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Emplois flamands et chômeurs bruxellois : accord de coopération entre Orbem et VDAB

Actualité décidément chargée pour l’Orbem. Alors que son premier contrat de gestion est en cours de négociation et qu’il est sous le feu de la critique dudéputé Didier Gosuin (FDF), qui lui reproche une moindre efficacité que ses équivalents wallon et flamand, l’Office régional bruxellois vient de signer un accord decoopération avec le VDAB – faisant ainsi suite à l’accord de principe annoncé voici deux ans par les ministres régionaux de l’époque (le PS Eric Tomas et le SP.ARenaat Landuyt).

14-12-2005 Alter Échos n° 199

Actualité décidément chargée pour l’Orbem. Alors que son premier contrat de gestion est en cours de négociation et qu’il est sous le feu de la critique dudéputé Didier Gosuin (FDF), qui lui reproche une moindre efficacité que ses équivalents wallon et flamand, l’Office régional bruxellois vient de signer un accord decoopération avec le VDAB – faisant ainsi suite à l’accord de principe annoncé voici deux ans par les ministres régionaux de l’époque (le PS Eric Tomas et le SP.ARenaat Landuyt).

Échanger les offres

L’accord signé vise principalement à organiser la collaboration en matière d’échange d’offres d’emploi. Une fois l’accord conclu, les deux services de placement serontamenés à s’échanger de telles données dans trois cas précis :
• lorsque ces offres concernent des fonctions critiques dont la liste sera arrêtée de concert entre les deux Régions (actuellement, l’Orbem établit sa propre liste,sur une base annuelle, qui ne diffère que très légèrement de celle établie par le VDAB) ;
• lorsque, ces fonctions n’étant pas critiques, il s’avère que l’Office concerné ne parvient pas à trouver de candidats pour les remplir ;
•lorsque ces offres ont été communiquées par un employeur implanté sur le territoire de l’autre Office. Autrement dit, si un employeur bruxellois recourt aux servicesdu VDAB pour introduire une offre d’emploi, ce dernier devra la communiquer automatiquement à l’Orbem.

Parmi les autres points de l’accord, on citera la mise sur pied d’un groupe de travail favorisant « l’interaction entre la Région de Bruxelles-Capitale et la Région flamande» afin que les demandeurs bruxellois puissent se déplacer plus aisément vers les marchés de l’emploi concernés. Le différentiel de taux de chômage entreBruxelles et les communes situées en-dehors de son espace institutionnel (mais dans son hinterland économique) est en effet frappant : plus de 20% d’un côté, à peine5% de l’autre, un paradoxe que le ministre Vandenbroucke (Enseignement, Emploi en Flandre – SP.A) a qualifié d’inacceptable. Pour contribuer à le résoudre, ilest prévu de renforcer les moyens d’action sur les communes les plus proches de Bruxelles : 22 communes, les plus accessibles aux demandeurs d’emploi, devraient se voir ainsi ciblées– sans que le contenu exact de ces « moyens d’action » n’aient été très précisément définis.

Des offres flamandes pour des profils bruxellois

Quoi qu’il en soit, il apparaît que les offres disponibles dans ces communes puissent convenir au profil socio-économique des chômeurs bruxellois. En effet, selon FrankVandenbroucke, sur les 2.762 offres d’emploi insatisfaites, entre janvier et octobre derniers dans les 22 communes de la périphérie ciblées dans l’accord, 1.035 s’adressentà un public infrascolarisé et 1.820 s’adressent à des personnes sans expérience professionnelle. Pour tenter d’attirer les chômeurs bruxellois, la Régionflamande mobilisera en outre 150.000 euros pour les formation en langues des candidats bruxellois potentiels.

Par ailleurs, l’accord prévoit la mise sur pied d’une cellule de crise commune en cas de restructuration, de faillite, ou de licenciement collectif dans une entreprise dont plus de 50travailleurs sont issus de l’autre Région.

On se souviendra que cet accord avait, avant d’être avalisé, suscité de fortes tensions au sein de la majorité régionale bruxelloise, le PS redoutant une mainmiseflamande sur le placement des chômeurs bruxellois. Se voulant rassurant, le ministre bruxellois de l’Économie et de l’Emploi, Benoît Cerexhe (CDH), cosignataire de l’accord avecFrank Vandenbroucke, a répété qu’il « est en parfaite concordance avec le respect des compétences de chacun. »

Benoît Cerexhe précise également que des négociations sont en cours entre les Régions wallonne et bruxelloise en vue de la conclusion d’un accord similaire.D’aucuns s’étaient en effet inquiétés de voir Bruxelles collaborer avec la Flandre en matière d’emploi et avec la Wallonie en matière de formation!

Edgar Szoc

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