La Wallonie s'apprête à faire payer plus cher les gros consommateurs d'électricité en instaurant un projet de tarification progressive. La philosophie du projet est globalement saluée. Mais sa mise en place suscite certaines questions.
Si l'on trouve peu de monde pour remettre en cause les fondements de ce qu'on appelle la « tarification progressive et solidaire de l'électricité » (voir encadré), la manière dont ce dossier est mené et monté pose problème à certains. Sur tous les volets, qu'ils soient sociaux et environnementaux, les interrogations sont nombreuses. Rayon social, c'est le sort des ménages précarisés qui est sur de nombreuses langues. À ce niveau, le système de tarification progressive est en effet basé sur un constat : les ménages précarisés ou à petits revenus consommeraient moins d'électricité que les plus nantis. Le « progressif » devrait donc leur être favorable. Problème : de nombreux intervenants remettent ce constat en cause. Certains ménages à bas revenus auraient en effet une consommation d'électricité supérieure à celle de ménages plus favorisés. En cause : des logements mal isolés, des électroménagers énergivores, une présence plus importante à la maison due à l'absence de travail. Et une capacité faible d'adaptation à cause du manque de moyens. En 2010 déjà, la Creg (Commission fédérale de régulation de l'électricité et du gaz) pointait dans un rappo...