Désireuse de témoigner de cette expérience collective avec justesse et sensibilité, la Cellule s’est associée à Maxime Karassev, travailleur de terrain, russophone et photographe de formation.
Fort des liens tissés avec les résidents, il a apporté son regard artistique et humain au projet. Tranzit est le fruit de cette collaboration, un photoreportage sensible où les portraits, les objets du quotidien et les récits intimes s’entrelacent pour évoquer l’exil, non comme un fait administratif, mais comme une expérience vécue, complexe et souvent silencieuse. Ici, ce sont les objets choisis par les résidents (photos, souvenirs…) qui prennent la parole qui racontent les attaches, les pertes, les espoirs. L’objectif: documenter sans figer, rendre visible sans exposer, témoigner sans trahir.

Cette exposition pose un regard pudique sur des trajectoires souvent invisibles. Elle interroge la manière dont on documente sans surexposer, dont on rend visible sans trahir. Le choix de l’opacité, ne pas tout montrer, ne pas tout dire, s’assume comme une position éthique.
Présentée au square des Héros durant le Festival des solidarités internationales 2025, Tranzit s’inscrit dans l’espace public comme une invitation à la réflexion. Ce lieu symbolique, carrefour de passages, fait écho aux chemins de vie des personnes en exil et à leur force discrète.

Avec peu de moyens, mais avec une attention forte portée à la parole des premiers concernés, ce projet photographique donne corps à ce moment de transition. Tranzit, c’est un hommage aux existences en mouvement, une tentative poétique de donner forme à ce qui ne se dit pas toujours, mais qui mérite d’être vu, reconnu et retenu avant de disparaître dans le silence.