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Regard critique · Justice sociale

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« Dix ans de politique bruxelloise d’insertion socioprofessionnelle »

04-05-1998 Alter Échos n° 29

Lors d’un Colloque international sur «les politiques d’emploi» organisé par l’Association des économistes de l’ULB1 les 20 et 21 avril, Éric Buyssens2,délégué régional bruxellois aux solidarités urbaines a dressé un bilan de 10 années de politique régionale d’insertionsocioprofessionnelle.
«Si les résultats de la politique régionale d’insertion socioprofessionnelle sont probants3» dit-il, «il reste évident qu’elle n’a qu’un impact marginal sur lacréation nette d’emplois à Bruxelles». En effet, initiée – en 1990 – «dans un contexte de reprise économique que chacun croyait créatriced’emplois», la politique régionale visait à faire «monter dans le train de la reprise» le plus grand nombre de jeunes Bruxellois en difficultésocioprofessionnelle. Création d’emplois, il n’y eut guère, «laissant dire à d’aucuns que ce type d’intervention sur le marché du travail ne consiste qu’àélargir à un plus grand nombre le jeu de chaises musicales de l’emploi, appelé volontiers par les stagiaires en formation le carrousel de l’insertion».
Éric Buyssens analyse alors le rôle des partenaires sociaux dès le départ associés4 aux décisions «afin de prévenir unedérégulation du marché de l’emploi». «Leur appui reste mitigé. Le patronat semble peu enclin à inscrire l’emploi des Bruxellois peu qualifiésdans ses priorités tandis que les organisations syndicales ont de grandes difficultés à relayer auprès des travailleurs les intérêts particuliers despopulations urbaines privées d’emploi».
Certes, «de nouvelles initiatives ont ainsi pu voir le jour dans les secteurs traditionnels de l’économie mais aussi dans les secteurs de l’emploi public et de l’économie sociale(propreté publique, réfection de trottoirs, rénovation de logements)». Certes, «les efforts déployés par la Région doivent pouvoir s’appuyer surdes mesures macro-économiques (fédérales et européennes) qui privilégient un mode de croissance véritablement créateur d’emplois». Mais«l’emploi subventionné dans les services aux publics reste certainement la principale alternative à la crise de l’emploi générée par le secteur marchand.Reste à en démontrer l’utilité sociale aux contribuables». Pour ce faire, conclut-il, «la Région et les communes peuvent aujourd’hui compter sur un vasteréseau d’initiatives locales dont la Région a su s’allier la collaboration».
1 AEBr, DULBEA, ULB, CP 140, av. Roosevelt 50 à 1050 Bruxelles, contact : Sabine George, tél. 02/650 48 54, fax 02/650 38 25, e-mail : sgeorge@ulb.ac.be Site web : http://www.ulb.ac.be/assoc/aebr
2 DRISU, rue Marché-aux-Poulets 7 à 1000 Bruxelles, tél. : 02/505 14 96, fax : 02/505 14 07.
3 Plus d’un million d’heures de formation prestées annuellement par les 80 opérateurs locaux en plus de l’offre de Bruxelles Formation et du VDAB, des secteurs professionnels et descentres d’enseignement professionnel; 1.200 mises à l’emploi/an en moyenne, atténuation des discriminations à l’embauche…
4 La coordination du dispositif local est confiée aux organismes régionaux d’emploi (Orbem) et de formation (Bruxelles-Formation), gérés paritairement par les patrons etpar les syndicats.

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