Les lumières des vitrines sont éteintes et les rideaux fermés. Une centaine de personnes – travailleurs et travailleuses du sexe et du monde associatif, amis, voisins et habitants du quartier – se rassemblent, au matin du 13 juin, au quartier Nord pour marcher en solidarité avec Eunice, prostituée nigériane de 23 ans, tuée une semaine plus tôt. Plus qu’un simple fait divers, le meurtre d’Eunice fait remonter à la surface les débats autour des politiques communales conduisant à l’invisibilité, la précarisation et l’insécurité des personnes exerçant le métier.
Masquées, rose blanche à la main, les Nigérianes ont pris la tête de la marche entonnant chants religieux pour rendre un dernier hommage à Eunice. Poignardée à neuf reprises le 5 juin, elle meurt de ses blessures quelques heures plus tard. D’autres l’avaient précédée. En février dernier, une autre prostituée du quartier était retrouvée grièvement blessée dans sa carrée (rez-de-chaussée avec vitrine loué par la prostituée elle-même). Quelques mois plus tard, Laura, 21 ans, originaire de Roumanie, est retrouvée morte dans son appartement à Etterbeek après avoir reçu une cinquantaine de coups de couteau.
Toutes ces agressions ont eu lieu en 2018 mais ne furent pas une surprise. En 2017, le Conseil des femmes francophones de Belgique avait mis en place la sous-commission «Les violences dans la prostitution», pour produire...
La suite de cet article est réservé à nos abonnés
Abonnez-vous et accédez à l'intégralité de nos contenus et archives en ligne
Déjà abonné ?
Les lumières des vitrines sont éteintes et les rideaux fermés. Une centaine de personnes – travailleurs et travailleuses du sexe et du monde associatif, amis, voisins et habitants du quartier – se rassemblent, au matin du 13 juin, au quartier Nord pour marcher en solidarité avec Eunice, prostituée nigériane de 23 ans, tuée une semaine plus tôt. Plus qu’un simple fait divers, le meurtre d’Eunice fait remonter à la surface les débats autour des politiques communales conduisant à l’invisibilité, la précarisation et l’insécurité des personnes exerçant le métier.
Masquées, rose blanche à la main, les Nigérianes ont pris la tête de la marche entonnant chants religieux pour rendre un dernier hommage à Eunice. Poignardée à neuf reprises le 5 juin, elle meurt de ses blessures quelques heures plus tard. D’autres l’avaient précédée. En février dernier, une autre prostituée du quartier était retrouvée grièvement blessée dans sa carrée (rez-de-chaussée avec vitrine loué par la prostituée elle-même). Quelques mois plus tard, Laura, 21 ans, originaire de Roumanie, est retrouvée morte dans son appartement à Etterbeek après avoir reçu une cinquantaine de coups de couteau.
Toutes ces agressions ont eu lieu en 2018 mais ne furent pas une surprise. En 2017, le Conseil des femmes francophones de Belgique avait mis en place la sous-commission «Les violences dans la prostitution», pour produire...