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Regard critique · Justice sociale

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« Îlot Stévin : ventes de gré à gré et déménagements »

26-10-1998 Alter Échos n° 39

Ce lundi 12 octobre, Claude Michel, échevin des Finances et des Propriétés (Bruxelles-Ville), a rencontré les administrateurs de l’asbl LogementsCélestes/Woongerief (associant habitants et comités de quartier) et une dizaine d’habitants. Conformément à ce qui a été décidé lors du Conseilcommunal du 5 octobre 98, Claude Michel leur a confirmé ses décisions, soit la mise en vente publique ou de gré à gré des 37 immeubles de l’îlotStévin, car «la Ville est toujours dans l’incapacité de supporter elle-même le coût de la rénovation de tous les immeubles»1. Il est néanmoinsquestion de «permettre aux occupants disposant des revenus suffisants d’acquérir et de rénover l’immeuble qu’ils occupent, de pouvoir acheter celui-ci sans entrer en concurrenceavec des tiers comme cela serait le cas lors d’une vente publique, et dès lors admettre le principe d’une vente de gré à gré».
Gerben Van den Abbeele, administrateur de l’asbl Logements Célestes/Woongerief2 constate que «les prix proposés par la Ville ne sont pas chers pour le quartier – ils oscillententre 1,5 million et 6 millions pour les maisons habitées. Mais, vu les travaux de rénovation à réaliser, ils sont trop chers pour les locataires des maisons. De plus, lesprix ont été établis sur base de deux expertises, l’une faite par le fédéral (l’ancien propriétaire), l’autre par le receveur communal, sans qu’aucun desdeux experts ne soit jamais entré dans les maisons, abandonnées ou habitées. Les maisons valent plus maintenant parce que les habitants y ont fait des frais. Ils vont donc devoirpayer la plus-value qu’ils ont apporté dans les maisons».
«Il y a toutefois eu un geste positif de la Ville, poursuit notre interlocuteur, les personnes qui ont un bail et qui souhaitent déménager pourront bénéficier d’uneallocation de relogement de 100.000 francs, à laquelle sera ajoutée une allocation de 10.000 francs par personne à charge. Les gens qui n’ont pas de bail ou qui sous-louentn’auront pas droit à l’allocation de 100.000 francs, mais pourront néanmoins bénéficier de celle de 10.000 francs. A condition d’avoir quitter les lieux pour le 31décembre 98».
Les personnes intéressées devront donner leur réponse au plus tard pour le 15 décembre 98. «Passé cette date, les seules ventes de gré àgré encore autorisées seront celles conclues avec les détenteurs d’un permis d’urbanisme grevé de charges d’urbanisme»3.
Quoiqu’il en soit, Claude Michel ne désire pas entendre parler du projet social des Logements Célestes, ni même d’intervention de logements sociaux dans l’îlotStévin.
1 Ville de Bruxelles. Département économie. Conseil communal. Séance du 5 octobre 1998. Rapport N°044.
2 Projet monté en collaboration par le Comité de quartier «Stévin-Joseph II» et le Brusselse Raad voor het Leefmilieu (BRAL), Vandendriesschenlaan 11 à 1150Bruxelles, tél. : 02/771 65 29, fax : 02/771 11 81.
3 Ces charges comprennent outre la fourniture de garanties financières nécessaires à leur exécution, la réalisation ou la rénovation aux frais du demandeurde voiries, d’espaces verts, de bâtiments publics, d’équipements et d’immeubles de logements.

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