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Regard critique · Justice sociale

Couvin : répondre aux élèves angoissés par leur orientation scolaire

Infor jeunes et l’AMO de Couvin publient une brochure à destination des jeunes qui connaissent des problèmes d’orientation scolaire.

23-05-2010 Alter Échos n° 295

À Couvin, Infor jeunes1 et l’AMO Ciac2 se sont unis pour publier une brochure à destination des jeunes. Cette brochure, intitulée L’école :classe ou pas classe, se penche sur les problèmes d’orientation scolaire… jamais bien loin du décrochage.

« Je ne sais pas encore pour mon avenir et l’école met la pression. Si tu es largué, c’est foutu. » Une petite phrase qui en dit long sur le stress que peutgénérer une mauvaise orientation, comme en atteste la brochure L’école : classe ou pas classe ? que viennent de publier Infor jeunes Couvin et le service d’aide en milieuouvert (AMO) le Ciac.

C’est en constatant que les permanences organisées par ces deux services étaient assaillies de jeunes angoissés par leur orientation que l’idée d’une telle brochure estnée. Selon Katia Raimondi, la coordinatrice d’Infor jeunes Couvin, « des jeunes viennent dans nos bureaux à la fin de leur parcours scolaire, la plupart du temps dansl’enseignement professionnel ou en alternance et se disent qu’ils n’auraient pas dû suivre cette voie, qu’ils ont peur pour leur avenir. D’autres jeunes sont au beau milieu de leurscolarité et veulent changer d’orientation car ils n’aiment pas ce qu’ils font. » L’orientation et le décrochage scolaire sont deux enjeux intimement liés. Selon XavierDupuis, directeur de l’AMO Ciac, « le problème du décrochage scolaire est un phénomène qui touche aussi les campagnes, il augmente et apparaît de plus en plustôt, parfois dès le primaire. Les causes de ce phénomène sont nombreuses, et notamment sociales, mais avec cette brochure nous avons voulu insister sur les problèmesd’orientation, car les jeunes ne savent pas vers qui se tourner. Dans des petites villes comme Couvin, ce problème est particulier car il n’y a pas 36 options qui s’offrent aux jeunes.»

Mettre les deux pieds à l’école

Comment ces jeunes gens en sont-ils arrivés là ? Pour Katia Raimondi, c’est avant tout le système scolaire qui n’accompagne pas assez les jeunes dans leurs projets. C’està l’école qu’il y a des problèmes d’orientation et où l’information manque. Si la diffusion de la brochure est assurée dans les infor jeunes et dans les AMO, lesécoles de la Botte du Hainaut, elles, n’offrent pas cette garantie, même si la plupart d’entre elles n’ont pas encore réagi. « Nous avons eu un courrier négatif d’undirecteur d’école vis-à-vis de la brochure. Il faut bien que le monde scolaire comprenne qu’on souhaite avec cette brochure que les jeunes qui n’ont qu’un pied à l’école ymettent les deux. »

Le but de la brochure n’est donc pas de sensibiliser l’opinion publique ni de faire bouger les pouvoirs publics, mais bien de toucher les jeunes, ces élèves anxieux dont les choixont parfois été (télé)guidés par d’autres. Pour toucher les jeunes, rien ne vaut une parole de jeune. L’ouvrage se veut donc ludique. Il est parsemé decitations d’élèves rencontrés dans des écoles, dans des maisons de jeunes ou, tout simplement, chez Infor jeunes ou au Ciac. La brochure ne prétend pas offrir degrandes solutions, mais parie que les histoires des jeunes, les phrases qu’ils emploient feront écho aux différentes questions que se posent les élèves. Xavier Dupuisadmet les limites de cette publication : « Nous avons conscience que cette brochure ne changera pas à elle seule le problème du décrochage scolaire, mais elle peut changerla perception des élèves sur l’école et, surtout, donner des éléments pour faire de bons choix, pour savoir où chercher l’information. »

Lorsqu’on prend le problème de l’orientation et du décrochage en s’adressant uniquement aux élèves, il n’y a pas de recette miracle. Katia Raimondi le sous-entend :« Le plus important, c’est qu’ils définissent leurs projets, qu’ils en soient porteurs. On leur propose de se rendre dans des AMO ou des Infor jeunes où ils trouveront plusd’informations. » Mais Infor jeunes et l’AMO Ciac ne comptent pas en rester là, comme l’affirme Xavier Dupuis : « Concernant le décrochage, on ne va pas se limiter àça. Nous réfléchissons à d’autres manières d’intervenir auprès de jeunes qui ont des difficultés avec l’école. Les jeunes changent, lafaçon de communiquer avec eux aussi, il faut se remettre au goût du jour. C’est notre priorité pour l’an prochain. »

1. Infor jeunes (Couvin) :
– adresse : rue de la Marcelle, 72 à 5660 Couvin
– tél. : 060 34 67 55
– courriel : couvin@inforjeunes.be
2. AMO Le Ciac :
– adresse : rue de la Marcelle, 72 à 5660 Couvin
– tél. : 060 34 48 84
– site : www.amo-ciac.be
– courriel : info@amo-ciac.be

Cédric Vallet

Cédric Vallet

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