Initié en 1999 par Els Dietvorst, « Le Retour des hirondelles – De Terugkeer van de zwaluwen »1 est un projet social et artistique qui a pour objet la rencontre avec les habitants du quartierAnneessens, en plein cœur du centre-ville bruxellois. Il est soutenu, entre autres, par le SIF (Sociaal impulsfonds de la Communauté flamande) et la VGC (l’équivalent flamand de laCocof). L’idée de réaliser ce projet multimédia lui est venu après un premier contact avec le quartier, lors d’une exposition. « J’ai eu envie de communiquer avec larue, mais beaucoup de gens me le déconseillaient en mettant en évidence l’insécurité du quartier, dit-elle. Par curiosité, je me suis promenée dans les ruespour comprendre pourquoi ce quartier était considéré comme cela. » De là lui est venue l’idée de réaliser un film.
Au départ, l’artiste envisageait de faire un documentaire sur les différentes vagues d’immigration dans le quartier, puis elle en est arrivée à une fictionimbriquée dans la réalité des gens. Petit à petit, elle a commencé à chercher, puis à trouver des partenaires pour son projet de film : associationsdu quartier, habitants, étudiants de l’institut d’architecture Sint-Lukas, etc.
« Ça bouge constamment… »
Véritable « work in progress », le film est façonné autant par la réalisatrice que par les acteurs (les « hirondelles », habitants temporaires ou permanents du quartierAnneessens). Els Dietvorst : « Il ne s’agit pas d’un projet fixe, j’ai toujours laissé une ouverture. Chaque élément du tournage s’inscrit dans uneétape avec les acteurs. Les acteurs donnent, le quartier donne, ça bouge constamment… La vie des gens change, leurs nécessités primaires (chercher un travail, etc.)changent aussi très vite. Il faut donc avoir une grande flexibilité. » Le scénario repose aussi en partie sur l’histoire personnelle de Rimbaud qui a vécu dans lequartier.
Pour mener à bien son projet, Els Dietvorst est épaulée par une photographe, Orla Barry, et une journaliste, Anna Luyten. Toutes collaborent au magazine annuel Le Retour deshirondelles – richement illustré – qui permet de montrer l’état d’avancement du projet, d’en suivre l’évolution. Il répond d’ailleurs à une demande deshabitants. Pour Orla Barry, « le magazine est une manière de montrer les résultats du projet. Il représente aussi un souvenir pour les gens qui peuvent le montrer en famille,à l’école. C’est aussi très utile pour les gens qui ne connaissent pas le projet : ils peuvent le découvrir au travers du magazine. »
L’aventure devrait prendre fin en juin 2003, lorsque le film définitif sera projeté en plein air dans le quartier. Par la suite, il est question de le montrer ailleurs, dans d’autresquartiers, d’autres salles, d’assurer sa distribution en Belgique, voire à l’étranger. Dans un premier temps, des contacts seront pris avec le Beursschouwburg ou encore le cinémaNova.
Pour les « hirondelles » qui resteront, Els Dietvorst envisage la mise sur pied de plates-formes de création, qui continueront à fonctionner après son départ, ou encore unpetit studio de vidéo. Et de conclure : « Certains acteurs, qui sont devenus forts avec le projet, devront prendre des initiatives pour favoriser la poursuite de la création au niveaulocal. »
1 Boutique du quartier (Les Hirondelles – De Zwaluwen), place Anneessens 9 à 1000 Bruxelles, tél. : 02 512 30 32, e-mail : firefly@skynet.be
Archives
"Le Retour des hirondelles : la quartier ANNEESSens en documentaire-fiction"
Baudouin Massart
04-03-2002
Alter Échos n° 115
Baudouin Massart
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