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Flandre : menaces sur les alternatifs du bord de l’Escaut

Le centre Scheld’Apen est en sursis. Le centre s’est créé en 1998 dans la cantine désaffectée du personnel du port, sur un terrain le long de la rive droitede l’Escaut, au Herbouvillekaai (quai d’Herbouville). Il est rapidement devenu un des centres de jeunes les plus fréquentés de la métropole : spectacles en plein air,concerts en tous genres (« du métal au classique… »), théâtre, projection de films, expositions, ateliers pour enfants, tournois de volley-ball : toutétait possible dans cet espace non commercial, en pleine verdure et sans aucune contrainte de voisinage. Dès le début, le terrain où elle était situéeétait destiné à devenir un terrain d’accueil pour gens du voyage par le plan de secteur. Mais les travaux d’aménagement avaient pris du retard et la Villed’Anvers avait rapidement agréé l’asbl Autonoom Centrum Scheld’Apen, gestionnaire du centre. Au fil du temps, tout un petit monde alternatif était venus’installer dans des caravanes, des camionnettes ou des roulottes à côté du centre : beaucoup d’artistes et de musiciens, qui travaillaient dans les ateliers ou lessalles de répétition du centre, ou même en plein air. Au début du mois de mai, tous les « nomades » ont reçu l’ordre de partir. Selon un desfondateurs de Scheld’Apen, ils sont maintenant tous dispersés, les uns repartis vivre en appartement, d’autres partis plus à l’extérieur de la ville, avec leurcaravane, ce qui affecte déjà le bon fonctionnement du centre.

27-07-2005 Alter Échos n° 166

Le centre Scheld’Apen est en sursis. Le centre s’est créé en 1998 dans la cantine désaffectée du personnel du port, sur un terrain le long de la rive droitede l’Escaut, au Herbouvillekaai (quai d’Herbouville). Il est rapidement devenu un des centres de jeunes les plus fréquentés de la métropole : spectacles en plein air,concerts en tous genres (« du métal au classique… »), théâtre, projection de films, expositions, ateliers pour enfants, tournois de volley-ball : toutétait possible dans cet espace non commercial, en pleine verdure et sans aucune contrainte de voisinage. Dès le début, le terrain où elle était situéeétait destiné à devenir un terrain d’accueil pour gens du voyage par le plan de secteur. Mais les travaux d’aménagement avaient pris du retard et la Villed’Anvers avait rapidement agréé l’asbl Autonoom Centrum Scheld’Apen, gestionnaire du centre. Au fil du temps, tout un petit monde alternatif était venus’installer dans des caravanes, des camionnettes ou des roulottes à côté du centre : beaucoup d’artistes et de musiciens, qui travaillaient dans les ateliers ou lessalles de répétition du centre, ou même en plein air. Au début du mois de mai, tous les « nomades » ont reçu l’ordre de partir. Selon un desfondateurs de Scheld’Apen, ils sont maintenant tous dispersés, les uns repartis vivre en appartement, d’autres partis plus à l’extérieur de la ville, avec leurcaravane, ce qui affecte déjà le bon fonctionnement du centre.

Une des expulsées : « Je pourrais tapisser ma caravane avec tous les ordres d’expulsion que j’ai déjà reçus. C’est frustrant, à la fin.Nous ne sommes pas des criminels mais simplement des gens qui voulons vivre différemment. Visiblement, les autorités n’arrivent pas à digérer cela. »

Le centre culturel devra déménager

Au-delà du quartier du quai d’Herbouville, c’est toute la rive droite de l’Escaut, au sud du tunnel piétonnier qui est vidée de ses « nomades ».Un des expulsés admet : « Je comprends le point de vue de la ville, bien qu’en tant qu’Anversois, j’estime avoir le droit de vivre ici. C’est vrai qu’on nepeut pas transformer tous les quais en terrain de camping. Les rives du fleuve ne ressembleraient plus à rien. » La ville souhaite mettre un terme à la croissanceincontrôlée du nombre de roulottes et de caravanes. Donner un ultimatum en même temps à tout le monde permet d’éviter de jouer indéfiniment au chat età la souris, avec des gens qui changeraient d’emplacement tous les jours et arriveraient ainsi à contourner les règlements. Mais pour les alternatifs en caravanes, rienn’est prévu. La seule chose qui existe, ce sont des terrains pour gens du voyage (un à Deurne et un à Wilrijk), occupés par des Roms et où le séjourest limité à sept quinzaines par an. Rien pour ceux qui souhaiteraient s’installer plus longtemps.

Au quai d’Herbouville, le centre culturel est toujours là, mais il devra partir lorsque l’aménagement du terrain pour gens du voyage sera terminé. Son maintien esten effet jugé incompatible avec la présence de toutes les familles avec enfants qui viendront s’y installer : trop de bruit, trop de nuisances. Les responsables de l’asblsont actuellement encore en pleine concertation avec la Ville d’Anvers pour trouver un lieu de remplacement mais, malgré la bonne volonté affichée par les autorités,ils sont pessimistes, car, pour eux, il n’est pas sûr qu’une telle alternative existe.

D’après De Morgen et De Standaard.

Pierre Gilissen

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