"Différences de pratique du transport adapté entre Liège et Mons"

C’est courant février 2001 qu’ont été inaugurées deux lignes tests (17 et 18) à Liège. Elles ont pour but d’expérimenter les nouveaux bus (hors TEC105) à destination des personnes à mobilité réduite et l’agenouillement avec l’utilisation d’une rampe d’accès commandée à distance par le chauffeurdes véhicules. Une initiative qui devrait améliorer sensiblement l’accueil des personnes à mobilité réduite et plus particulièrement des personneshandicapées bénéficiaires de la cellule AVJ (aide à la vie journalière) de Droixhe.
Ces lignes tests serviront aussi à préciser les modalités de voirie (accessibilité des abribus et des trottoirs à l’entour des abribus) dans le but degénéraliser les améliorations apportées. Autre volet du test : l’évaluation du nombre de personnes susceptibles d’utiliser ces bus, question de rentabilitéoblige. Pour C. Baeke (du Gamah1), il faut sortir d’une logique de test puisqu’il va de soi que ces nouveaux transports en commun ne pourront que mieux répondre aux demandes des personnesà mobilité réduite.
À peu près au même moment, les autorités de l’entité de Mons inauguraient elles aussi trois nouveaux bus ordinaires mais adaptés aux PMR et censésrapprocher les habitants de la cité du Coq (Jemappes) du centre-ville montois. Si cette nouvelle ligne permet à des personnes en difficulté d’insertion, par ailleurs issues, pourl’essentiel, de cette cité, de trouver un emploi, les utilisateurs à mobilité réduite, et plus particulièrement les membres du tout neuf collectif mobilitéMons-Borinage2 qui ont testé la ligne, ont pu constater que certaines améliorations sont encore indispensables.
En effet, hormis l’énorme disparité entre le nombre de nouveaux véhicules en fonction à Liège et à Mons (respectivement 23 contre 3!), les membres duCollectif ont pu constater que ces trois véhicules ne disposaient pas d’un système d’accessibilisation à distance automatique. Conséquence : le chauffeur, ou l’usagervalide, doit sortir pour ouvrir les portes (situées au mitan du véhicule), tirer la rampe d’accès et aider la personne à mobilité réduite, voiturée ounon, à y entrer. Une aide qui ne peut se faire efficacement que si les chauffeurs ont été parfaitement formés à cette utilisation, ce qui serait loin d’êtrele cas. La perte de temps ainsi provoquée est relativement importante. En ce qui concerne l’emplacement pour les personnes voiturées, aucune sécurisation n’existe (pas desystème d’attaches pour les chaises roulantes!). Enfin, sur les trois bus, un est déjà en panne et, pour l’instant, toujours inutilisable.
Quant à la raison de ces disparités, elle est simple : chaque bureau régional des TEC dispose d’une autonomie respective. Une autonomie, selon le Collectif mobilitéMons-Borinage, qui ne rencontrerait pas toujours l’intérêt des usagers et de la politique globale en matière de mobilité. Chaque bureau peut ainsi décider du nombrede bus adaptés ou non qu’il souhaite acheter, ainsi que du nombre de services adaptés autres (TEC 105 et ASTA) qu’il souhaite valoriser.
1 Gamah, Groupe d’action pour une meilleure accessibilité aux personnes handicapées, rue Sohet, 19 à 4000 Liège, tél. : 04 252 18 14, fax : 04 252 18 14.
2 Collectif mobilité Mons-Borinage, en cours de constitution: C/O M. P. Harmegnies, Cité des Petites Préelles à 7330 St-Ghislain, tél. : 065 80 34 06, fax : 065 8034 07.