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Regard critique · Justice sociale

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« M. Jadot : Amsterdam et Luxembourg, « ni tout bon, ni tout mauvais » »

04-05-1998 Alter Échos n° 29

Le 28 avril se concluait le colloque des économistes de l’ULB sur les politiques d’emploi. A cette occasion, Michel Jadot (PS), secrétaire général du ministèrede l’emploi et du travail1, a évoqué le chapitre Emploi du Traité européen d’Amsterdam de juin 97, ainsi que les lignes directrices pour l’emploi qui ont étéadoptées à Luxembourg dans la foulée. Enumérant une série de points positifs et négatifs, il a proposé à son auditoire une évaluationnuancée de ce cadre et des politiques qui sont en train d’y naître.
> Premier élément, «bon pour ceux qui attendent des politiques sociales au niveau européen»: Amsterdam et Luxembourg sont à traduire au niveau national,dans une perspective pluriannuelle, avec des objectifs quantifiés de convergences entre pays.
> Les autorités européennes peuvent adresser des recommandations spécifiques à certains pays par rapport à leur action en matière d’emploi.«Même s’il n’y a pas de sanction possible comme en matière de stabilité monétaire, ces injonctions auront un certain poids politique.»
> Les mesures doivent être prises avec l’implication des différents acteurs. «C’est particulièrement important pour les pays à structure fédérale :chez nous, entre pouvoirs, on ne parlait pratiquement plus d’emploi entre les différents pouvoirs.» Il réapparaît une nécessité de coordonner les politiques etd’harmoniser les concepts.
> De nouveaux indicateurs économiques sont nécessaires pour évaluer de façon nuancée l’action sur l’emploi, par exemple, en tenant compte des effets despolitiques en termes d’égalités entre hommes et femmes.
«Il faut bien trouver du réconfort là où on peut» ponctue Jadot avant d’énumérer d’autres éléments, plutôt négatifs àson sens.
> Quelques mois (de novembre à avril) sont insuffisants à mettre au point des instruments de convergence de politiques aussi efficaces que nécessaire.
> La volonté politique de jouer le jeu semble trop faible en matière d’emploi: les Plans pour l’emploi remis à la Commission fin avril «se limitent trop souvent àprésenter l’état de ce qu’on fait déjà, sans faire la part des nouvelles décisions». De même, le financement des politiques n’est pas clair : vient-ilde la sécurité sociale, de nouvelles rentrées budgétaires ou de nouvelles économies en termes de dépenses publiques ? La question est d’autant plus cruciale«qu’il y a un refus d’augmenter les budgets européens en matière d’emploi, et que les marges budgétaires des états ont déjà été bienéprouvées par les plans de stabilité monétaire».
> Le décalage est manifeste entre les débats belge et européen: en particulier, chez nous, la priorité est plus que jamais la diminution des cotisations desécurité sociale, mesure que les lignes directrices ne prennent nulle part en compte.
1 Secrétariat général du MET, rue Belliard 51 à 1040 Bruxelles, tél. : 02/233 40 00, : fax 02/233 44 88.

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