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Gérer les centres-villes : leçons à retenir

Lancé en 1997 par le gouvernement wallon, le concept de gestion de centre-ville s’est traduit par la mise sur pied de cellules de gestion de centre-ville dans plusieurs villes wallonnesl’année suivante. Le projet a essaimé ensuite en Région bruxelloise où il a pris la forme de contrats de noyaux commerciaux. L’objectif est simple : lutter contre ledéclin des centres-villes. Dans le Sud du pays, on s’interroge sur les leçons à tirer des expériences, tandis qu’à Bruxelles, on veut rendre l’approche plusstratégique.

28-07-2005 Alter Échos n° 146

Lancé en 1997 par le gouvernement wallon, le concept de gestion de centre-ville s’est traduit par la mise sur pied de cellules de gestion de centre-ville dans plusieurs villes wallonnesl’année suivante. Le projet a essaimé ensuite en Région bruxelloise où il a pris la forme de contrats de noyaux commerciaux. L’objectif est simple : lutter contre ledéclin des centres-villes. Dans le Sud du pays, on s’interroge sur les leçons à tirer des expériences, tandis qu’à Bruxelles, on veut rendre l’approche plusstratégique.

Évaluation sévère en Wallonie

Entre octobre 2001 et mars 2002, le Service d’études en Géographie économique fondamentale et appliquée de l’Université de Liège (Segefa)1, qui intervientdéjà dans l’évaluation et l’accompagnement des agences de développement local (ADL), a réalisé une évaluation de l’expériencepilote de management de centre-ville pour les années 1999 et 2000. Il en a tiré plusieurs conclusions. Tout d’abord, le concept de gestion de centre-ville repose sur quatre fondements :la volonté de travailler sur un espace restreint délimité (le centre-ville), un partenariat public-privé, une ap-proche multisectorielle et la professionnalisation par lebiais des gestionnaires de centre-ville.

Au niveau des manquements, les auteurs pointent « une phase de mise en place avant le démarrage effectif de la cellule, un plan stratégique opérationnel, une plus grandepertinence dans les critères de sélection des projets, ou encore un financement différentiel en fonction de la taille de la localité. » Cependant, ils s’empressentde signaler que « les cellules de gestion de centre-ville répondent à un besoin manifeste », mais qu’il est difficile d’évaluer l’impact de leurs actions.

Ils constatent que « les solutions proposées par les cellules de gestion sont plutôt des ‘opérations cosmétiques’ visant à gommer les dégâtssubis par les centres urbains que des ‘opérations chirurgicales’ s’attaquant à la racine même du déclin. » Ils déplorent d’ailleurs l’incohérence decertaines politiques wallonnes. Et de souligner : « Dans le même temps que des sommes importantes sont consacrées aux programmes de gestion de centre-ville, les outils del’aménagement du territoire permettent encore le développement de la distribution périphérique. » Des choix d’aménagement du territoire encore trop peucohérents, donc.

À Bruxelles, renforcer la stratégie

Début juillet, le ministre bruxellois Éric Tomas, en charge de la Revitalisation des quartiers2, a annoncé le démarrage de trois nouveaux contrats de noyauxcommerciaux, en même temps que les nouvelles avancées stratégiques en matière de management de centre-ville. Les trois nouveaux contrats visent les noyaux commerciaux de larue de Brabant, de Saint-Géry-Van Artevelde et d’Anderlecht-Cureghem. Les concernant, le ministre a signalé un changement dans l’approche : « Devant les difficultésliées à l’absence de stratégie dans les dossiers de candidature, comme on l’a constaté lors du lancement des premiers projets, j’ai souhaitéqu’avant la création d’une structure de noyau commercial, on procède à un diagnostic en profondeur des quartiers choisis. À cette fin, trois managers ontété sélectionnés. Ils travaillent depuis presque un an à la réalisation d’un diagnostic de leurs noyaux. Il s’agit d’une analyse de lasituation physique, socio-économique, une étude du profil de la clientèle, de ses besoins, de ses habitudes de consommation, de déplacement et de son niveau desatisfaction général sur le quartier. »

Concernant les nouvelles avancées stratégiques, le ministre a décidé d’étendre le champ d’action des noyaux « pour éviter qu’ils ne sesubstituent simplement aux animations commerciales organisées par les communes et les associations de commerçants. » Les managers de centre-ville devront établir des plansstratégiques, qui leur serviront de base de travail. Ces plans stratégiques – on l’a vu plus haut – constituent la phase de prédémarrage du contrat de noyaucommercial. Ils établissent « une image cohérente du futur du quartier à partir de laquelle on élabore des objectifs et les actions opérationnelles pour lesatteindre, explique une brochure de la coordination Brussels town centre management3. La stratégie privilégie les microprojets qui permettent d’impliquer directement les demandeursà toutes les étapes ».

Par ailleurs, un site Internet a été créé pour les douze noyaux commerciaux (http:// www.btcm.be). Il contient une base de données de 3.600 magasins dont lafonction est de permettre aux clients de trouver rapidement le produit ou le type de commerce qu’ils recherchent. Des événements y sont également annoncés.

1. Cette étude a été commanditée par la Direction générale de l’Économie et de l’Emploi du ministère de la Région wallonne et estdisponible en format pdf sur le site du SEGEFA : http://www.ulg.ac.be/geoeco/segefa, rubriques recherches. Elle est résumée par leurs auteurs dans le numéro de juin 2003 deWallonie. La Revue du Conseil économique et social de la Région wallonne. CESRW, rue du Vertbois 13 c à 4000 Liège, tél. : 04 232 98 11, fax : 04 232 98 10,http://www.cesrw.be.
2. Cabinet d’Eric Tomas, bd du Régent 21-23 à 1000 Bruxelles, tél. : 02 506 33 11, fax : 02 513 50 80,
site Internet : http://www.tomas.irisnet.be
3. Coordination Brussels town centre management, rue Capitaine Crespel 35 à 1050 Bruxelles, tél. : 02 502 41 91, fax : 02 511 70 70, site : http://www.btcm.be, e-mail :coordination-tcm@tcm.irisnet.be

Baudouin Massart

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