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Regard critique · Justice sociale

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"Symposium sur l'éducation tout au long de la vie organisé par la ministre Onkelinx"

23-04-2001 Alter Échos n° 96

Le 20 avril, la ministre de l’emploi Laurette Onkelinx organisait un symposium dans le but de consulter les différents acteurs concernés par « l’éducation tout au long de lavie ». Environ 300 personnes (acteurs de terrains, experts, politiques) ont participé à cette journée1. Celle-ci doit permettre d’enrichir la réflexion et laréalisation du rapport qui sera transmis à la Commission européenne pour le 30 juin 2001. La Commission a identifié six enjeux qui ont été transmis sousforme de questions, aux États membres. Chacune de ces questions faisait l’objet d’un atelier.
Le premier posait la question « quelles nouvelles compétences pour tous ? ». Les participants ont pointé, comme préalable à l’acquisition de nouvelles compétences, lanécessité de posséder les compétences de base ; lire, écrire… Ils ont aussi relevé l’impo tance de l’accès plus aisé à unaccompagnement dans la mise en œuvre de parcours individualisés ou encore une information disponible sur des supports variés.
Le second atelier avait pour sujet la valorisation de la formation. On y a souligné le rôle essentiel de la formation de base, ce qui « permet d’avoir une connaissance de soi qui permetl’émergence de compétences ».
Le troisième atelier portait sur l’accessibilité et l’actualisation de la formation et de l’éducation. Partant du constat que des barrières sociale, financièrepersistent dans la mise en œuvre d’une formation tout au long de la vie, les participants se sont posé la question de savoir comment faire émerger une demande de formation parmides publics qui n’ont pas le niveau nécessaire pour formuler une telle demande. Un des moyens proposés ; la plus grande participation des utilisateurs dans la planification et la miseen œuvre d’une offre de formation. Les participants ont aussi attiré l’attention sur les risques de « fractures sociales » que recouvrait la généralisation de l’utilisationdes Technologies de l’Information et de la Communication (TIC).
Le quatrième atelier abordait la question de l’investissement dans les ressources humaines. La formation tout au long de la vie joue sur l’employabilité, mais aussi sur la »citoyenneté active ». Pour développer ce dernier pôle, une des solutions consiste à proposer un accompagnement combiné du choix des formations continues dans leprolongement du choix des études. Cet atelier a aussi examiné la question des moyens financiers. Se tourner vers les entreprises demande de tenir davantage compte des desiderata de cesdernières, ce qui peut parfois limiter la portée du second pôle évoqué plus haut. Parmi les solutions suggérées ; la réorientation dusystème de formation avec la diminution du nombre d’années d’étude pour se concentrer sur une formation initiale générale et la mise en œuvre, par la suite,d’une formation continue plus circonstanciée ou encore la création de compte d’épargne individuel permettant de répondre aux besoins et désirs de formation dechacun.
Dans le cinquième atelier, on a discuté de l’orientation comme opportunité d’évolution dans une carrière. Différentes questions ont étéabordées ; l’importance d’une information accessible dans un contexte de sur-information, l’importance des réseaux, des partenariats ou du travail interdisciplinaire entre formateurs etorienteurs, ou le fait de ne pas multiplier les niveaux d’orientation dans un processus d’éducation tout au long de la vie. Les intervenants de cet atelier ont, en outre, mis l’accent surl’importance des relations entre formateur et monde de l’entreprise, une attention portée à la définition des concepts qui ne recouvrent pas la même signification enfonction des secteurs et des acteurs…
Le dernier atelier avait pour objet l’innovation dans l’éducation et la formation. L’innovation n’y était pas conçue comme une fin en soi mais comme un moyen pour obtenir unaccompagnement optimal. On y a aussi discuté du besoin de réfléchir sur l’utilisation des TIC qui pourrait devenir, à terme, un facteur aggravant le fossénumérique entre les détenteurs des clés d’accès à ces nouvelles technologies et les autres. Une des pistes à explorer ; la formation continue en site. Enfin,l’éducation tout au long de la vie ne devrait pas seulement porter sur des aptitudes thématiques ou techniques mais aussi sur des compétences pédagogiques et didactiquesafin de permettre aux travailleurs plus chevronnés d’apprendre à transmettre leur savoir.
Pour conclure, Eric Tomas, ministre de l’Emploi de la Région bruxelloise, également chargé de la formation pour la Commission communautaire française, a mis l’accent surles obstacles qui persistent dans l’accès des personnes aux formations à Bruxelles en pointant deux facteurs. L’importance de la maîtrise des compétences de base etl’attention portée à la démarche qui pousse une personne à entreprendre une formation d’où l’importance de la question de l’intérêt concret querecouvre une formation pour la personne. Il a ensuite rappelé son souhait que « le mémorendum ne se limite pas à la mise en œuvre de nouvelles compétences de base quine ferait que renforcer les exclusions envers ceux ou celles qui ont un rapport conflictuel à l’écrit ». Enfin, Pierre Hazette, en charge de l’enseignement secondaire à laCommunauté française, s’est attardé sur différents points qui permettraient de se conformer aux orientations européennes. Citons sa volonté de modifier ledécret de 1993 organisant la formation en cours de carrière pour les enseignants afin de rendre obligatoire les formations continues pour ces derniers ou encore lagénéralisation d’une septième professionnelle donnant accès pour les élèves de l’enseignement professionnel aux formations de l’enseignementsupérieur.
Un des enjeux qui a traversé l’ensemble des ateliers est celui de la concurrence entre la formation initiale et la formation continue dans un contexte de rareté des moyens notamment auniveau communautaire.
1 D’ici une semaine, le contenu des ateliers sera disponible sur le site suivant : http://www.lauretteonkelinx.com

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