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Quels besoins et quelles réponses pour les personnes âgées qui vivent à domicile ?

L’Observatoire de la santé et du social1, en collaboration avec le centre de documentation et de coordination sociale (CDCS)2, vient de publier unatlas3 des besoins des plus de 65 ans à Bruxelles.

05-10-2007 Alter Échos n° 237

L’Observatoire de la santé et du social1, en collaboration avec le centre de documentation et de coordination sociale (CDCS)2, vient de publier unatlas3 des besoins des plus de 65 ans à Bruxelles.

À Bruxelles, 95 % des personnes âgées de 75 à 79 ans vivent à domicile. Elles ne sont plus que 74 % entre 85 et 89 ans, 55 % entre 90 et 94 ans et 19 %au-delà de 95 ans. Les Bruxellois âgés sont certes dans une situation plus favorable que la moyenne belge en termes d’instruction, de caractéristiquessocioéconomiques et d’état de santé mais cette conjoncture apparaît moins positive pour les personnes qui abordent aujourd’hui la soixantaine.

Une adéquation de l’offre et de la demande ?

La méthode appliquée par l’Observatoire est originale. « Nous sommes partis des besoins potentiels des personnes âgées plutôt que de lacatégorisation habituelle des services existants », explique Corine Malchair, du CDCS. Ont donc été scannés les besoins relationnels et sociaux, les besoinsmédicaux et paramédicaux, le soutien aux activités quotidiennes, les besoins d’accueil hors domicile, le soutien aux aidants proches. Le résultat donne unaperçu de toutes les réponses possibles, quel que soit le financement du service.

Afin de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées, l’observatoire recommande de développer des stratégies préventives afind’anticiper et d’accompagner au mieux les limitations qui se développeront au cours du processus de vieillissement. Plus la personne est âgée, moins elle estsatisfaite de ses contacts sociaux, surtout au-delà de 85 ans. Si 80% des plus de 60 ans s’estiment satisfaits de l’offre culturelle et récréative dans leurenvironnement immédiat, 58 % des plus de 65 ans ont déclaré n’avoir participé à aucune activité associative au cours des douze derniers mois…« Les obstacles sont multiples : le manque d’information, les problèmes de mobilité, les obstacles financiers », relève Truus Roesems, de l’Observatoire.La grande hétérogénéité de cette population quant à l’âge et l’origine sociale ou culturelle se traduit par des attentesdifférentes, ce qui explique également une certaine inadéquation entre demande, offre et besoin.

Santé et environnement

L’environnement physique de la personne âgée est aussi important que son environnement social. Un logement adapté, des transports publics accessibles, une offrecommerciale de proximité, des trottoirs praticables favorisent le maintien à domicile. Pour ces aspects, le degré de satisfaction varie fortement d’un quartier àl’autre.
Au fil des ans, le besoin d’un accompagnement médical personnalisé s’accroît. Les personnes de statut socio-économique plus bas souffrent plusfréquemment et plus précocement de problèmes de santé, elles ont aussi davantage recours aux aides à domicile. Un secteur où la demande excèdel’offre…

L’atlas montre par ailleurs que plus d’un quart des plus de 65 ans souffrent de difficultés psychologiques. Mais les services de santé mentale sont très peuutilisés par les personnes âgées ; en 2004, moins de 1 % d’entre elles les ont contactés.
Enfin tous les services ne sont pas accessibles à l’ensemble de la population. L’offre est souvent limitée aux habitants d’une commune, aux membres d’unemutualité ou aux personnes avec de faibles revenus. 44,4% des plus de 65 ans estiment par exemple que les dépenses de soins de santé trop lourdes pour leur budget et 10,6%déclarent avoir dû postposer ou renoncer à des soins pour des raisons financières.

Des défis pour l’avenir

Au cours des quinze prochaines années, le nombre de Bruxellois âgés augmentera très peu. Cette stabilisation pourrait être mise à profit pour mettre enplace les mesures nécessaires à une prise en charge adéquate du vieillissement. L’offre devra s’adapter aux modifications sociodémographiques de cettepopulation. « La situation socioéconomique de ces Bruxellois va en effet se dégrader et le nombre de personnes âgées issues de l’immigration va augmenter. Lapression du vieillissement dans la périphérie de la capitale influencera également la demande de services en Région bruxelloise », prévoit Truus Roesems.
Il faudra aussi améliorer la coordination entre les services et la liberté de choix des personnes âgées.

1. Observatoire de la santé et du social :
– adresse : av. Louise, 183 à 1050 Bruxelles
– tél. : 02 552 01 89
– courriel : observat@ccc.irisnet.be.
2. CDCS :
– adresse : av. Louise, 183 à 1050 Bruxelles
– tél. : 02 511 08 00
– courriel : info.cdcs@cdcs.irisnet.be
– site : http://www.cdcs.irisnet.be.
3. Vivre chez soi après 65 ans. Atlas des besoins et des acteurs à Bruxelles. Le dossier peut être commandé par téléphone, par courriel outéléchargé sur le site : http://www.observatbru.be.

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