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Vu de Flandre

Iseghem : le difficile équilibre entre la pénurie de main-d’œuvre et la xénophobie

Iseghem, ville flamande industrielle située à quinze kilomètres de Courtrai, est le théâtre d’un paradoxe flamand grandissant. Des employeurs sont en demande urgente de main-d’œuvre en provenance d’Asie et d’Afrique, tandis que le succès grandissant du Vlaams Belang exprime une aversion pour l’immigration.

John Vandaele et Elien Spillebeen 19-05-2022 Alter Échos n° 503
© SR-Studios - Wikimedia Commons

Par John Vandaele et Elien Spillebeen -Traduction: Manon Legrand et Jérémie De Weck

Un reportage issu du magazine néerlandophone MO* Magazine – Mondiaal Nieuws publié le 19 mars 2022, à retrouver dans sa version originale sur www.mo.be

«De stad van bustels en skoen» («La ville des brosses et du soulier», en dialecte), comme le rappeur Flip Kowlier la résumait brièvement: Iseghem. La ville a toujours été un centre de grande activité industrielle, employant les personnes de la ville, mais aussi de plus en plus de la région environnante. Pendant des décennies, il était donc difficile d’être au chômage à Iseghem. Depuis, les habitants ont vieilli, et cela a provoqué une pénurie de main-d’œuvre.

Tout comme dans d’autres villes de cette région de Flandre-Occidentale, les entreprises ont recours à des travailleurs qui ne sont pas du cru. «Actuellement, nous accueillons 17.000 personnes originaires du nord de la France et 6.000 travailleurs wallons», nous explique Bert Mons, directeur général de l’organisation patronale VOKA-Flandre occidentale.

«Le problème n’a jamais été aussi grave qu’aujourd’hui. D’ici à 2030, il y aura une pénurie de 77.000 personnes en Flandre occidentale. L’immigration issue d’autres pays européens ne suffira pas. Il est nécessaire d’organiser une migration ciblée de la main-d’œuvre en provenance d’Afrique et d’Asie, au risque de voir l’activité freinée et les entrepreneurs quitter la région pour investir ailleurs.»

Mais cette demande de main-d’œuvre issue de l’immigration entre en contradiction avec l’évolution politique de la commune. La montée du Vlaams Belang a conduit certains partis politiques du centre à durcir leur position sur l’immigration.

Depuis les élections fédérales et régionales de 2019, la tension politique y est plus aiguë que jamais. Le Vlaams Belang (24,21%) et la N-VA (23,93%) y ont remporté ensemble la moitié des voix.

Le bourgmestre Bert Maertens, qui tirait la liste N-VA de Flandre occidentale pour le parlement flamand, a dû essuyer une défaite, après le succès des élections locales six mois plus tôt. Le Vlaams Belang a fait un bond au-dessus de la N-VA, après le fiasco de l’accord de Marrakech en décembre 2018 qui a signé le départ du parti du gouvernement fédéral.

«La peur de l’immigration ne dépend pas nécessairement des chiffres réels.» Stijn Oosterlynck, professeur de sociologie à l’Université d’Anvers

Le plus grand parti 

Avec l’immigration comme thème principal, le Vlaams Belang devenait ainsi le plus grand parti politique d’Iseghem. Le parti n’y compte pas de figures politiques fortes, mais il surfe avec succès sur le thème de l’immigration développée au niveau flamand.

Le fait que ce thème soit aussi populaire est assez étonnant, car seulement 7 % de la population est issue de l’immigration. «C’est peu, reconnaît le bourgmestre Bert Maertens. Mais cela est perçu autrement. L’activité industrielle étant au cœur de la ville, les employés – bien que vivant en dehors d’Iseghem – sont au centre-ville avant et après les heures de travail. De plus, la plupart des habitants d’Iseghem issus de l’immigration vivent dans le centre-ville, là où les maisons y sont exigües et bon marché, caractéristiques des villes ouvrières d’antan. »

«La peur de l’immigration ne dépend pas nécessairement des chiffres réels, explique Stijn Oosterlynck, professeur de sociologie à l’Université d’Anvers, lui-même originaire d’Iseghem. Une augmentation partant de zéro, même minime, peut susciter plus de peur qu’une augmentation importante. Dans les régions où l’immigration est nouvelle, la peur est fortement influencée par ce qui se passe dans les espaces publics tels que les piscines, les terrains de jeux, les cafés ou les abords des gares. La cohabitation y est plus compliquée que dans les grandes villes, où la diversité est devenue monnaie courante. »

