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Fusion CPAS – communes: vers une dilution de l’aide sociale

Si à Bruxelles, la fusion des CPAS et des communes ne semble pas – encore – être à l’agenda des ministres, la question inquiète. «Fusionner les communes et les CPAS, c’est une première étape pour réduire les coûts des CPAS» réagit Stéphane Roberti, président du CPAS de Forest.

25-03-2015

Ce matin, 23 signataires, syndicalistes, associatifs, universitaires ou encore citoyens lambda, exprimaient dans La Libre Belgique leurs craintes concernant une potentielle fusion des CPAS et communes à Bruxelles: «Fusionner commune et CPAS? Un mirage économique. Mais une sourde menace» (carte blanche).

En Flandre, la fusion est au programme. En Wallonie, elle devrait se faire de manière volontaire (Lire l’article «Fusion des CPAS et communes: trop touchy?»). Si à Bruxelles la fusion ne semble pas – encore? – être à l’agenda des ministres, la question inquiète. On peut sérieusement douter du fait qu’une telle fusion amènerait de réelles économies dans les budgets publics, nous disent plusieurs représentants des CPAS bruxellois. Pas de doutes, par contre, sur les problèmes qu’un tel mouvement pourrait engendrer: remise en cause du secret professionnel des assistants sociaux, politisation de l’aide sociale, régionalisation larvée de cette aide sociale… 

«Plus qu’une régionalisation, c’est une localisation de l’aide sociale, explique Stéphane Roberti, président du CPAS de Forest. C’est une manière de diminuer la visibilité des CPAS, de cacher la pauvreté, de diluer le champ d’action des CPAS dans toutes les autres activités de la commune. Le gouvernement fédéral n’aime pas beaucoup tout ce qui touche à l’aide sociale. Fusionner les communes et les CPAS, c’est une première étape pour réduire les coûts des CPAS.»

La disparition programmée du SPP Intégration sociale relèverait-t-elle du même mouvement? (Lire l’article: «SPP Intégration sociale: petite chronique d’une mort annoncée») «C’est une manière de noyer dans la masse tout ce qui est amené à mener des politiques en matière d’aide sociale, confirme Stéphane Roberti. Je ne suis pas toujours d’accord avec la manière de travailler du SPP, mais le fait qu’il soit noyé dans d’autres SPF, c’est inquiétant.»

«La fusion, c’est une mise à mal de la garantie des personnes les plus démunies de recevoir un traitement correct et décent», commente de son côté Pascale Peraita, présidente du CPAS de Bruxelles, qui ajoute: «Le maintien de l’entité du CPAS va être un combat.»

Alter Échos sera ce jeudi à l’assemblée générale de la section CPAS de l’Association de la ville et des communes de la Région de Bruxelles-capitale (AVCB) consacrée à cette question. Le point sur la question dans le prochain numéro.

Marinette Mormont

Marinette Mormont

Journaliste (social, santé, logement)

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