapports de force qui existent entre jeunes, société civile ou institutions mais aussi de réfléchir à l’engagement actuel des jeunes, aux possibilités de (re)-créer des alliances entre les différentes parties de la société civile. (Lire : Surveiller la police ?)

Le second débat organisé à la cité modèle a donné lieu à un questionnement sur la représentation des jeunes dans les médias, notamment celle des jeunes cités-modélistes de l’association City-Zen. Souvent cantonnée à la rubrique « faits divers », la cité modèle n’a pas souvent bonne presse, vue tantôt comme un espace déshumanisé tantôt comme criminogène. Ce débat entre jeunes et journalistes était l’occasion de replacer la question de l’information au cœur de la « cité », une question éminemment démocratique et citoyenne. (Lire : Jeunes et médias, une relation complexe)

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Dernier débat, 18 novembre 2015, retour à Molenbeek plongée dans l’actualité post-attentats de Paris. Climat d’angoisse, la police est en état d’alerte, les médias du monde entier ont débarqué, notre débat est à deux doigts d’être annulé. Tandis qu’en surface les journalistes s’agitent dans tous les sens, depuis la magnifique cave de la Maison des cultures et de la cohésion sociale, les jeunes prenaient le micro pour animer leur émission/ débat radio : « Réinventons le débat public » en direct de radio Maritime (Gsara). 

Novembre 1995, depuis une autre cave du côté d’Ixelles, d’autres échos commencent à se faire entendre. Deux jeunes d’à peine 25 ans, Thomas, Pierre, décident de jouer les lanceurs d’alertes en envoyant des fax aux grandes rédactions avant de prendre eux-mêmes la plume et de fonder Alter Échos.

Aujourd’hui, des jeunes étudiants de l’Université St-Louis et de l’ISFSC ont participé à ces débats, réalisé des reportages encadrés par des professionnels de l’info (Gsara, Collectif Krasnyi, Lucie Castel, Johnny-Eduardo Ramos, Alter Echos). Les étudiants du nouveau média Bondy Blog Bruxelles (Lire : Bruxitizen : ces jeunes qui veulent se faire entendreont également pris part à l’initiative. Les jeunes ont dégainé leurs voix, leurs mots, leurs dessins, leurs objectifs, leurs claviers pour nous, vous offrir leurs éclairages dans cet Alter Médialab (à découvrir en ligne ici ) 

L’urgence de faire débat, c’était il y a 20 ans, c’était hier et c’est plus que jamais aujourd’hui.

Agence Alter

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