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Regard critique · Justice sociale

Economie

Pour une bouchée de pain

Une mie moelleuse sous une enveloppe croustillante, à la fois symbole de frugalité et de générosité, objet de mythologies et aliment de base: le pain incarne de multiples paradoxes. Il est surtout un aliment «social», dont le prix a longtemps été une prérogative de l’État.

© Philippe Debongnie

Des petits mots rédigés à la main sont apparus ces derniers mois sur les vitrines de boulangeries, annonçant à regret à l’«aimable clientèle» une hausse des prix du pain. 25 centimes de plus en moyenne pour un pain de 800 grammes depuis janvier 2022, selon la Fédération francophone de boulangerie-pâtisserie; résultats de la guerre en Ukraine, de l’inflation et de l’envol des prix de l’énergie. «Les clients ont un peu rouspété, surtout les plus âgés qui paient avec de la monnaie et visualisent directement cette hausse des prix. C’est surtout que, pour la plupart des gens, le pain c’est la base», commente une boulangère bruxelloise entre deux fournées de couques au chocolat.
Face aux hausses de prix du pain, l’effet serait essentiellement «psychologique», à en croire Albert Denoncin, le président de la Fédération de boulangerie: «Une tranche de pain, ça coûte 10 cents. Ce n’est pas grand-chose. Mais tout le monde connaît le prix du pain et, dès qu’il y a une augmentation, ça fait scandale, les gens trouvent que c’est trop.»
Le fait est que ces augmentations se sont multipliées depuis 2004, année où le gouvernement belge a mis un terme à plus de soixante ans de fixation du prix maximum du pain. Si cette politique ne concernait que deux types de pain (le pain blanc de ménage et le pain demi-gris, les boulangers demeurant libres de fixer eux-mêmes les prix de leurs baguettes, pains ...

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Clara Van Reeth

Clara Van Reeth

Journaliste et contact freelances, stagiaires et partenariats

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