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Regard critique · Justice sociale

Dream for Life, partie de campagne

Dream for Life : une campagne sur la pauvreté qui évoque les « richesses alternatives »

15-05-2011 Alter Échos n° 315

Latitudes jeunes1 a organisé une campagne intitulée « Dream for Life ». Cette organisation de jeunesse, émanation des mutualitéssocialistes, a voulu évoquer la pauvreté sous l’angle d’une remise en cause de la société de consommation. Une campagne qui s’achève et des revendications àsuivre.

« Ta vie sera douce et sucrée », ou bien sera-t-elle « fougueuse et imprévisible » ? C’est ce que l’on découvre sur des cartesà gratter « Dream for Life », du nom d’une campagne organisée par Latitudes jeunes, une organisation de jeunesse qui émane des Mutualitéssocialistes. Ce détournement d’un célèbre jeu à gratter n’est pas anodin. Le but de cette campagne menée depuis octobre 2010 est d’attirer l’attention sur lapauvreté pour qu’elle soit « l’affaire de tous ». Mais ici, on l’aborde par le versant des richesses dites « alternatives » ou nonmatérielles. Selon Bénédicte Deprez, chargée de projet à Latitudes jeunes, l’angle choisi est celui d’une « remise en cause de l’appât du gain. Carla précarité n’est pas qu’un manque d’argent, c’est aussi de l’exclusion, un manque de liens sociaux ».

La campagne s’est officiellement terminée le 26 avril dernier lors d’un colloque organisé à La Marlagne, près de Namur. Une campagne résolument positive quiinsiste sur les valeurs humaines. Si l’on peut se dire que l’approche est un tantinet naïve, voire que le message est confus – s’agit-il d’une gentille campagne artistique sur le bonheurou d’un travail de revendications contre la pauvreté ? –, les modalités d’action n’en sont pas moins originales.

Cette campagne s’est déclinée de différentes façons. Tout d’abord par une présence de Latitudes jeunes lors d’une manifestation le 17 octobre, journéemondiale du refus de la misère. Des jeunes offraient des « free hugs », des petits câlins gratuits qui ont permis des rencontres pour le moins chaleureuses entre publicsdivers. Certaines régionales de Latitudes jeunes ont aussi mis la main à la pâte, comme ce fut le cas à Liège où la réflexion autour de lapauvreté a été incarnée par des jeunes lors d’une pièce de théâtre. A Namur, c’est un documentaire qui a été produit, offrant un espacede parole aux jeunes. Enfin, à La Louvière, c’est une flash mob’ qui a conclu le travail mené dans une école. L’organisation de jeunesse a donc voulu toucher un publicplus large que son public habituel. Quant aux fameux tickets à gratter, ils ont été distribués à l’université de Louvain-La-Neuve et dans lecélèbre bus du délégué général aux droits de l’enfant qui sillonne les routes de la Communauté française.

Une campagne sur les « richesses alternatives »

« C’est à la fois une campagne contre la pauvreté et pour les richesses alternatives, dit Bénédicte Deprez. On réfléchit à lapauvreté en termes de lien social. » L’esprit à la fois créatif, convivial et sérieux de la campagne a été respecté lors du colloque du 26avril. Le délégué général aux droits de l’enfant et le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté s’adressaient aux professionnels. Christian Massot del’observatoire de la santé du Hainaut soulignait l’impact des facteurs socio-économiques sur la santé des jeunes. Une soixantaine de jeunes ont participé à desateliers d’éducation aux médias ou de théâtre-action, avec à la clé des « productions » en fin de journée.

Pour Bénédicte Deprez, « ce travail a permis de rappeler que la société de consommation crée aussi de l’exclusion et du surendettement. Elle engendreaussi des inégalités d’accès à la culture et à la santé. » Pour que les mots et les actions ne tombent pas dans l’oubli, pour qu’ils ne setraduisent pas uniquement par des petites actions éparses, cette campagne devrait aboutir dans les prochaines semaines à une série de revendications issues de ce travail avec lesjeunes et qui seront présentées sous format DVD. Les organisations de jeunesse en recevront un exemplaire. Les politiques concernés aussi, à commencer par lesecrétaire d’Etat à l’intégration et à la lutte contre la pauvreté ou encore la ministre de la Jeunesse et de l’Aide à la jeunesse. D’ici là, la crisepolitique aura peut-être abouti à de nouvelles élections. Le meilleur moment pour envoyer un mémorandum ?

1. Latitudes jeunes :
– adresse : rue Saint-Jean, 32/38 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 515 04 02
– courriel : ifeelgood@mutsoc.be
– site : www.ifeelgood.be/

Cédric Vallet

Cédric Vallet

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