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Picol dynamise la cohésion à Laeken

Outre les mauvais jeux de mots que son nom peut générer, l’association Picol[x]1[/x] (Partenariat intégration cohabitation à Laeken) est surtout connue à Laeken pour sa présence dans bon nombre de projets mis en place au sein de l’ancienne commune rattachée à Bruxelles-Ville. Le tout se fait dans une optique dynamique de cohésion.

25-01-2013 Alter Échos n° 352

Outre les mauvais jeux de mots que son nom peut générer, l’association Picol1 (Partenariat intégration cohabitation à Laeken) est surtout connue à Laeken pour sa présence dans bon nombre de projets mis en place au sein de l’ancienne commune rattachée à Bruxelles-Ville. Le tout se fait dans une optique dynamique de cohésion.

« Picol, c’est très compliqué, cela part tellement dans tous les sens que les gens nous demandent quelques fois si nous sommes le CPAS », sourit Emilio Danero, coordinateur de l’association. Les bureaux sont situés dans l’ancienne gare de Laeken, près du cimetière, le « Père Lachaise » bruxellois. Et c’est vrai que Picol est bien présente dans une bonne partie d’événements et d’initiatives situées sur le « 1020 », le plus souvent en collaboration avec d’autres structures laekenoises, ce qui ne facilite pas la compréhension de qui fait quoi. « Il existe sur Laeken un maillage associatif très fort qui réunit beaucoup de personnes, actives dans beaucoup de structures », explique notre interlocuteur.

C’est dans ce « maillage » justement que Picol apparaît au milieu des années 90 en tant « qu’association d’initiative citoyenne indépendante ». « Picol est née de l’initiative de plusieurs personnes qui avaient démarré une série d’associations [NDLR groupe d’entraide scolaire, comités de quartier, le centre de médiation et d’aide scolaire et familiale Le Colombier] et qui lui ont donné comme objectif de favoriser des collaborations, des partenariats ou des synergies entre les associations. » Un rôle dont la structure ne s’est pas départie depuis lors et qu’elle a mis au service de la création d’une dynamique collective au sein de l’ancienne commune, de la création d’une forme de cohésion, le tout traversé par des principes issus de l’éducation permanente. « Nous ne recherchons pas la convivialité pour la convivialité, explique Emilio Danero. Elle n’est pas une fin en soi et doit être un outil menant vers autre chose, vers une réflexion. »

Contribuer au développement local

A parler de dynamique, le premier rôle de Picol est de contribuer au développement local. La coordination sociale (qui reprend environ 60 structures comme des associations, des associations paracommunales, le CPAS, la mission locale, etc.), qu’elle pilote au sein d’un bureau composé de cinq structures, réactualise ainsi tous les six ans un « plan global de revitalisation » qui est « un état des lieux du quartier dans le secteur de la vie citoyenne comme l’éducation, la santé, l’emploi, la sécurité ou encore la convivialité », explique Emilio Danero. La sortie de ce plan coïncide d’ailleurs avec les élections communales (il vient d’être mis à jour et sera présenté le 2 février).

Plus encore, le plan analyse également les ressources disponibles au sein des associations et les possibilités de collaboration avec les autorités compétentes pour améliorer le quartier. Il propose aussi des pistes d’actions. Ce plan « qui n’est pas un mémorandum et qui donne une large place aux habitants, notamment au travers des associations » a ainsi été à l’origine de l’émergence de nombreux projets. Citons à titre d’exemple le centre de planning familial de Laeken, le centre culturel de Bruxelles Nord né « d’une dynamique de projets socio-artistiques, menée par Picol et la coordination sociale, concrétisée par le festival Amalia, impliquant tout le quartier, et qui a ensuite donné naissance au centre culturel », ou encore la « Fête de la soupe ». « Cette fête est animée par Picol et est menée en collaboration avec un grand nombre d’associations, explique Emilio Danero. Elle a été créée il y a plusieurs années lors de la clôture d’un contrat de quartier. »

Pratiquement, la Fête de la soupe s’élabore progressivement, tous les mois, lors de petits déjeuners auxquels les partenaires et habitants (au travers des associations) sont invités. Le but de l’opération est simple : créer de la cohésion sociale, une identité de quartier. « Le fait d’avoir un projet et des désirs communs permet de dépasser certaines tensions. Cette fête de la soupe met en présence de 500 à 700 personnes, de tous horizons et de toutes conditions dans une convivialité absolue. Mais attention, il ne s’agit pas de personnes complètement anonymes, elles sont pour la plupart déjà actives dans d’autres associations », s’enthousiasme Emilio Danero.

De la cohésion sociale

Le deuxième axe de Picol est le travail (en plus de l’éducation permanente) sur la cohésion sociale. A l’aide de partenaires comme le Foyer Laekenois, l’asbl Cité modèle ou encore Lorébru, Picol a pour mission de gérer et de coordonner un projet avec les habitants vivant autour du square Léopold 1er. « Le but est de travailler avec des habitants ou des groupes d’habitants qui prennent en charge toutes sortes de projets », explique Emilio Danero. Des fêtes de rue en passant par les fêtes de voisins jusqu’aux groupes de parole, les initiatives sont nombreuses. « Le travail que nous effectuons se fait en fonction de la réalité des groupes, mais il est clair qu’ici le rôle de Picol est un rôle d’animateur qui permet aux projets d’aboutir. » Des projets qui ne sont pas que festifs puisqu’il peut aussi s’agir d’une mobilisation pour mettre un endroit en « zone 30 » ou de s’interroger sur les conséquences de l’installation d’une antenne GSM sur le toit d’un immeuble. « Nous participons à des groupes de parole dont les thématiques nous semblent importantes. Il s’agit d’amener la réflexion un pas plus loin. »

Dans le courant de l’été, au mois d’août, ce sont les « jeudis du square » qui prennent place… tous les jeudis de ce mois, sur le square Léopold, sous forme de spectacles de cirque ou de rue. « Il s’agit d’égayer ce parc et d’impliquer le plus de personnes, dont celles issues des groupes de parole », explique Emilio Danero. Ici aussi le but est de créer de la cohésion en un endroit « où il ne se passe pas beaucoup de choses en été ».

1.Picol :
– adresse : rue du Champ de l’Eglise, 2 à 1020 Bruxelles
– tél. : 02 421 10 36
– site : http://www.picol.be

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste (emploi et formation)

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