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Regard critique · Justice sociale

Le « BON » accueil des allochtones bruxellois

Créé le 1er avril 2004, le BON (bureau d’accueil pour les personnes d’origine étrangère; en flamand Brussels ONthaalbureau voor mensen van vreemdeorigine)1 est une association issue de la fusion de trois organisations flamandes (Onthaalbureau Tracé, Oniko et Compas) actives essentiellement dans la formation desprimo-arrivants sur le territoire de la région bruxelloise. Mais le public cible du nouveau bureau d’accueil dépasse les primo-arrivants pour inclure les adultes étrangers ainsique les Belges d’origine étrangère habitant dans les 19 communes bruxelloises. La mission, le groupe cible ainsi que le contenu du « trajet d’intégration » ontété définis par le décret flamand relatif à l’intégration. Ce nouveau décret s’adresse à tous les étrangers, quelle que soit ladurée de résidence en Belgique, ainsi qu’aux « nouveaux Belges ».

30-03-2007 Alter Échos n° 226

Créé le 1er avril 2004, le BON (bureau d’accueil pour les personnes d’origine étrangère; en flamand Brussels ONthaalbureau voor mensen van vreemdeorigine)1 est une association issue de la fusion de trois organisations flamandes (Onthaalbureau Tracé, Oniko et Compas) actives essentiellement dans la formation desprimo-arrivants sur le territoire de la région bruxelloise. Mais le public cible du nouveau bureau d’accueil dépasse les primo-arrivants pour inclure les adultes étrangers ainsique les Belges d’origine étrangère habitant dans les 19 communes bruxelloises. La mission, le groupe cible ainsi que le contenu du « trajet d’intégration » ontété définis par le décret flamand relatif à l’intégration. Ce nouveau décret s’adresse à tous les étrangers, quelle que soit ladurée de résidence en Belgique, ainsi qu’aux « nouveaux Belges ».

De manière assez stigmatisante, le texte précise que les « candidats à l’intégration qui perçoivent des allocations d’un CPAS, les chômeurs, lesparents d’un enfant scolarisé, les candidats locataires à un logement social flamand ou les membres de la famille d’un citoyen de l’Union européenne doivent êtreprioritaires » pour suivre ces cours à Bruxelles. À noter que l’application de ce décret est beaucoup plus stricte dans le reste de la Région flamande, où lescours sont obligatoires pour les primo-arrivants, qu’en Région bruxelloise où l’inscription se fait toujours sur une base volontaire.

« Depuis sa création, BON comptabilise déjà 2 571 inscriptions. Parmi celles-ci, environ mille personnes ont déjà suivi avec succès le programmed’intégration », explique Ruth Lamers, porte-parole de l’asbl BON.

Ce programme n’a visiblement rien de dangereux ou de scandaleux et se compose essentiellement :
• d’un cours d’orientations sociétales (vivre et travailler à Bruxelles, droits et devoirs des personnes),
• d’un cours d’apprentissage intensif de la langue flamande (en collaboration avec Het Huis van het Nederlands),
• d’un cours de formation pour la recherche d’emploi,
• d’un cours d’émancipation et de participation à la vie active.

Du côté francophone, la Cocof accomplit d’ailleurs un travail similaire sur base de son décret relatif à la cohésion sociale qui vise à « favoriserle développement harmonieux des différentes communautés vivant dans les quartiers bruxellois défavorisés et/ou d’origine immigrée, au travers dutravail social de terrain » en s’occupant de l’ accueil des primo-arrivants et, notamment, de « l’apprentissage du français ».

« L’association BON accueille déjà des personnes de 125 nationalités différentes. Ces participants suivent des cours dans leur langue maternelle ou dans unelangue véhiculaire. Pour l’instant, nous avons des cours sur les orientations sociétales en français, anglais, néerlandais, russe, turc, arabe, tibétain, farsi etespagnol. Les inscriptions se font durant toute l’année. L’objectif de notre programme est de permettre aux participants de pouvoir se guider de manière autonome et indépendantedans la société belge et plus spécifiquement à Bruxelles. C’est la raison pour laquelle, nous travaillons également avec différents partenaires bruxellois.Ainsi, nous collaborons avec l’Orbem et nous orientons les personnes vers les autres organisations bruxelloises (néerlandophones et francophones) compétentes dans le secteur social,juridique et interculturel. Par exemple, dans le cadre des cours sur les orientations sociétales, nous collaborons avec des associations comme l’Association pour le droit des étrangers(ADDE), Ciré, Cafa, Convivial, Siréas, CBAI… L’asbl BON accorde une grande importance à la collaboration avec les organisations francophones », explique la porte-paroleRuth Lamers.

Sans oublier évidemment l’aspect flamand puisque BON a conclu un protocole d’accord de collaboration avec les organisations VDAB-RDB, BGDA-Orbem et Tracé Brussel en plus descollaborations qu’il entretient avec CVO Brussel, CVO Lethas, CBE-Brusselleer, la Chambre de commerce et les communes de Schaerbeek, Molenbeek et Bruxelles-Ville. Il existe également unpartenariat structurel avec le Vlaams Minderheden Centrum (Centre flamand pour les minorités) et les autres centres d’accueil en Flandre.

L’équipe de BON compte environ 45 travailleurs multilingues et multiculturels, à l’image de la diversité bruxelloise, ayant des origines flamande, francophone, africaine,maghrébine, latino-américaine, turque et britannique. Tout le travail est entièrement subsidié par le gouvernement flamand. « Nos objectifs à court termeconsistent à ouvrir un nouveau bureau dans une autre commune bruxelloise (en plus des trois bureaux existants à la Ville de Bruxelles, à Molenbeek-Saint-Jean et àSchaerbeek), la mise en place d’un programme spécifique pour les personnes qui résident depuis longtemps déjà en Belgique ainsi que la popularisation de notre projetà Bruxelles… y compris au sein de la communauté francophone de la région », conclut Ruth Lamers.

1. BON vzw
• BON vzw Brussel, rue Philippe de Champagne, 23 à 1000 Bruxelles –
tél. : 02 501 66 80 – courriel : info@bonvzw.be
• BON vzw Sint-Jans-Molenbeek, rue des Ateliers 38 à 1080 Bruxelles –
tél. : 02 411 35 01 –
• BON vzw Schaarbeek, place Collignon, 4 à 1030 Schaarbeek –
tél. : 02 231 10 01.

Mehmet Koksal

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