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Regard critique · Justice sociale

Il y a suffisamment de kots en Wallonie

Début septembre, le ministre Jean-Marc Nollet (Ecolo), en charge du Logement, a rendu publique l’étude « Recherche sur l’(in)adéquation entre l’offreet la demande de kots dans les principales villes estudiantines wallonnes ».

25-09-2011 Alter Échos n° 323

Début septembre, le ministre Jean-Marc Nollet (Ecolo), en charge du Logement, a rendu publique l’étude « Recherche sur l’(in)adéquation entre l’offreet la demande de kots dans les principales villes estudiantines wallonnes »1.

Tout étudiant y a été confronté un jour. Chercher et un trouver un kot ou un logement correct et abordable n’est pas une sinécure (voir Alter Echos n°322 du 11 septembre 2011 : « Carence de kotsbruxellois »). Afin d’identifier l’ampleur du phénomène en Wallonie, le ministre Jean-Marc Nollet a confié pour mission à la Segefa (Serviced’étude en géographie économique fondamentale et appliquée) de passer au crible six villes estudiantines wallonnes : Louvain-la-Neuve, Mons, Namur,Liège, Arlon et Gembloux.

Commencé le 15 décembre 2010, l’étude s’étalait sur six mois. Délai qui n’a pas empêché les parlementaires de questionnerrégulièrement le ministre sur la problématique. En janvier 2011, c’était le député Jean-Luc Crucke. Le ministre l’assurait que l’étude en coursprévoyait aussi « de recenser le coût d’accès à ces logements et de déterminer des pistes d’explication des éventuelles inadéquationsconstatées. Il est également prévu d’investiguer les nouveaux modes d’habiter des étudiants (la colocation, l’habitat intergénérationnel…) etd’évaluer s’ils représentent une tendance lourde qui pourrait constituer une solution. » Le 6 mai dernier, les députés CDH Dimitri Fourny, BenoîtLangendries et Maxime Prévot déposaient une proposition de résolution visant à augmenter l’offre de logements décents et financièrement abordables pour lesétudiants (voir Alter Echos n° 316 du 29 mai 2011 : « Le CDH plaide pour plus de kots décents et abordables« ). Dimitry Fourny estimait alors que « L’AIS pourrait être un bon levier pour la mise sur le marché dekots bon marché et aux normes ». La Fédération des étudiants francophones (FEF) avait salué le projet, estimant qu’il faut construire d’urgence quatremille logements étudiants publics en Région bruxelloise et mille en Wallonie, en particulier sur le site de Louvain-la-Neuve. En juin, c’était au tour du député PSSerdar Kilic d’aborder le débat en commission.

Vers la création d’une AIStudent

Le 9 septembre, l’étude a été rendue publique. « Grâce à cette étude, nous disposons désormais de données statistiques claires quinous permettent d’affirmer qu’il y a, en Wallonie, suffisamment de logements étudiants (31 000 kots pour 27 000 étudiants), peut-on lire dans un communiqué.Si à Liège, Mons, Gemboux et Arlon, l’offre est en adéquation avec la demande, ce n’est pas le cas dans les deux autres villes wallonnes. En ce qui concerne Namur,l’étude met en évidence un manque possible de logements étudiants mais seul Louvain-la-Neuve souffre réellement d’une pénurie. » Notons bien lesnuances ! Les auteurs de l’étude précisent d’ailleurs que les données étaient parfois difficiles à récolter. Par conséquent, il est difficile« d’estimer l’offre de manière optimale, donc l’état du marché ». Toutefois, pour Namur, les chercheurs pointent des loyers en moyenne plusélevés qui seraient un possible indicateur de tension du marché. Il en va de même pour Ottignies-Louvain-la-Neuve, où les loyers sont en moyenne trèsélevés et où « 10 % de l’offre connue se localise dans les communes voisines ».

Dès lors, le ministre du Logement propose :
– « de permettre à la commune d’Ottignies-Louvain-la-Neuve, qui souffre d’une pénurie, de construire de nouveaux logements publics dans le cadre de’l’ancrage communal’. Ces logements seront destinés aux étudiants à bas revenus ».
– « de créer une Agence immobilière Student (AIStudent) à Namur : son fonctionnement sera similaire à celui des Agences immobilières sociales(AIS). Les propriétaires ne devront plus se soucier de la gestion de leur bien et bénéficieront d’un loyer garanti. Quant aux locataires, ils profiteront d’unlogement de qualité à un prix raisonnable. » Par ce biais, le ministre veut peser sur les loyers, mais aussi de diminuer le risque de vide locatif. Si l’expérience estconcluante, il est prévu de l’étendre à d’autres villes wallonnes.

Encore faudra-t-il convaincre les propriétaires…

1. Le lien pour télécharger l’étude en pdf : http://nollet.wallonie.be/la-wallonie-manque-t-elle-de-kots

Baudouin Massart

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