Samedi matin. Il est 6 heures et Bruxelles, côté transports en commun, ne se réveille pas. Un taxi (un vrai). « Vous serez ma dernière course. » Vingt-huit ans de bouteille et l’impression que le métier est foutu à la poubelle. Les gens n’ont plus d’argent, même pour une petite course, même pour remonter du centre de Bruxelles en pleine nuit. Uber ? Le coup de grâce. Ils « font » Zaventem aéroport pour un billet de vingt euros, là où le client en sortira au moins deux pour un taxi officiel. « Mais les assurances ? Et si vous avez un accident ? ! » Autant d’arguments qui ne font pas mouche pour un portefeuille de plus en plus léger. Et pour alléger la conscience, partager les voitures plutôt que les posséder, n’est-ce pas l’ultime acte écologique ? Au prix d’un carnage social ?
Deux auteurs ont publié récemment sur l’économie collaborative. Edgar Szoc a signé pour l’ACJJ « Du partage à l’enchère : les infortunes de la ‘sharing economy’ », tandis que Corentin de Salle a publié pour le Centre Jean Gol « Réformer le secteur du transport des personnes ». Et ils ne sont pas d’accord.