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"Plan "Premier emploi" : propositions et ambitions d'Ecolo"

18-10-1999 Alter Échos n° 61

Le 7 octobre, Ecolo, par les voix de Philippe Defeyt, parlementaire wallon, et de Paul Timmermans, député fédéral, a rendu publiques ses critiques et propositionsà l’égard du plan «Premier emploi» annoncé par la ministre de l’Emploi Laurette Onkelinx. 1
Argument central, en substance : le plan marque une rupture intéressante dans le sens où il vise des créations d’emplois, mais les deux parlementaires veulent viser plus loin,pour aller «de l’insertion à la participation pleine et entière». C’est donc «dans le cadre du plan proposé» qu’ils ont réfléchi …pourl’élargir.
Ecolo veut étendre les critères d’accès au plan, notamment aux 26-30 ans et à tous les chômeurs (plutôt qu’aux seuls qui terminent leur scolarité). Ils’agit d’éviter des effets de substitution entre catégories de chômeurs, et de permettre une seconde chance. Quid des diplômés de l’enseignement supérieur, sedemande-t-on d’ailleurs, eux qui ne sont pas visés par le plan ?
Il faudrait aussi des garanties quant au statut et à la participation du jeune : la possibilité de refuser le dispositif ; une durée de deux ans pour les contrats (un an est unedurée trop courte pour permettre une participation dans l’entreprise); le développement de formes de tutorat des nouveaux arrivants. Ecolo remarque à cet égard que lestrois scénarios prévus par le plan reproduiront la hiérarchisation entre enseignements général, technique et professionnel. Pour renforcer les volets formation duplan, Ecolo veut les inscrire directement dans le prolongement des accords interprofessionnels de 98. Ecolo se demande aussi ce qu’il adviendra des stage et allocation d’attente, et pourquoi lesystème de «formations de complément» est proposé au jeune dans les trois mois, alors que l’emploi vient au plus tard après six mois.
Pour que les emplois créés soient des emplois supplémentaires, Ecolo voudrait, au lieu de créer un nouveau plan, élargir le stage des jeunes (arrêté230), qui coûterait moins au budget par emploi créé, qui est, lui, accessible aux 26-30 ans, et qui pourrait proposer des contrats de deux ans, être imposé auxentreprises de 25 à 50 travailleurs, et appliqué en étant plus restrictif sur le contrôle et les dérogations. On ajoute que du point de vue de la transition entreles mesures en vigueur aujourd’hui et le nouveau plan, il existe un risque – un effet d’aubaine qui serait très coûteux… – que tous les stages qui existent aujourd’hui soientremplacés par ces nouveaux contrats.
Quant à la mise en œuvre de la mesure dans les secteurs publics, pour que les emplois créés répondent à de réels besoins, Ecolo propose une concertationplus large avec les secteurs associatifs. Il faut aussi adopter une compréhension large, pour ce plan, de la notion d’ «employeurs publics», en y incluant toutes lesadministrations, les pouvoirs locaux, les intercommunales, les entreprises publiques, les CPAS, les associations. Pourquoi d’ailleurs ne pas envisager que ce plan remplace les différentssystèmes d’activation, quitte à s’appuyer sur des ALE transformées en «Centres de services locaux» ?
Last but not least, Ecolo veut ouvrir ce plan sur la pluriactivité, en permettant aux jeunes de choisir un premier emploi à temps partiel avec un complément de formation (enalternance par exemple) ou une implication négociée dans des activités bénévoles ou autres, culturelles ou d’intérêt général, voire decréation de son propre emploi.
Reste une question qui n’a été abordée que du bout des lèvres. Certes Ecolo rappelle que les 18-24 ans francophones sans emploi sont 80% à chercher un emploi depuissix mois ou plus, et que 70% des 18-24 au chômage depuis plus de six mois sont bruxellois ou francophones. Les jeunes wallons et bruxellois sont donc les premiers concernés. Sachant que2,2 millions de personnes travaillent pour des employeurs qui occupent 25 salariés ou plus, le plan doit en théorie provoquer «quelque chose comme 80.000 nouveaux contrats -même si c’est encore impossible à évaluer» (Defeyt). Comment faire pour que les employeurs francophones créent 70% de ces contrats, version Onkelinx ou version Ecolo?
1 Leur note peut être obtenue au Service presse, Ecolo, rue Charles VI 12 à 1210 Bruxelles, tél. 02/218 30 35, fax 02/217 52 90, e-mail : service.presse@ecolo.be

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