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Un petit coin de jardins durables et collectifs

Lorsqu’une ville manque de jardins, il faut les inventer. Etterbeek a mis ce principe en pratique en imaginant des espaces verts collectifs à vocation sociale et pédagogique,en lieu et place de talus en bordure de voie ferrée.

16-03-2008 Alter Échos n° 248

Lorsqu’une ville manque de jardins, il faut les inventer. Etterbeek a mis ce principe en pratique en imaginant des espaces verts collectifs à vocation sociale et pédagogique,en lieu et place de talus en bordure de voie ferrée.

Habiter le long d’une voie de chemin de fer, peu de gens en rêvent. Un sentiment qui est peut-être amené à évoluer… Dans la commune bruxelloised’Etterbeek, le no man’s land en friche faisant la jonction entre les rails – ceux du chantier RER toujours en cours sur la ligne 161 et les premières habitations del’avenue Nouvelle – va voir fleurir jardins et vergers, potagers, mares, vignes, ruchers et zone de compostage, au service de la collectivité : les premiers aménagementsarboricoles sont prévus pour le mois d’avril. « Nous avons peu d’espaces verts à Etterbeek, un habitat très dense et un tissu associatif biendéveloppé.

Comme la commune s’inscrit depuis de nombreuses années dans une démarche de développement durable1, nous cherchions une opportunité dedévelopper des projets alliant cohésion sociale et économie sociale, tout en promouvant la biodiversité », explique-t-on au Service développement durable dela commune. L’opportunité s’est matérialisée sous forme d’une bande de terre longue de deux cents mètres, propriété privée de laSNCB, mais non exploitée à ce jour. Un accord a donc été conclu avec la société des chemins de fer en vue de réaliser le projet collectif. Mais passeulement, puisqu’une petite partie des terrains – les parcelles situées entre le n° 89 et le n° 173 de l’avenue Nouvelle – sera proposée à lalocation pour que les riverains, locataires ou propriétaires, puissent agrandir leur jardin. « Ces terrains ne peuvent être vendus car la SNCB doit pouvoir garder un accèsau mur antibruit afin d’effectuer les restaurations et entretiens ponctuels, mais les loyers demandés seront modiques », explique Judith Charlier, écoconseillère.L’autre partie, la plus vaste, sera réservée aux associations afin qu’elles développent, notamment, des projets de vergers et de potagers collectifs – tels quele prévoit le permis d’urbanisme. Au total, l’espace vert qui s’étire entre le pont du boulevard Général Jacques et le n° 173 de l’avenueNouvelle totalise un peu plus de 2 700 m2.

L’associatif au cœur du projet

Si, aujourd’hui, seule une convention d’occupation précaire a été conclue entre la SNCB2 et la commune, elle devrait bientôt laisser la placeà un bail emphytéotique et Etterbeek a d’ores et déjà reçu un subside de 25 000 euros de Bruxelles Environnement-IBGE dans le cadre de l’Agenda 21, pourvaloriser l’espace. « L’accord avec la SNCB se finalise et nous avons bien avancé dans les discussions avec les associations. Les projets développeront des aspectssociaux, environnementaux et pédagogiques », explique Eric Mabilde, responsable du Service développement durable. Le partenariat avec le milieu associatif va bon train :l’asbl Logement et harmonie sociale, active dans les logements sociaux, l’association Natagora, le Centre Paul Duvignaux, la Maison de quartier Chambéry, le réseauÉchanges et savoirs ou encore le Réseau des jardins solidaires ont déjà été associés aux discussions et leurs projets de mise en valeur des parcellessont bien avancés. Les uns insisteront plus sur la préservation de la biodiversité, faune et flore, en milieu urbain ou la création d’un site àcaractère pédagogique, d’autres sur les productions (vergers et potagers sans pesticides, ruchers), d’autres encore sur des aspects plus pédagogiques –formations et informations à destination du public et des écoles.

L’objectif de tous étant de promouvoir le développement durable à travers cette bande de verdure et d’ouvrir l’espace à la population, histoired’ensemencer les esprits et de susciter d’autres projets sur d’autres sites. « Aujourd’hui, nous avons pratiquement finalisé la mise en œuvre de cettepremière phase, mais à partir de janvier 2009, nous devrions disposer de 1 000m2 supplémentaires, lorsque le chantier RER sera terminé. Les associationsintéressées à s’inscrire dans la continuité de ce projet peuvent déjà nous contacter », suggère-t-on au service Communication de lacommune. À bon entendeur…3

1. La commune d’Etterbeek a ratifié la charte d’Aalborg en 2001 – Charte des villes européennes pour la durabilité du 27 mai 1994 – et a mis en placeun échevinat de l’Énergie et un autre pour le Développement durable.
2. Plus précisément, le partenariat a été conclu entre la commune et la société anonyme de droit public Infrabel, chargée de la gestion desinfrastructures de la SNCB.
3. Contacter Éric Mabilde,
Service développement durable de la Commune d’Etterbeek :
– adresse : av. d’Auderghem, 113 à 1040 Bruxelles
– courriel : eric.mabilde@etterbeek.be

aurore_dhaeyer

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