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Regard critique · Justice sociale

Justice

Appel pour un transfert des soins de santé des détenus

En Belgique, les soins de santé à destination des hommes et femmes détenus sont sous la responsabilité du SPF Justice. À l’heure de la sixième réforme de l’État et du Masterplan « pour une infrastructure pénitentiaire dans des conditions humaines », la Concertation assuétudes prisons Bruxelles (CAPB), avec le soutien de la Fedito Bruxelles asbl, lance un appel pour que la santé des détenus relève désormais du SPF Santé publique et sécurité sociale.

10-03-2014

En Belgique, les soins de santé à destination des hommes et femmes détenus sont sous la responsabilité du SPF Justice. À l’heure de la sixième réforme de l’État et du Masterplan « pour une infrastructure pénitentiaire dans des conditions humaines », la Concertation assuétudes prisons Bruxelles (CAPB), avec le soutien de la Fedito Bruxelles asbl, lance un appel pour que la santé des détenus relève désormais du SPF Santé publique et sécurité sociale.

En Belgique l’état de santé des personnes détenues est peu connu. Mais les études menées dans les pays voisins donnent une idée de ce qu’il peut être. La santé de la population carcérale est parfois très affectée avant même de passer la porte de la prison. Et quand cette porte est passée, cela ne s’améliore pas : choc de l’enfermement, promiscuité, conditions de vie difficiles, isolement affectif, stress, inactivité… peuvent provoquer une aggravation de l’état de santé. Cette population est considérée à haut risque en termes de consommation de substances psychotropes et les taux de prévalence du VIH et du VHC sont plus élevés en milieu carcéral qu’à l’extérieur. Il en est de même en ce qui concerne l’incidence de la tuberculose, le taux de mortalité par suicide et les troubles de la santé mentale. Les soins de santé en prison sont un véritable défi, relèvent la CAPB et la Fedito.

Et, si la Loi de principes prône, en Belgique, l’équivalence des soins entre l’extérieur et l’intérieur des murs, force est de constater que les manques sont nombreux : équipes soignantes en sous-effectif, manque de reconnaissance des professionnels de la santé exerçant en prison, lacunes touchant au travail en réseau entre les services de soins de santé des établissements pénitentiaires et ceux du milieu libre, absence de séparation entre les soins de santé et le volet sécuritaire (avec des dérives comme le non-respect du secret médical…), accès limité aux soins de santé psychiatriques (voir à ce sujet Alter Échos n° 366 : Internés sous les verrous : punis ou soignés ?)… Bref, un bilan accablant.

Les signataires de l’appel prônent donc pour une revalorisation des budgets des soins de santé en prison, qui devraient « refléter les besoins de la population carcérale ». Ils appellent également au transfert de ces soins, depuis l’autorité pénitencière vers l’autorité sanitaire. « Nous demandons de réintroduire les détenus dans le système de solidarité collective de la sécurité sociale (…) et d’assurer une politique sociale cohérente en vigueur dans la société civile (libre). » Pour plus d’infos et pour soutenir cet appel : www.atsp.be

Marinette Mormont

Marinette Mormont

Journaliste (social, santé, logement)

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