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Les euros de l’Aide à la jeunesse restent bloqués

Le cabinet Fonck a remis sa note sur la répartition du 1,5 million d’euros destiné à renforcer certains services d’accueil de l’Aide à la jeunesse.L’Interfédé1 se dit « globalement satisfaite », mais la note n’est toujours pas passée au gouvernement…

03-11-2008 Alter Échos n° 261

Le cabinet Fonck a remis sa note sur la répartition du 1,5 million d’euros destiné à renforcer certains services d’accueil de l’Aide à la jeunesse.L’Interfédé1 se dit « globalement satisfaite », mais la note n’est toujours pas passée au gouvernement…

La « note au gouvernement de la Communauté française visant à répondre aux attentes exprimées par les fédérations représentatives dusecteur de l’Aide à la jeunesse dans leur mémorandum », rédigée par le cabinet de l’Aide à la jeunesse… est sur la table du gouvernementdepuis la fin août. Depuis lors, les attentes des fédérations ont certes été entendues mais elles n’ont pas encore été satisfaites.
Petit rappel des faits. La ministre Fonck avait promis un budget récurrent de 1,5 million d’euros supplémentaires par an, dès 2008, à affecter à des mesuresnégociées avec le secteur. Depuis février, les négociations patinaient faute de trouver un accord sur la répartition du budget.L’Inter-fédérations des services agréés de l’Aide à la jeunesse en Communauté française (Ifaj) avait convoqué la presse, le 3 mars,pour exprimer ses inquiétudes, estimant que les discussions avec le cabinet ne permettraient pas de rencontrer ses revendications prioritaires reprises dans le fameux mémorandum –essentiellement, le renforcement de l’encadrement et du fonctionnement des services. L’Ifaj souhaitait notamment augmenter le nombre d’encadrants dans les centresd’orientation éducative (COE), dans les services d’accueil et d’aide éducative (SAAE), et dans les services de placement familial (SPF).

Le gros point d’accrochage concernait alors l’intégration des services d’accueil spécialisé de la petite enfance (Saspe) dans le partage budgétaire.Si l’Interfédé reconnaissait les difficultés des SASPE, elle s’étonnait que ces services, jusqu’alors couverts par une autre enveloppe budgétaire,viennent rogner sur le million et demi de bonus affaiblissant du même coup les possibilités de soutenir les autres services. « Au départ, les SASPE auraient purecevoir jusqu’à la moitié du budget, soit 750 000 euros. Finalement la part a été réduite à un tiers et globalement, nous sommes satisfaits de la notedu cabinet sur la répartition. Il aurait été injuste de s’opposer au renforcement des SASPE qui sont dans des situations vraiment très difficiles »,concède Alain Lefèvre, porte-parole de l’Interfédé. Un point de déception tout de même : les demandes relatives à des tarifsnégociés, pour les fournitures énergétiques et de téléphonie, n’ont pas été rencontrées. « Ce sont des postes quiengouffrent une partie importante de nos réserves. Certains services voient leur trésorerie menacée à courte ou moyenne échéance. »

Les Régions appelées à la rescousse

Au sujet des SASPE, la note du cabinet Fonck souligne que « plusieurs services sont aujourd’hui exsangues, au bord de la faillite, et la plupart n’ont pas un encadrementadéquat et suffisant au regard de la population prise en charge2. » Pour ces services, le renfort devrait s’élever à 22 emplois supplémentaires(pour 11 SASPE wallons). Pour les SPF, la note prévoit 5,5 équivalents temps plein supplémentaires en psychologie pour les 17 services. Quant aux SAAE, ils seraientrenforcés de 0,5 équivalent temps plein par unité de quinze prises en charges. Dans le détail, le rapport relève que pour atteindre pleinement les normesd’encadrement, « un apport de 210 points APE3 niveau 2+ Région wallonne et de 19 ACS niveau B de la Région de Bruxelles-Capitale 4 » seranécessaire pour les SASPE. Même topo pour les SAAE qui auraient besoin d’un apport « de 297 points APE niveau 2+ et de 19 ACS niveau B ».

« En clair, nous demandons l’intervention des régions pour les emplois APE », résume Yves Polomé du cabinet Fonck. « La note est sur le bureau duGouvernement de la Communauté française mais elle n’a visiblement pas encore été examinée. » Quel est l’obstacle ? Le cabinet Fonck dit l’ignorer.Pourtant, du côté de chez Rudy Demotte, ministre-président du Gouvernement wallon et de la Communauté française, on reconnaît que la note est «probablement bloquée en inter-cabinets » et que les ministres concernés doivent encore s’entendre sur son contenu. Du côté de l’Interfédé,on craint un blocage préélectoral : si tel était le cas, « la note ne passerait que début 2009 et ne serait mise en œuvre qu’après lesélections, en septembre prochain. » Un vilain calcul, au vu de l’urgence dans laquelle se trouve le secteur.

1. L’Inter-fédérations des services agréés de l’Aide à la jeunesse en Communauté française (Ifaj), qui regroupe neuffédérations au total.

2. C’est-à-dire la prise en charge d’enfants de 0 à 12 ans en situation d’urgence et/ou si la situation familiale est particulièrementprécarisée.
3. Aide à la promotion de l’emploi.
4. Au 1er janvier 2008, la valeur du point APE était fixée à 2 742 euros.

aurore_dhaeyer

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