Carl Devos, professeur de sciences politiques à l’Université de Gand, aussi habitant d’Iseghem, ajoute : « Dans mon village natal de Meulebeke, le Vlaams Belang s’est aussi fortement renforcé en mai 2019. J’y connais beaucoup de gens. Ils côtoient très peu de migrants, mais craignent l’invasion. Les débats sur le Zwarte Piet (Père Fouettard) ou sur la crèche de Noël jouent sur leur peur. »

« Des faits divers sont répétés comme des rengaines et exagérés, renchérit Oosterlynck. À propos des jeunes immigrés à la piscine, dans les magasins de nuits, au sujet de bagarres dans des fêtes… Cela suffit à tisser une histoire très forte sur la façon dont l’immigration s’empare de la commune. Les réseaux sociaux facilitent également la propagation de ces histoires. »

Pourquoi les nouveaux arrivants obtiennent-ils autant de droits rapidement [sic] alors que certains Flamands doivent vivre avec une petite pension ? »

Et de comprendre en même temps que des millions de personnes en Afrique rêvent d’une vie meilleure. En tant que parti majoritaire, le Vlaams Belang ne devrait-il pas réfléchir à la manière de prendre en compte cet enjeu ? « Ce sont de gros problèmes difficiles à résoudre », reconnaît-il.

«Ils nous appellent souvent CPAS 2, parce qu’on leur apporte une aide efficace.» Martine Vermeersch, «marraine»

Les «talents nationalistes flamands»

Historiquement, les socialistes avaient une base solide à Iseghem, ce qui était aussi le cas dans d’autres communes en Flandre occidentale, obtenant plusieurs fois le maïorat. Vooruit (à l’époque sp.a) a obtenu le score de 24,7 % aux élections communales de 2012. En 2018, le parti a obtenu un score de 8 % à la suite d’une querelle du parti conduisant une partie des électeurs à se tourner vers le nouveau parti local (StiP), devenant le deuxième parti avec 16,3 % des voix. Les démocrates-chrétiens ont également perdu la moitié de leurs électeurs en six ans.

Les nationalistes flamands, quant à eux, y connaissent des jours de gloire. Eux aussi peuvent se targuer d’une longue tradition à Iseghem. Avant la Seconde Guerre mondiale, ils avaient déjà obtenu un quart des voix en une seule occasion. Pendant la guerre, plusieurs familles nationalistes importantes ont sympathisé avec l’occupant allemand. Après la libération, le mouvement en a payé le prix, mais il s’est redressé assez rapidement avec la Volksunie.

Quelques professeurs influents du collège Saint-Joseph ont favorisé la croissance du mouvement nationaliste flamand dans la ville à partir des années 1960. Les jeunes talents – souvent avec un pedigree nationaliste flamand, comme Geert Bourgeois (fondateur de la N-VA, NDLR) – étaient remarqués et encouragés dès l’école. À l’âge de 17 ans, il devient secrétaire de la branche locale de la Volksunie. À 31 ans, il est conseiller communal.

Peter Vermeulen, président de la section locale de la N-VA entre 2007 et 2012, raconte comment lui et beaucoup d’autres ont adhéré au parti : « C’est venu très naturellement. Dans notre jeunesse, nous nous sommes rencontrés au café ’t Vlaams Huis. La Volksunie y tenait ses réunions au premier étage. Le parti me plaisait parce qu’il avait quelque chose de rebelle, presque révolutionnaire. La Volksunie était le premier parti écologiste en Belgique. »

À l’époque, la Volksunie couvrait un large spectre politique, de la gauche à la droite. L’actuel bourgmestre et membre de la N-VA Bert Maertens se décrit toujours comme un garçon «vert». Lui aussi est issu d’une famille flamande et y a trouvé sa place de manière naturelle via le collège, le mouvement de jeunesse et le conseil des jeunes de ’t Vlaams Huis.

 

RÉSEAUX LOCAUX

Stijn Oosterlynck décrit comment l’intégration sociale du nationalisme flamand dans une ville comme Iseghem explique son succès continu : « Depuis les premières décennies du XXe siècle, le nationalisme flamand est fortement ancré dans la société et dans la vie associative. En conséquence, vous êtes en présence d’une structure organisationnelle assez solide qui permet de recruter facilement de jeunes ‘talents politiques’. Vous pouvez vous engager politiquement en tant que jeune en comparant les programmes des partis, mais aussi vous engager localement en ayant autour de vous des personnes qui sont actives dans les locales des partis ou qui ont des contacts avec elles, que ce soit un membre de la maison de jeunes, d’une association culturelle ou même un patron de café à l’esprit flamand. »

Ces réseaux expliquent également pourquoi beaucoup de gens sont rapidement passés de la Volksunie à la N-VA, lorsque la Volksunie a été divisée en deux branches : la N-VA conservatrice de droite et le mouvement de gauche Spirit. «Ce sont les mêmes personnes qui, au niveau local, poursuivent le même travail, confirme Peter Vermeulen. Que Geert Bourgeois soit président de la N-VA a bien sûr aidé. Geert est un homme entier. Il était normal que nous restions avec lui. »

Maertens reconnaît que la N-VA avait des accents différents au niveau flamand. « Mais ici à Iseghem, c’étaient les mêmes personnes qu’avant. Vous restiez automatiquement ‘N-VA’. »

Peter Vermeulen regrette quant à lui le changement de style de la N-VA, sous la direction de Bart De Wever.

