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L’alternance organisée par l’IFAPME en voie de redressement ?

La chute de fréquentation des formations IFAPME (« classes moyennes ») semble enrayée en Wallonie. Pour la première fois depuis 1998, le nombre de jeunes souscontrat d’apprentissage est reparti à la hausse: une augmentation de 6,03% de 2004 à 2005, selon les premières estimations. En présentant ces résultatsencourageants, la ministre wallonne de la Formation, Marie Arena (PS)1, a également fait le point sur les mesures fédérales prises pour encourager tant les jeunes queles entreprises qui s’inscrivent dans un dispositif d’alternance.

08-12-2005 Alter Échos n° 199

La chute de fréquentation des formations IFAPME (« classes moyennes ») semble enrayée en Wallonie. Pour la première fois depuis 1998, le nombre de jeunes souscontrat d’apprentissage est reparti à la hausse: une augmentation de 6,03% de 2004 à 2005, selon les premières estimations. En présentant ces résultatsencourageants, la ministre wallonne de la Formation, Marie Arena (PS)1, a également fait le point sur les mesures fédérales prises pour encourager tant les jeunes queles entreprises qui s’inscrivent dans un dispositif d’alternance.

Les chiffres

Pour rappel, le nombre de contrats d’apprentissage conclus entre des jeunes (de 15 à 25 ans) et des patrons-formateurs était de 7.673 en 1998 en Région wallonne. En 2004, lenombre de contrats est tombé à 5.346. Soit plus de 30% de baisse. Les données au 1er novembre de cette année semblent montrer qu’on serait remontéà 5.688 jeunes sous contrat d’apprentissage.

Le nombre de « conventions de stage », nouées dans le cadre de formations de chefs d’entreprise, serait-il aussi reparti à la hausse. Il passerait de 2.982 en 2004à 3.142 en 2005 (soit une augmentation de 5,37%).

Petit bémol cependant : il ne s’agit là que d’estimations. En 2004, les estimations (qu’Alter Éduc reprenait dans un article datant pourtant d’avril 2005) surestimaientle nombre définitif de contrats d’apprentissage de 69 unités. Des ajustements pourraient donc relativiser les progressions…

Comment expliquer ces évolutions ?

Marie Arena avance deux dispositifs novateurs comme facteurs explicatifs de cette évolution positive : le « centre de contact » et les « classes d’accueil».

Le centre de contact2 a permis « de faciliter l’accessibilité de l’ensemble des services offerts par l’IFAPME » aux apprenants, aux entreprisesainsi qu’aux personnes en recherche d’informations.

Les classes d’accueil, quant à elles, offrent la possibilité de lever un des freins à l’accès aux formations à l’IFAPME : la nécessité d’avoir uncontrat chez un patron avant de pouvoir s’inscrire… Les « jeunes apprentis – candidats, qui souhaitent entrer en apprentissage sans avoir trouvé une entreprise qui les accueillepour leur formation », sont, grâce à cet accueil « directement inscrits aux cours généraux et professionnels, avec simultanément, une aide et un suivipour la recherche de leur lieu de stage ». Sur 391 jeunes qui ont bénéficié de cette innovation, 221 ont pu décrocher leur premier contrat d’apprentissage,soit un taux de réussite de 56,52 %.

Objectifs ambitieux

Mais, précise Francine Deville, l’administratrice générale3, « ces deux dispositifs font partie d’une démarche globale », dans laquelles’insèrent également des modules de remédiation, des formations des formateurs IFAPME…

Pour l’administratrice générale, il faut « accélérer les réformes prévues dans le Contrat pour l’école ». Et notamment, conclure auplus vite cette convention entre l’IFAPME et l’Enseignement de promotion sociale, afin de permettre aux apprenants de l’IFAPME d’y suivre des modules qui leur ouvriraient une certification scolaireque l’IFAPME ne peut délivrer elle-même.

Francine Deville souligne qu’il s’agit là d’une nécessité si le gouvernement wallon veut donner à l’IFAPME les moyens qui lui permettront d’atteindre l’objectif qui luia été fixé par le plan « Marshall » : augmenter de 1.500 unités le nombre d’apprenants en alternance sur les quatre ans à venir. De soncôté, Marie Arena annonce des mesures en matière de « promotion du dispositif IFAPME, d’encadrement des apprenants en alternance, d’ouverture de l’offre deformations aux grandes entreprises et asbl… ».

Mesures fédérales

Rappelons que la Région wallonne consacre déjà un budget de 4,684 millions d’euros à des primes pour l’alternance. Des primes fédérales viendrontbientôt s’y ajouter. Dans le cadre de son « pacte de solidarité entre les générations », fortement contesté par les syndicats, le gouvernementfédéral a en effet glissé quelques mesures de soutien à l’alternance :
• un bonus de démarrage : 500 euros au terme de la 1re et de la 2e année (et 750 euros au terme de la 3e année de leur formation) àtout jeune sous contrat en alternance pendant la période d’obligation scolaire,
• un bonus tutorat à tout employeur qui accueille un jeune en alternance pour une durée de minimum 4 mois. Concrètement, à des primes d’un même montant que pourle jeune s’ajoutera « une réduction fiscale pour les coûts générés par l’accueil d’un stagiaire en alternance ».

1. Cabinet Arena : Rue des Brigades d’Irlande, 4 à 5100 Namur – tél. : 081 32 34 23.

2. Tél. : 0800 97 124
3. IFAPME, av. des Arts, 39 à 1000 Bruxelles – tél. : 02 502 76 00.

Donat Carlier

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