Depuis 1996, treize écoles de la deuxième chance (E2C) ont été ouvertes dans onze pays de la l’Union européenne. Le rapport de ce projet pilote, mis enœuvre par la DG Éducation et Culture, sera disponible sur le site de la Commission le mois prochain1.
Les écoles de la deuxième chance travaillent avec des jeunes de plus de 18 ans se trouvant en situation d’échec scolaire, ne possédant pas les qualifications de base etn’arrivant pas à s’insérer sur le marché du travail. « Au départ, commente Edward Tersmette, responsable du projet à la Direction généraleÉducation et Culture de la Commission européenne2, la plupart des États membres craignaient la mise en place d’une école parallèle. » Pour éviter d’ajouter unéchelon au bas de l’échelle dans la hiérarchie des filières d’enseignement, le programme E2C est donc destiné à des jeunes qui ne sont plus soumis àl’obligation scolaire. Une seconde réticence était liée à la question de la subsidiarité et du rôle que l’Europe peut jouer dans le domaine del’éducation. « Les États membres pensaient que la Commission était en train d’imposer une nouvelle institution dans leur système éducatif. Nous avons clarifiéla question en rappelant notre objectif qui est d’initier de nouvelles expériences sous forme de projets pilotes », poursuit notre interlocuteur.
Les treize projets ont été organisés sur une base locale avec des partenaires du monde de l’éducation, des associations travaillant avec la jeunesse et des entreprises.L’idée est de réunir, sur le site de l’école, l’ensemble des acteurs qui sont amenés à travailler avec ce type de public que ce soit au niveau de la formation, dela santé, de l’intégration sociale. Cependant, notre interlocuteur souligne que cet aspect constitue aussi l’un des maillons faibles du projet. « Notamment en raison du fait que lesdifférents projets doivent se profiler comme un nouvel interlocuteur vis-à-vis des acteurs de terrain existants. Il faut donc compter une période de mise en confiance etd’adaptation entre partenaires. » Différents modèles de partenariat avec les entreprises ont été initiés. Premièrement, le modèle de contrat tripartiteentre le jeune, l’école et l’entreprise. Lorsque le jeune entre dans l’école, une sorte de contrat moral est mis en place avec l’école et l’entreprise. Celui-ci reprend lesdroits et les devoirs de chacun en termes de formation, de comportement dans l’école et l’entreprise ainsi qu’un engagement de l’entreprise de recruter le Jeune à la fin duparcours.
Une autre formule reprend les écoles travaillant avec des organismes intermédiaires de type chambre de commerce, des agences de développement local, des associations de PME. Letroisième modèle travaille avec de très grosses entreprises. Le parcours éducatif des jeunes est alors lié à une entreprise, à mi-chemin entrel’éducation de base et la formation professionnelle.
Les projets pilotes se sont regroupés au sein de l’Association européenne des Villes des Écoles de la deuxième chance3 qui a pour vocation d’organiser et de coordonner ladiffusion et le développement des E2C. Elle favorise aussi les échanges d’expériences entre les pouvoirs locaux qui ont ou qui voudraient mettre en place une E2C. Au niveaubelge, il n’existe pas de projet pilote. Pour le fonctionnaire européen, les institutions communautaires qui ont été contactées ne sont pas parvenues àrépondre à l’appel d’offre dans les délais pourtant très larges qui étaient fixés.
Au niveau des résultats, 55% des élèves sont encore inscrits dans les programmes de l’E2C. Sur les 3.503 élèves repris dans les statistiques, seuls 6% sont sortisdu dispositif à la suite d’un échec alors que 11% ont trouvé une nouvelle orientation en fonction d’attentes ou de dons particuliers et 27% ont terminé avec succèsleur cycle d’étude. Il est vrai que les moyens mis en œuvre sont relativement importants tant du point de vue humain (un enseignant pour six élèves contre douzeélèves en moyenne pour l’ensemble des pays participants au programme) que matériel (moins de quatre élèves par ordinateur contre 28 en moyenne). Aussi, lecoût moyen d’une année d’étude par élève représente 1,6 fois le coût moyen par élève pour l’ensemble des pays qui participent auprogramme. « Les résultats montrent que si on y met les moyens, on peut récupérer le jeune. La question qui se pose est de savoir si dans le système d’enseignementtraditionnel on est prêt à investir davantage dans une optique de prévention, ce qui coûterait moins cher à la société », commente Edward Tersmette. Ilpoursuit en insistant sur le fait que « dans le sillage du sommet de Lisbonne, on assiste à une plus grande intervention des politiques de l’emploi et de l’éducation ».
1 Site Web : http://europa.eu.int/comm/education/2chance/homeen.html
2 Direction générale Éducation et Culture, rue de la Loi, 200 à 1049 Bruxelles, tél. : 02 299 31 39, fax : 02 299 22 31, e-mail : edward.tersmette@cec.eu.int
3 Association européenne des Villes des Écoles de la deuxième chance, PO Box 306 à 6400 Heerlen, Netherlands, tél. : +31 455 731 444, fax : +31 455 731 440 –courriel : e2c-europe@worldmail.nl – site Web : http://www.e2c-europe.org
Archives
"École de la deuxième chance : rapport du projet pilote de la DG Éducation de la Commission"
xavier
09-04-2001
Alter Échos n° 95
xavier
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