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Regard critique · Justice sociale

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« Contre-sommet européen à Cardiff : revendiquer de « vrais emplois » »

29-06-1998 Alter Échos n° 33

En prélude au sommet officiel, Cardiff accueillait, entre le 12 et le 14 juin dernier, le contre sommet européen organisé par Reclaim Europe! (une coalition rouge-verte) et,comme c’est la coutume depuis Amsterdam, une euro-manifestation le 13 juin. Les 2000 manifestants présents appartiennent aux mouvements sociaux des Etats de l’Union qui ont participéà la Marche européenne contre le chômage, la précarité et l’exclusion de 94, à Amsterdam, chômeurs français et allemands en tête. Pour lagauche plurielle qui manifestait «EMU (union économique et monétaire) = Even More Unemployment (encore plus de chômage)».
La manifestation est née d’une alliance de la gauche travailliste, communiste, écolo, et nationaliste galloise1, rejointe par les comités de chômeurs, et les syndicats.UNISON, le syndicat anglais des travailleurs du secteur public a en partie financé la mobilisation. Les églises ont logé les manifestants étrangers (Belges, Irlandais,Italiens, Danois, Espagnols, Français, Allemands). Typiquement British, on croise aussi des militants des droits des animaux, des fermiers en colère (la chute des prix du lait et de laviande «folle» les ruinent), des écolo-libertaires (Reclaim the street) qui ont la particularité de planter des arbres dans le bitume… Et accessoirement, quelque 2000policiers.
Cardiff, c’est «Les Virtuoses», une région sinistrée par vingt ans de restructurations, après la mine, après le métal, c’est maintenant le règnedu «workfare» et des «working poors». A l’échelon national, rien ne va plus sous le gouvernement travailliste. Quelques exemples de la sinistrose sociale qui focalisentles traits des manifestants anglais :
n l’introduction d’un salaire minimum spécial jeune travailleur, inférieur au salaire minimum ordinaire;
n la diminution de la protection des travailleurs face au licenciement abusif, ainsi le travailleur licencié abusivement ne sera plus réintégré;
n le droit de représentation des syndicats n’est toujours pas rétabli;
n à l’heure du cinquantième anniversaire du régime des soins de santé, les chiffres publiés en mai montrent que depuis l’avènement du gouvernementtravailliste, la liste d’attente des demandes d’hospitalisation a grossi de 135.000 personnes, au total, un million de malades patientent.
Très British aussi, le sentiment anti-européen domine, à gauche comme à droite. Pour l’ultra-droite, le slogan : «il faut conserver la livre» s’accompagne derelens nationalistes façon Le Pen ou Vlaams Blok : la Grande Bretagne aux Britanniques. Le «Referendum Movement» défend lui, à la fois la Livre et ladémocratie, réclamant des référendums pour élire les organes de décision européens, à commencer par la Commission.
1 L’année dernière, les progressistes gallois ont voté par référendum pour créer «The Welsh Assembly», une assemblée nationale du Pays deGalles. Cette assemblée permet d’avoir un contrôle démocratique sur la manière dont l’argent du gouvernement est dépensé par les autorités galloises.En parallèle de l’assemblée, un forum de débats est né où toutes les questions touchant la région peuvent être débattues par les citoyens.

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