Faut-il, comme l’avait fait la France, regrouper les détenus incarcérés pour des faits de terrorisme et considérés comme radicalisés? Ou les disperser, les intégrer dans les différentes prisons comme le préconisent les Danois? La question divise experts et politiques. En Belgique, on fait un peu les deux à la fois. Sur quels critères? Décryptage avec François Xavier, assistant à la faculté de droit de Namur et chercheur au centre Vulnérabilités et Sociétés.
Alter Échos: En 2015, le ministre de la Justice Koen Geens a décidé de créer des ailes spécialisées pour les détenus radicalisés. Mais en précisant qu’il s’agissait de la dernière étape, car la consigne restait celle de l’«isolation par la dispersion» des «intégristes». Comment se fait le choix du régime auquel seront soumis ces détenus?
François Xavier: Le plan d’action contre la radicalisation dans les prisons prévoit, pour orienter les détenus vers telle ou telle prison, de prendre en compte différents critères dont certains sont assez flous. Le premier est un critère objectif: il concerne les personnes ayant commis des infractions terroristes. Le deuxième parle de personnes «assimilées» aux auteurs d’infractions terroristes. On ne sait pas trop ce que cela veut dire. Le troisième, ce sont les «foreign terrorist fighters» («terroristes de retour») et enfin les «détenus qui montrent des signes de radicalisation». ...