De Bruxelles à la province de Luxembourg, l’aide aux migrants se structure, le long des autoroutes; non loin des lieux où s’organisent les passages vers le Royaume-Uni. Des citoyens hébergeurs s’interrogent. À partir de quel moment l’aide sort-elle de l’humanitaire et se mue en coup de main aux passeurs? Ces derniers instrumentalisent-ils l’hébergement? Et puis, au juste, quand devient-on passeur? Certaines de ces questions devaient être tranchées par le procès des «hébergeurs». Elles ne l’ont pas été. Pour l’instant.
Collés à la paroi de l’église de Villers-sur-Lesse, un petit groupe de migrants s’agglutinent autour d’une prise électrique et de quelques rallonges. Ils chargent leur téléphone portable avant la nuit. Devant le petit cimetière de la ville, ils attendent patiemment que leur linge sèche, dans les premiers frimas de l’automne. Derrière l’église, une cabine de douche rudimentaire a été installée.
Devant l’édifice du XIXe siècle – fac-similé de style néogothique –, quelques bénévoles de la Cantine famennoise distribuent des boissons chaudes et des sandwiches à ces migrants en errance. Certains sont coincés en Europe, sans titre de séjour, depuis 2016. Ils sont tchadiens ou érythréens et tous attendent leur tour pour passer au Royaume-Uni. C’est d’ailleurs la proximité de l’E411 et du parking de Wanlin qui explique la présence de ces exilés en ce lieu reculé de...