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Regard critique · Justice sociale

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"Colloque du Cerisis sur le Parcours d'insertion : côté pratique"

26-02-2001 Alter Échos n° 92

Après une première partie essentiellement analytique, le colloque autour du Parcours d’insertion organisé ce 22 février par le Cerisis, a donné la paroleà un panel socio-politique devant débattre des perspectives annoncées ou à mettre en œuvre au sein du parcours d’insertion. Parmi les invités figurait JosianneCoruzzi du Collectif femmes battues de La Louvière. Partant du quotidien du public avec lequel elle travaille, Josianne Coruzzi a pointé quelques « dysfonctionnements » du parcours etrappelé quelques évidences parmi lesquelles le droit que devrait avoir tout chef de famille monoparentale (la plupart du temps une femme), étant donné sa situation, de nepas accepter n’importe quel type de boulot ; l’individualisation à outrance aussi du parcours des personnes « alors qu’on a trop tendance à oublier le carractère collectif dudéficit d’emplois”. Josianne Coruzzi a également dénoncé le type de formation dans lesquelles sont trop souvent cantonnées les femmes peu qualifiéesà savoir : nettoyeuses, auxiliaires polyvalentes, etc., « comme si on ne pouvait en envisager d’autres… » De même, la directrice du collectif a pointé le trop grand laps detemps qui s’écoule entre la phase de socialisation du parcours et la possibilité de rentrer en formation qualifiante « qui conduit inévitablement à un certaindécouragement du stagiaire. »
Des questions auxquelles Marie Arena, ministre wallonne de l’Emploi, également présente, s’est dite attentive. La ministre, dont l’intervention était fortement attendue parl’assemblée vu la restructuration en cours du Forem, a rappelé les raisons de sa demande d’évaluation du parcours d’insertion2 et a rappelé quelques points saillants durapport d’évaluation parmi lesquels le fait que la plupart des acteurs d’insertion ne se parlent pas, qu’il n’y a pas d’instance de pilotage, qu’il y a une absence de suivi du stagiaire et unmanque d’infos pertinentes notamment dû à la lenteur de Formabanquie arrivé au mauvais moment sur la table et non mis à jour.
Parmi les constats soulignés par Marie Arena : le manque de passerelles entre les deux sphères du Parcours, à savoir la socialisante et la qualifiante ; également le tempsd’attente trop long entre celles-ci qui entraîne une désaffiliation et un retour vers l’inactivité « mais pas celle du point de départ, celle un rang en-dessous lorsquemême la motivation n’y est plus. »
Parmi les changements annoncés, la ministre a évoqué la prochaine fusion des carrefours formation avec les Espaces ressources emploi, « très prochesgéographiquement ». Au niveau des outils locaux, elle a annoncé la création de maisons de l’emploi dans les communes wallonnes à un niveau plus régional,l’apparition des cités des métiers dans les grandes villes wallonnes. Celles-ci mettront à disposition une information extrêmement détaillée sur lesdifférentes formations. Elle a enfin détaillé la réforme à venir du Forem et défini ses deux nouvelles missions, celles d’ensemblier et d’opérateur deformation.
1 Cerisis, Bd Devreux, 6 à 6000 Charleroi, tél. : 071 20 25 25, 20 25 26, fax : 071 20 25 30, site : http://cerisis.opes.ucl.ac.be
2 Cette évaluation est disponible auprès de l’Observatoire wallon de l’Emploi ou auprès du cabinet Arena, tél. : 081 23 47 11.

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