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Regard critique · Justice sociale

Saace : bientôt la décompression ?

La Région wallonne n’aurait pas assez de budget pour reconduire la moitié des structures d’accompagnement à l’autocréation d’emploi.

21-11-2010 Alter Échos n° 305

Un peu plus de deux ans après l’entrée en vigueur du décret en la matière, les Saace (structures d’accompagnement à l’autocréation d’emploi) semblentconnaître quelques problèmes. Cinq structures attendent toujours de savoir si elles sont agréées. Les autres n’ont pas encore reçu leurs arrêtés desubvention. Le cabinet d’André Antoine, quant à lui, annonce des solutions.

« Ce qui devait être à la base un processus facilitateur est en train de se transformer en quelque chose d’assez compliqué. » Cette affirmation, lancéepar un intervenant du secteur, résume le sentiment d’une partie des Saace. Composées notamment des couveuses d’entreprises et des coopératives d’activités, les structuresd’accompagnement à l’autocréation d’emploi avaient en effet accueilli de manière assez positive le décret du 15 juillet 2008 dont le but était de pérenniserun ensemble d’initiatives mises en place depuis des années – la première couveuse d’entreprise et la première coopérative d’activités ont débutéleurs activités en 2001.

Néanmoins la situation paraît aujourd’hui se corser. Premier problème : sur les dix structures ayant déposé leur dossier d’agrément il y a environ un an,cinq attendent toujours de savoir si elles sont agréées ou pas. Une situation qui a notamment poussé Joëlle Kapompolé (PS)1, présidente de laCommission du Budget, des Finances, de l’Emploi, de la Formation et des Sports du parlement wallon à interpeller André Antoine (CDH)2, ministre de l’Emploi, le 18 octobre.Avec à la clef une réponse floue : « D’avril à juin, les cinq structures, initialement refusées (…) ont introduit un recours qui a étéexaminé par l’Agence de stimulation économique (ASE). Celle-ci a rendu ses avis à l’administration dans les trente jours, qui me les a communiqués finjuillet. » Quelle était la teneur de ces avis ? Cela n’est pas précisé. « Il est vrai que le ministre est resté assez évasif dans saréponse, admet d’ailleurs Joëlle Kapompolé. Pour ce que je sais, ces avis n’étaient pas mauvais. Mais les structures n’ont toujours pas eu de nouvelles. »

On attend toujours

Et effectivement, du côté de Challenge3, une coopérative d’activités située à Libramont, on attend toujours. « L’ASE nous a ditqu’il manquait certaines pièces à notre dossier, explique Philippe Ledent, administrateur délégué. Nous avons pu rencontrer l’Agence et le compléter. Maisdepuis nous n’avons plus eu beaucoup d’informations. » Afin d’expliquer cette situation, beaucoup d’intervenants semblent pointer un problème de budget apparemment insuffisant pourcouvrir toutes les demandes, ce que confirme Joëlle Kapompolé. « Dans ce contexte, je ne pense pas que les cinq structures refusées vont pouvoir êtreagréées. Mais il faudrait au moins que celles qui sont seules dans leur région (NDLR – dont Challenge, apparemment isolée en Région du Luxembourg) puissentl’être. »

Néanmoins, nous apprenions auprès du cabinet d’André Antoine, tout juste avant de boucler cet article, le mercredi 17 novembre, qu’une solution provisoire avaitété trouvée pour les cinq structures « refusées ». La solution évoquée serait de prolonger les Saace sous le statutd’expériences pilotes qu’elles avaient avant la mise en œuvre du décret. Mais, précise le cabinet, cela se fera seulement pour l’année 2010. La mesure ne garantitdonc pas d’agrément pour 2011.

Les arrêtés à la signature ?

Le deuxième problème, on l’a dit, concerne les structures agréées. Celles-ci n’ont toujours pas reçu leurs arrêtés de subvention, et donc leursdeniers. « Nous avons effectivement été reconnus en janvier 2010 et depuis lors plus rien, affirme Valérie Galloy, directrice de la coopérative Azimut4 etprésidente francophone de la Coopac, la fédération belge des coopératives d’activités. Une situation qui génère du stress au niveau dusecteur. » Et qui est confirmée par l’ensemble des Saace contactées, qu’il s’agisse de Step by Steppes, Job’in ou encore de Sace, où l’on déclare cependant quece genre de situation n’est pas inhabituel. Aux dernières nouvelles, émanant du cabinet Antoine, les arrêtés seraient à la signature, « voire plusloin ».

1. Joëlle Kapompolé :
– tél. : 02 282 86 74
joelle@kapompole.be
– site : www.joellekapompole.be
2. Cabinet d’André Antoine :
– adresse : rue d’Harscamp 22 à 5000 Namur
– tél. : 081 25 38 11
– site : www.antoine.wallonie.be
3. Challenge :
– adresse : ch. de Recogne, 50 à 6840 Neufchâteau
– tél : 061 28 75 41
– courriel : info@challengeonline.be
– site : www.challengeonline.be
4. Azimut :
– adresse : rue Monceau-Fontaine, 42 bte 15 à Monceau-sur-Sambre
– tél. : 071 20 21 80
– site : www.azimut.be

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste (emploi et formation)

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