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Regard critique · Justice sociale

Pour la quatrième année consécutive, l’Orbem a étudié ses bases de données pour éclairer la question des difficultés de recrutement enRégion bruxelloise. Peu de nouveautés sous le soleil dans la liste des métiers pour lesquels les postes sont les plus difficiles à pourvoir. Mais les choses s’affinent surla nature des pénuries et sur leurs causes.1
Du côté du contexte général, il faut d’abord constater que, conjoncture oblige, 2001 a été marqué par une augmentation du nombre de demandeurs d’emploiet une diminution du nombre d’offres des entreprises.
Les fonctions dites critiques concernent 4.792 offres d’emploi, soit pratiquement un tiers des offres traitées par l’Orbem. Le taux de satisfaction de ces offres est de 63 %, avec unedurée moyenne de 2,4 mois pour les satisfaire. 100 fonctions sont concernées (sur près de 700 – mais l’Orbem utilise une typologie des fonctions trèsdétaillées).
Précisions sur les causes
Nouveauté cette année : en tenant compte de la taille des entreprises, l’Orbem confirme que les entreprises de moins de 50 travailleurs rencontrent plus de difficultés derecrutement que les autres. La professionalisation de la GRH semble clairement en jeu.
Dans cette logique, l’Orbem diagnostique des causes de pénuries différentes de celles des autres études en la matière (Cefora/Upedi). Le premier problème n’est passystématiquement la manque de formation et de bilinguisme (secrétaires, par exemple) ou le manque de candidats formés (ingénieurs, traducteurs, etc.). En 2001, 14.000demandeurs d’emploi ont trouvé une place sur une fonction critique. Cela signifie pour l’Orbem qu’une analyse plus fine du fonctionnement des entreprises est nécessaire : la question duturnover dans des secteurs sensibles comme l’Horeca, est à mettre en évidence. Idem sur des fonctions critiques, où le recrutement est surqualifié, comme dans l’exempleclassique des universitaires qui se retrouvent guichetiers en agence bancaire.
Les recommandations qui en sont tirées avancent donc sur le terrain de la formation, mais aussi sur les politiques de l’emploi en général : amélioration des conditions detravail, lutte contre la discrimination et la surqualification, formation en entreprise, etc.
Une méthode qui se perfectionne
Dans quelle mesure ce qui est diagnostiqué à l’Orbem est significatif de la réalité entière du marché de l’emploi ? La méthode mise en œuvredonne un minimum de garanties. « Les offres sélectionnées comme critiques dans les bases de données sont soumises à trois contrôles successifs, explique Mouradde Villers, collaborateur à l’Observatoire bruxellois du marché du travail et des qualifications :
> une discussion avec les conseillers emploi en interne,
> une confrontation avec l’avis des fédérations patronales sectorielles,
> et une comparaison avec l’étude annuelle Cefora/Upedi établie sur la base des relevés des employés des agences d’intérim et des centres de formation de laCPNAE.
À chaque stade, il a été possible d’ajouter ou de retirer des fonctions de la liste. »
1 « Analyse des fonctions critiques en Région de Bruxelles-Capitale en 2001 », Rapport disponible à l’Orbem, tél. : 02 505 14 53, ou sur son site Internet, dans lespages « Etudes » de L’Observatoire.

Thomas Lemaigre

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