À l’heure de la mondialisation, des Gilets jaunes et de la montée des populismes, l’Union européenne affiche de plus en plus clairement son ambition sociale, comme une réponse indispensable lancée à ceux qui doutent de son utilité. Mais des progrès restent à faire, et la prochaine présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en a bien conscience.
Sa Commission sera celle du «triple A social» ou ne sera pas. En 2014, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui débutait alors un mandat de cinq années à la tête de l’exécutif européen, avait été on ne peut plus clair. Mais aujourd’hui, alors qu’il s’apprête à passer le flambeau à l’Allemande Ursula von der Leyen, beaucoup craignent un triple saut dans le vide, tant le sujet de l’Europe sociale est sensible. Bon nombre d’observateurs s’interrogent: l’ex-ministre de la Défense outre-Rhin a-t-elle seulement compris l’importance et intégré la nécessité de continuer à bâtir cette Europe sociale? Qui sera, in fine, aux manettes pour atteindre cet objectif? Et quels moyens seront réellement mis à disposition?
Car ladite «Europe sociale» ne coule pas de source. Elle s’est peu à peu imposée, avec des périodes d’avancées plus ou moins marquées. Impossible également de dire qu’elle est née avec l’Union européenne (UE): longtemps, elle n’a guère été considérée comme une priorité. Ainsi, dans une note datant de 1997 retraç...