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Regard critique · Justice sociale

O-zone, un centre d'entreprises hors norme

Depuis janvier 2009, O-Zone rassemble une série d’associations bruxelloises le long du canal. Portrait d’un centre d’entreprises hors norme.

11-09-2009 Alter Échos n° 280

Depuis janvier 2009, O-Zone rassemble une série d’associations bruxelloises le long du canal. Portrait d’un centre d’entreprises hors norme.

Le canal, c’est un peu une ligne de démarcation au sein de la Région bruxelloise. Il sépare aussi Bruxelles-Ville de Molenbeek. Une zone peu engageante àpremière vue. Pourtant, ça bouge dans le coin. Contrats de quartier, centre d’entreprises, projet Beliris (accord de coopération entre l’État fédéralet la Région de Bruxelles-Capitale) et logements moyens de la SDRB ont constitués le fer de lance des politiques de rénovation urbaine. Des privés ont égalementinvesti dans l’horeca, le logement et les commerces. Sans oublier un secteur associatif de plus en plus actif.

C’est quai du Hainaut qu’a vu le jour O-Zone au début de cette année, un centre d’entreprises qui abrite plusieurs associations actives dans le secteur de l’économie socialeet quelques fédérations. Il voisine le site déserté de la brasserie Belle-Vue où, à travers un partenariat public-privé (PPP), la commune de Molenbeekprojette de développer un Centre d’hébergement et de formation aux métiers du tourisme, tandis que l’investisseur privé compte développer de l’horeca –sans plus de précision.

Une autre partie des anciens locaux brassicoles sont occupés depuis la fin 2007 par l’asbl Art2work2 qui, en plus d’offrir des espaces de travail pour des artistes, ainitié un projet d’insertion socioprofessionnelle pour demandeurs d’emploi dans des métiers pour le secteur culturel (agent d’accueil et technicien de support). Voilà pour ledécor.

Un bâtiment qui tisse des liens

C’est l’AIS Baita1, dirigée par Gert Van Snick, qui a lancé le projet du bâtiment O-Zone. « Nous étions à la recherche d’un bâtimentpour héberger nos différentes activités, explique-t-il. Nous sommes non seulement actifs dans le logement avec notre AIS, mais aussi dans les titres-services avec notre servicede nettoyage pour particuliers et dans le secteur de l’insertion socioprofessionnelle avec notre service de nettoyage pour associations. Nous avons dû déménager à quatrereprises. Cet immeuble nous a permis de nous installer convenablement. Nous avons pris le risque de signer le bail emphytéotique, puis nous avons mis en location les bureaux dont nous n’avionspas besoin. Pour le moment, nous occupons 30 % du bâtiment, 60 % sont loués à d’autres associations avec lesquelles nous avons des liens. Nous avons toujours aimétravailler en réseau et développer des partenariats. »

Tout comme Baita, beaucoup d’associations sont actives dans l’économie sociale ou le logement, d’autres sont des coupoles ou des fédérations, tels le Rassemblement bruxelloispour le droit à l’habitat (RBDH) et la Febio, l’association représentative des projets en économie sociale d’insertion néerlandophone à Bruxelles. Il existe desliens entre la plupart des organisations présentes, ce qui permet de gagner du temps pour se concerter. Des salles de réunions sont également mises à disposition. Il y aaussi le restaurant social de l’asbl Atelier Groot Eiland. O-Zone fonctionne un peu comme un centre d’entreprises, sauf qu’il n’offre pas d’accueil ou de permanence téléphoniquecommune. Il n’y a pas non plus de cellule de soutien à la création d’entreprises. Chaque association est autonome.

Aujourd’hui, il reste 10 % de bureaux vacants. « Nous les gardons en réserve pour un de nos futurs services ou un service qu’on développerait en partenariat. Nousavons par exemple le projet de développer un bureau flexible où l’on pourrait installer des serveurs et des centrales téléphoniques pour permettre à des jeunesassociations de se lancer. Cela fonctionnerait comme une couveuse d’entreprises, mais pour des asbl. Cela pourrait être une réponse pour des fédérations quiéprouvent des difficultés à se lancer. Elles ont un rôle important à jouer pour le développement du secteur, mais cela prend toujours du temps pour trouverdes moyens ou obtenir un agrément. »

Enfin, l’implantation de ce centre d’entreprises le long du canal devrait permettre de toucher plus directement les groupes cibles des différentes associations.

1. Baita :
– adresse : quai du Hainaut, 29 à 1080 Bruxelles
– tél. : 02 512 08 65
– courriel : info@baita.be
– site : www.baita.be
2. Art2work :
– adresse : Quai du Hainaut, 43 à 1080 Bruxelles
– courriel : wim.embrechts@art2work.be

Baudouin Massart

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