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Regard critique · Justice sociale

Fin mai, et ce pour la deuxième année, l’HIVA 1 a produit pour l’UPEDI 2 une étude sur  » Les entreprises et le recrutement en Belgique « 3. Compilées sur base dedeux enquêtes menées en 96 auprès des responsables du personnel de 3.151 entreprises localisées en Belgique, certaines données quantifiéesintéressantes sont à en retenir.
Au premier chef de celles-ci, sans doute, un tableau mettant en évidence avec une rare clarté le phénomène de surqualification à l’embauche.
Rapport entre niveau de formation embauché et niveau de formation exigé (en %)*
Exigé ®
EU
A1
ESSG
ESSTP
ESI
EP
Embauché ¯
EU
73,1
20,7
3,4
2,6
1,0
1,3
A1
13 7
62 9
9 4
13,7
2,6
9,6
ESSG
O,5
3,7
48,1
8,2
5,2
4,7
ESSTP
9,0
5,6
13,0
57,1
14,0
30,0
ESI
2,9
4,9
16,4
9,4
74,2
34,7
EP
0,7
2,2
9,7
9,0
2,9
19,6
Total
100
100
100
100
100
100
Surdiplômés
0,0
20,7
12,8
24,5
22,8
80,3
EU = universitaire
A1 = supérieur
ESSG = secondaire général
ESSTP = secondaire technique ou professionnel
ESI = secondaire inférieur
EP = primaire
Deux phénomènes apparaissent:

Pour le secondaire supérieur, la position relativement plus difficile des diplômés du général par rapport à ceux des filières techniques etprofessionnelles.

Et surtout, la disproportion de l’embauche surdiplômée quand c’est un niveau primaire qui est exigé: 80,3% pour 20,2% en moyenne pour les quatre autres niveaux. Il s’agit d’uneffet quasi mécanique de la surqualification, puisque les embauches surdiplômées poussent des demandeurs d’emploi sur la « marche » d’en-dessous, les préparant àtrouver des emploi en-dessous de leur qualification. C’est évidemment ainsi que le maximum de pression vient s’accumuler sur la dernière « marche ».4
D’autres chiffres, même rébarbatifs, valent le détour.
La recherche signale en outre qu’en 96, dans 37,5% des cas, on a engagé un candidat qui avait un niveau de formation supérieur aux exigences (31,6% en 95), et dans 13,3% des cas, unniveau inférieur (19% en 95).
La tendance à la surqualification s’accentue puisque les exigences à l’embauche semblent se resserrer. Pour 31,9% des emplois vacants, il était demandé un niveaud’études primaires ou secondaires inférieures, et pour 34,9% des emplois, un diplôme supérieur ou universitaire. En 1995, ces proportions étaient respectivement de42% et 28%.
L’enquête nous apprend aussi que 343.000 emplois ont été créés en 1996. Ils ont été pourvus par 65.000 jeunes sortis de l’école, 173.000chômeurs et inactifs, et 106.000 personnes qui ont changé d’emploi. Les recrutements se sont effectués par les filières suivantes 5: relations de l’entreprise et de sonpersonnel, 31,2%; candidatures spontanées, 15,8%; écoles/formations, 5,1 %; annonces, 24,1 %; intérim, 6,4%; Forem/ORBEMNDAB, 13,3%; bureaux de recrutement et autresfilières, 4,1 %.
Les filières par lesquelles on engage le plus sous contrat fixe sont les bureaux de recrutement (92%) et les entreprises de travail intérimaire (94% par les publiques et 91 % par lesprivées); le plus sous contrat temporaire: les écoles et formations (61 %) et les services publics de placement (42%).
1 Hoger Instituut voor de Arbeid, KUL E. Van Evenstraat 2E à 3000 Leuven, tél. : 016/32 33 33.
2 Union Professionnelle des Entreprises de Travail Intérimaire, av. de l’Héliport 21 bte 3 à 1000 Bruxelles, tél. : 02/203 38 03, fax : 02/203 42 68.
3 Etude réalisée par Peter Simoens, Jan Denys et Lieven Denolf, disponible gratuitement auprès de l’UPEDI.
4 C’est ce que certains appellent  » I’effet Heyzel « …
5 L’étude parle de parts de marché et de taux de pénétration.

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