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Regard critique · Justice sociale

Petite enfance / Jeunesse

Partage de savoirs sous les toits

Dans le quartier de Cureghem à Anderlecht, l’association Samenlevingsopbouw Brussel aide les habitants à réaliser de petits travaux de réparation ou derénovation.

18-12-2011 Alter Échos n° 329

Dans le quartier de Cureghem à Anderlecht, l’association Samenlevingsopbouw Brussel1 aide les habitants à réaliser de petits travaux de réparation oude rénovation. Mais pas question de faire le travail à leur place ! Grâce à des formations données dans leurs locaux ou en groupe à domicile, les travailleurssociaux communautaires expliquent comment changer le quotidien par de petits gestes simples.

Samenlevingsopbouw Brussel est subsidiée par la Communauté flamande et fait partie d’un réseau d’associations de Flandre et de Bruxelles. Les trois axes de sonprogramme pluriannuel sont l’accès aux droits fondamentaux, le droit au logement et la qualité de la vie physique et sociale. Sa mission essentielle est le développementcommunautaire par la conception et l’exécution de projets. Son objectif est d’offrir un soutien aux habitants fragilisés afin qu’ils puissent exercer leursdroits.

Dans le passé, l’asbl a contribué à l’embellissement du quartier. Manu Aerden, responsable de son programme droit au logement, l’explique : « Lequartier souffre d’une mauvaise image, les habitants ont donc été invités à choisir les arbres à planter, le type d’éclairage qui illumineraitles rues et les trottoirs ont également été refaits. » En concentrant par la suite son activité sur le logement et l’économied’énergie, l’association a contribué à la lutte contre la pauvreté.

Un travail en réseau

Samenlevingsopbouw Brussel travaille en réseau avec d’autres associations du quartier telles que Cactus, Convergences, Ufled, Infor Femme, Cosmos, Actes et Paroles, etc. Cesassociations réunissent un public très divers autour de vastes actions : formation professionnelle, cours de langues, d’alphabétisation, éducation permanente, etc.« Ce sont ces publics qui bénéficient, notamment, des formations de l’association », explique Nico Martens, travailleur social communautaire. Lesactivités proposées sont destinées aux personnes socialement vulnérables et/ou confrontées à l’exclusion. Les actions font appel à laparticipation concrète des personnes. Différents projets logement sont en cours. Dispensées dans les locaux de l’asbl ou à domicile, des formations aident leslocataires à effectuer eux-mêmes les petits travaux de réparation à moindre coût.

« C’était compliqué de passer d’un projet d’embellissement du quartier, qui revêt un caractère collectif, à celui du logement quicouvre une approche plus individuelle », dit Manu Aerden. Afin de réaliser la transition en douceur, l’asbl et ses partenaires ont mis sur pied une exposition sur le logementet la diversité. « Les différents intérieurs brésiliens, marocains, congolais ont été exposés à travers des tableaux et desphotographies », dit-il. Les membres de l’association ont ensuite demandé aux habitants comment ils souhaitaient améliorer leur logement.  

Les demandes sont nombreuses : problèmes d’humidité, mauvaise fermeture de fenêtres, portes, placement de carrelage, Velux, gyproc, utilisation d’outils,fuites d’eau, etc. Le travailleur se déplace à domicile, à condition que la personne demandeuse en invite cinq autres. « Nous laissons des traces. Nous netravaillons pas dans le vide », précise Manu Aerden. L’association assure également un suivi, propose des formations sur le code du logement bruxellois (droits etdevoirs du locataire et propriétaire) ainsi que des permanences énergie. Une fois par semaine, des gens, souvent envoyés par le CPAS, se présentent avec une factureélevée. « Nous apportons alors une vue sur la performance énergétique du logement, nous évaluons l’énergie utilisée etl’épargne possible », dit Nico Martens.

Hassantou, 41 ans, célibataire et mère de trois enfants.

« J’ai fait appel à Samenlevingsopbouw Brussel parce que les robinets de la salle de bains et de la cuisine étaient cassés. Je devais descendre troisétages et me rendre dans les toilettes communes pour avoir de l’eau. Mon propriétaire ne bougeait pas le petit doigt. J’ai donc entrepris de réaliser les travauxmoi-même. L’asbl m’a demandé de trouver cinq autres personnes. C’était une occasion à saisir. Le travailleur nous a plusieurs fois montré commenteffectuer la réparation. Tout le monde était très content. J’ai l’intention de refaire bientôt appel à eux pour m’aider à réparer mesplacards. »

1. Samenlevingsopbouw Brussel :
– tél. : 02 203 34 24
– site : www.samenlevingsopbouwbrussel.be

Nathalie San Gil Coello

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