« Tout est devenu plus dur et plus acide, et cela ne me plaît pas. La recherche de compromis avec les autres partis est précisément ce que je trouvais le plus amusant en politique. »

Pour autant, il est convaincu que les habitants d’Iseghem ne votent pas pour la N-VA «pour la cause flamande ou la question de la migration », « mais parce que nous sommes populaires et que nous connaissons nos dossiers ».

ENTRE LIGNE DURE ET HUMANITÉ

Chargé de ce bagage politique et historique, Iseghem répond de diverses façons à la question migratoire… Avec un grand intérêt pour le Vlaams Belang, mais aussi avec des bénévoles qui aident les nouveaux arrivants. Et un conseil communal mené par la N-VA qui cherche un équilibre entre ligne dure et humanité.

« Les gens aiment voter pour le changement, mais le choix de l’extrémisme est une cause perdue », considère Amir, réfugié iranien arrivé dans cette bourgade il y a plus de dix ans, peu préoccupé par la montée du Vlaams Belang dans sa ville. S’il se sent chez lui aujourd’hui, il le doit à l’asbl Askovi, un collectif volontaire de citoyens d’Iseghem qui offre aux nouveaux arrivants un accueil chaleureux.

« Askovi est ma famille. » Le groupe s’est formé spontanément autour de feu Rita Vandenberghe. « Un jour, elle s’est retrouvée dans mon bureau avec une personne qui avait été expulsée, et elle espérait que je puisse l’aider.» Bert Maertens a dû répondre : « Il faut donner des chances aux gens, mais je respecte la loi. »

« Rita ne disait non à personne », son mari Pol Degryse ne le savait que trop bien. Et lui dire non était aussi difficile. Son enthousiasme et son engagement en ont inspiré plus d’un. Après le décès de Rita, Askovi est restée en vie, c’est son héritage. Ses amis et sa famille continuent l’accueil chaleureux de migrants.

En 2017, le conseil communal d’Iseghem a lancé sa propre initiative de binômes solidaires – un bénévole s’occupe d’un nouvel arrivant – avec les ressources mises à disposition par le gouvernement flamand en réponse à la crise des migrants de 2015.

Martine Vermeersch y a participé. Elle a d’abord fait ses premiers pas en tant que «marraine». Sa première rencontre avec Ashenafi, Érythréenne, a eu lieu dans une bibliothèque. Mais le salon de Martine est vite devenu leur lieu de rencontre. Depuis, la maison de « Freddy et Martine » est devenue le QG d’une vingtaine d’Érythréens. En tant que parrains/marraines, ils les aident à apprendre la langue, à trouver un foyer ou un travail, et à déchiffrer les nombreux documents qu’ils reçoivent. « Ils nous appellent souvent CPAS bis, parce qu’on leur apporte une aide efficace. »

« Ces accompagnements ont changé et enrichi ma vie. J’apprends beaucoup sur eux, sur moi, et sur la vie, confie-t-elle. J’enseigne toujours à mi-temps, mais si je pouvais, je le ferais à plein temps. »

Si la majorité actuelle N-VA/CD&V aime encore aujourd’hui mettre en avant son projet de parrainage comme un exemple d’accueil chaleureux, il n’a pas libéré de moyens pour poursuivre l’opération lorsque l’aide du gouvernement flamand a cessé.

«L’initiative a été intégrée à la procédure habituelle. Elle n’a donc certainement pas cessé, se défend le bourgmestre. Mais nous n’avons plus recours à des parrains et marraines à temps partiel. L’accompagnement a été ajouté aux tâches des autres employés.» «Alors, bien sûr, avec tout le respect envers les personnes de contact en place aujourd’hui qui font de leur mieux, vous ne pouvez pas vous attendre à la même chose», commente Martine, qui poursuit son engagement avec Freddy. Mais sans le même soutien qu’avant, il est particulièrement difficile d’aider des migrants.

