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Regard critique · Justice sociale

Santé

Comines Alzheimer admis

Dans le cadre du projet « Communes Alzeihmer admis », Comines-Warneton lance une série d’activités pour ses aînés.

29-05-2011 Alter Échos n° 316

Dans le cadre du projet « Communes Alzeihmer admis » financé par la Fondation Roi Baudouin, Comines-Warneton a lancé une série d’activités pour sesaînés. Du théâtre japonais à l’atelier de création radiophonique (voir aussi notre vidéo en ligne).

Le rideau rouge se lève sur la petite scène qui ne mesure pas plus de 30 cm. Dans la boîte en carton qui sert de théâtre, Barba et Sylvie fontdéfiler les images une à une. « Mamy se souvient des choses passées, mais dans un ordre désordonné », commente l’une des deux animatrices ducentre de lecture publique. « Mamy s’est assoupie pour la troisième fois de l’après-midi. Elle rêve de rejoindre papy qui est parti il y a bien longtempsdésormais », poursuit sa consœur en changeant d’illustration. Dans la salle, têtes blanches et têtes blondes écoutent dans un silence religieux. Entre deuxactes, un pensionné de la maison de repos du CPAS de Ploegsteert chuchote quelques commentaires à l’oreille d’une des écolières du collège Saint-Henri.

Le kamishibaï – mot qui signifie littéralement théâtre sur papier – est une technique de contage japonais développée dans les temples bouddhistesaux alentours du 12e siècle. Accessible et facile à organiser, aujourd’hui elle est souvent utilisée dans le cadre de cours d’alphabétisation ou de projetspédagogiques. Ou pourquoi pas, comme ce midi, pour une activité intergénérationnelle autour de la maladie d’Alzheimer. « Pour nos seniors, le contact avec lesenfants a quelque chose de magique. Certains pensionnaires sont complètement enfermés dans leur monde. Ici, on les voit s’ouvrir », se réjouit FrédériqueMahieu, assistante sociale et coordinatrice des animations au CPAS de Comines-Warneton1.

Souvenirs de jeux

Après le spectacle, les enfants et les seniors sont invités à se mettre à table autour de jeux de société spécialement sélectionnésà la ludothèque pour faire travailler la mémoire. « C’est une génération pour laquelle le jeu de société a une grande place. La maladied’Alzheimer affecte la mémoire récente, pas ce genre de souvenirs. On voit certaines personnes retrouver leurs automatismes », observe Frédérique Mahieu.« Ce genre d’activité est important pour les sortir de leur isolement. Par honte, par peur, les personnes atteintes de la maladie ont tendance à faire le vide autour d’elles.Ce qui ne fait que renforcer la maladie. Mais bien sûr, si elles ont toujours été casanières, on ne va pas en faire des sorteurs », plaisante l’assistantesociale !

Une photographe et deux travailleuses d’une maison de repos privée assistent à la journée. La première prépare une exposition itinérante dont l’objectifest de faire tomber quelques préjugés sur Alzheimer. « On connaît très peu de choses sur cette maladie. Moi-même, avant de commencer ce travail, c’estquelque chose qui me faisait peur », confie-t-elle. Les secondes viennent voir en quoi l’animation pourrait les inspirer pour leur propre programme d’activitésintergénérationnelles.

« L’objectif est aussi de développer des partenariats et de permettre aux acteurs de mieux se connaître », souligne Frédérique Mahieu. Avantd’énumérer toutes les activités organisées dans le cadre du projet « Communes Alzheimer admis » : des activités festives, uneguinguette, des cafés littéraires, des ateliers de jeu relationnel mené en collaboration avec le centre culturel, etc. « C’est un atelier que la Compagnie du plat paysa développé pour nous dans le cadre du projet. L’objectif est de permettre aux gens de s’exprimer par le biais du mime. Les pensionnaires sont plongés sur scène dans uneambiance « cocoon » à travers un jeu de lumière et de musique », explique Frédérique.
Pour le volet sensibilisation, une collaboration a été mise en place avec Radio Libellule qui consacrera quatre émissions à la thématique et invitera despensionnaires du CPAS à s’exprimer sur ses ondes.

Petite particularité, la commune de Comines-Warneton compte un grand nombre de maisons de repos sur son territoire. Située à quelques foulées de la frontièrefrançaise, les voisins de l’Hexagone sont nombreux à venir y couler leurs vieux jours. Parallèlement, beaucoup d’étudiants français viennent y étudier dansles options de soins aux personnes âgées. Ces écoles n’ont pas été oubliées dans le projet « Communes Alzheimer admis ». Leursélèves participeront notamment à des ateliers de création radiophoniques avec les pensionnaires.

Photo : © Agence Alter / Sandrine Warsztacki

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1. CPAS de Comines-Warneton :
– adresse : rue de Ten-Brielen, 160 à 7780 Comines
– tél. : 056 39 39 39
– courriel : info@cpas-cw.be
– site : www.cpas-cw.be

Sandrine Warsztacki

Sandrine Warsztacki

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