À Bruxelles, seuls trois enfants sur dix fréquentent une crèche. Les plus précarisés, généralement, n’y ont pas accès. Pourtant, la crèche est aujourd’hui identifiée comme un levier majeur pour lutter contre la pauvreté des enfants et préparer leur avenir.
Bien sûr, on dit encore «gardiennes» d’enfants comme on dit «gardiens» de parking. On dépose son bébé; on le reprend. Pourtant, au-delà des permanences du langage, le regard sur la crèche et les milieux d’accueil de la petite enfance est en train de changer. «La crèche a trois fonctions: une fonction économique par la garde de l’enfant, une fonction éducative ou culturelle, et une fonction sociale ou de soutien à la parentalité», rappelle Stéphane Aujean, de l’Observatoire de l’enfant du service public francophone bruxellois. Pendant très longtemps, seule la première fonction a été mise en avant: voilà pourquoi la grande majorité des enfants en crèche ont des parents qui travaillent. Pour Bernard De Vos, délégué général aux Droits de l’enfant (DGDE), il est urgent de sortir de cette logique: la crèche n’est pas réservée aux «bourgeois blancs»; elle serait même le lieu de l’égalité des chances par excellence. «Toutes les études le montrent: fréquenter une crèche de qualité constitue un bénéfice pour les enfants. Ne pas en fréquenter est un handicap à l’entrée en maternelle», commente-t-il.
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