Freddy souligne que les parrainages sont importants pour faciliter l’intégration des nouveaux arrivants et leur trouver du travail, « ce qu’ils veulent tous ». « Ceux qu’on accompagne ont tous du travail et font beaucoup d’heures supplémentaires. Ils sont très motivés, consciencieux et sincères. Les entreprises me disent qu’elles ne peuvent pas travailler sans ces migrants. Il est temps que les employeurs et les syndicats le disent haut et fort : nous ne pouvons pas nous passer des migrants. »

POLITIQUE LINGUISTIQUE STRICTE

Si le parti nationaliste prétend que les questions locales sont les plus importantes, il ne faut pas nier l’impact du débat sur les migrations et la croissance de l’extrême droite. Iseghem a par exemple été la troisième commune flamande, après Anvers et Lubbeek, à introduire l’impôt sur les étrangers – par lequel les nouveaux arrivants doivent payer une prolongation de leur permis de séjour. Bien qu’il ait été assoupli ensuite, «c’est un signal important», selon Stéphanie Rosseel, jusqu’à l’année dernière experte en bien-être, diversité et intégration pour la commune. « Cela induit l’idée que la migration à Iseghem est une chose négative, une nuisance administrative. Ce qui va à l’encontre de la tâche des autorités locales de promouvoir le vivre-ensemble et de travailler de manière positive à l’intégration des étrangers. » Même constat avec la politique linguistique d’Iseghem, beaucoup plus stricte que ne l’exige la législation linguistique flamande. Les nouveaux arrivants ne peuvent être aidés qu’en néerlandais, avec l’assistance d’un interprète, si nécessaire.

L’adoption de cette politique linguistique en 2018 a suscité des remous. L’échevin Lothar Feys (N-VA) avait alors précisé que, si cela ne pouvait pas en être autrement, une deuxième langue de contact pourrait être utilisée lorsque les nouveaux arrivants entraient en contact avec l’administration de la ville.

Le contact n’est pas pour autant devenu plus simple, comme nous l’ont rapporté plusieurs personnes concernées. Les nouveaux arrivants sont parfois snobés au comptoir ou même renvoyés parce qu’ils ne peuvent pas parler ou comprendre le néerlandais, et les interprètes volontaires sont parfois mis à la porte. La politique linguistique offre aux fonctionnaires réticents un moyen légitime de rendre la communication, et donc l’intégration, plus difficile pour les nouveaux arrivants.

« Ces mesures sont loin d’être hospitalières, alors que les localités sont les plus aptes à promouvoir le vivre-ensemble», déplore Stéphanie Rosseel.

Le bourgmestre s’en défend : « Nous voulons donner un signal important de la nécessité du néerlandais pour s’intégrer. C’est pourquoi nous avons aussi développé des projets d’apprentissage de la langue. »

« Bien sûr, il faut se donner les chances d’apprendre la langue, en convient Stéphanie Rosseel. Mais il faut une politique d’accueil cohérente. Ne lancez pas un projet de binômes solidaires, pour lequel les bénévoles ont besoin et méritent un soutien professionnel, pour ensuite réduire la capacité en personnel du projet. »

APAISER LES TENSIONS ?

Le VOKA considère cette approche linguistique « problématique ». « Nos membres s’en plaignent », déclare Bert Mons, directeur général.

Le bourgmestre, lui, campe sur ses positions. « Heureusement, le VOKA n’est pas mon patron, pour reprendre les mots de notre président (Bart De Wever, NDLR). Nous avons constamment recours à des interprètes : des bénévoles et, dans le cas contraire, des interprètes officiels. Mais le néerlandais reste la langue administrative. »

Et de réfuter aussi toute distinction entre les expatriés et les demandeurs d’asile. «Tout le monde est traité sur un pied d’égalité. C’est ce que je préconise. Je suppose que tous nos employés le disent. »

Le bourgmestre entrevoit aussi la tension entre la nécessité de l’immigration pour le travail, défendue par le VOKA, et le succès du Vlaams Belang, qui s’y oppose. Est-ce que l’habitant devra bientôt choisir entre la xénophobie et une vacance plus grande des postes ?

«L’ambiance générale n’est pas raciste à Iseghem, croyez-moi, souligne encore Bert Maertens. Parfois, des petites histoires déchaînent les passions. Cinq Polonais qui laissent leurs bières à la caisse du Lidl; la croyance que les nouveaux arrivants obtiennent plus de droits que les natifs… Nous essayons de travailler sur ces perceptions négatives et stimulons le contact avec les nouveaux arrivants. Mais nous n’allons pas mener de grandes campagnes sur la diversité. Je pense qu’on ne peut pas s’attaquer à ces grands sujets de tension uniquement au niveau local. » 

Agence Alter

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