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Regard critique · Justice sociale

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"L'intérim demande la reconnaissance de son rôle de placement des demandeurs d'emploi"

22-09-1997

Réunis en juin à Genève, les membres de l’OIT1 réformaient la convention internationale n° 96 qui les liait depuis 1949. Ils mettaient ainsi fin àprès de cinquante ans de monopole public en matière de placement payant des travailleurs. C’est à cette occasion que, ce mois de septembre, l’UPEDI2 a publié unmémorendum intitulé “Le travail interimaire face au défi de l’emploi et du marché du travail de demain”.
Si les employeurs du secteur de l’intérim ont décidé de se manifester à cette occasion. C’est que, situées de fait sur le marché du travail entre lesdemandeurs d’emploi et les employeurs, les agences d’intérim jouent un rôle de placeur. Et de l’avis de l’UPEDI, la non reconnaissance de ce rôle, vu le monopole public,empêchait jusqu’ici que le secteur de l’intérim puisse être utilisé comme un instrument des politiques d’emploi.
Ce secteur continue ainsi à se positionner clairement dans la tendance à la dérégulation du marché du travail.
Le mémorendum ébauche une série de propositions.
> Valoriser l’intérim, c’est contribuer à la redistribution du travail disponible : « en intégrant l’intérim dans la gestion des ressources humaines, l’entreprise (…)favorise une meilleure rotation sur le marché du travail ».
> Pour l’UPEDI, l’intérim étant la plus importante filière d’entrée sur le marché du travail, on devrait élargir, pour les employeurs, lespossibilités d’y recourir : interruption de carrière de longue durée, remplacement des prépensionnés, etc.. « Cette position stratégique (…) peut êtreexploitée par les pouvoirs publics dans le cadre de l’activation de différentes formules d’emploi ».
> Pour ce qui est des services de proximité, « le secteur de l’intérim constitue une structure idéale pour faire coïncider l’offre et la demande. En effet la mise àdisposition de travailleurs intérimaires aux particuliers constitue un prolongement logique de la mise à disposition de travailleurs intérimaires aux entreprises. »
> L’intérim peut être pris en compte dans la mise sur pied de parcours d’insertion: « après les phases de socialisation et de qualification dont s’occupent les acteurs sociauxet les services publics, les contrats successifs de courte durée permettent au travailleur, déconnecté de la réalité de l’entreprise, de se réadapter petità petit au rythme du travail. »
> Par la création en 1996 de la « Fondation Intérim », le secteur entend « renforcer le rôle social du travailleur intérimaire ». L’UPEDI met ainsi en avant trois projetsmenés de concert avec les autorités gouvernementales : le « Vlaamse interim brugprojekt », le « projet wallon de réintégration des groupes à risque par le travailintérimaire » (opérationnel dans 7 villes wallonnes), et un troisième projet pilote encore en gestation pour la Région bruxelloise.
1 Organisation Internationale du Travail
2 UPEDI, union professionnelle des entreprises de travail intérimaire, av. de l’Héliport 21/3 à 1000 Bruxelles, tél 02/203 38 03, fax 02/203 42 68

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