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Regard critique · Justice sociale

Pour cette année qui clôt son mandat de législature, la Délégation régionale interministérielle aux solidarités urbaines (DRISU)1 s’estassignée deux objectifs de travail prioritaires :
n soutenir les nouvelles initiatives locales d’emploi et d’économie sociale;
n conforter le contrat de confiance entre la Région et ses nombreux partenaires associatifs.
«Au cours de cette législature, nous dit Eric Buyssens, Délégué du Gouvernement pour les solidarités urbaines, la Région bruxelloise s’estengagée dans un soutien systématique à la création de nouveaux emplois dans l’économie sociale; que ce soit au travers d’expériences-pilotes d’entreprisesd’insertion ou via la création dans les quartiers de régies locales de services et travaux d’intérêt collectif. Cette nouvelle orientation vient compléter lesimportants efforts, déployés au cours de la précédente législature, en matière d’insertion socio-professionnelle qui sont davantage orientés vers lessecteurs traditionnels de l’économie bruxelloise. Effectivement, depuis sa création, il y a bientôt 10 ans, la Région a privilégié une politique de formationet d’insertion des jeunes dans les entreprises bruxelloises. On en voit maintenant les limites, quant à l’implication des grands secteurs professionnels dans la politique régionaled’insertion socio-professionnelle. Même si les résultats sont loin d’être insignifiants, l’économie bruxelloise n’est pas en mesure aujourd’hui d’engager – sous des formescorrectes de travail – l’ensemble des chômeurs peu qualifiés».
«Depuis 3 ans, les ministres régionaux de l’emploi et de l’économie se sont tournés vers les formes alternatives de l’économie sociale, en inscrivant leur actiondans une politique globale de revitalisation des quartiers en crise (via les contrats de quartier, les quartiers d’initiative et le programme européen URBAN). L’objectif est double :créer de nouveaux emplois pour les jeunes de ces quartiers tout en contrant le processus de désertification économique du centre urbain. Pour ce faire, deux pistes sontpoursuivies, que l’on a voulu bien distinctes : d’une part la piste marchande des sociétés commerciales à finalité sociale (les entreprises d’insertion) et d’autre part lapiste non marchande des services de proximité et des travaux d’intérêt général (les régies de quartier)».
«A ce titre, précise notre interlocuteur, la récente expérience de la Mission locale d’Ixelles – SET Malibran – est une bonne illustration de cette approche dudéveloppement local intégré. L’initiative est venue du terrain – et non d’en haut – à la suite d’un contrat de quartier. Elle a donné naissance à unpartenariat complexe, associant les commerçants et les habitants du quartier. L’aspect «économie sociale» est plus symbolique puisque des jeunes du quartier ont putravailler sous contrat à l’occasion d’une opération de rénovation d’une artère commerçante vieillissante».
Un large champ d’expérimentation est aujourd’hui ouvert dans la plupart des communes du centre, concernant plusieurs centaines emplois. La DRISU s’attellera cette année à suivreces nouvelles initiatives d’emploi, afin d’instruire le débat qu’elles soulèvent dès à présent auprès des acteurs socio-économiques bruxellois. A ceteffet, la DRISU anime, dans le cadre du pacte territorial pour l’emploi, un groupe de travail consacré aux modalités de promotion de l’économie sociale à Bruxelles. LeConseil régional examinera d’ailleurs, prochainement, un projet d’ordonnance sur les entreprises d’insertion.
L’autre priorité touche le contrat de confiance entre le non-marchand et les pouvoirs publics bruxellois. «Cela nécessite une petite «révolution» au sein desadministrations en charge de la subvention du secteur associatif, déclare Eric Buyssens. En effet, le principal problème de confiance entre associations de terrain et pouvoirs publicsrégionaux réside dans le fait que les administrations gèrent l’action des associations comme expériences-pilotes, dont il faut démontrer l’utilitéd’année en année, ou au pire comme des institutions subordonnées, dont il faut réglementer le fonctionnement dans le moindre détail. Cette approcheréductrice de l’action locale compromet la capacité d’initiative des associations locales et est source de tracasseries inutiles. Bon nombre d’entre elles mènent dans lesquartiers, depuis des années, des actions intégrées de développement avec les populations locales. La spécificité de ces actions c’est qu’ellesprivilégient une approche globale des problèmes de vie, en mobilisant des ressources d’intervention très diversifiées qui relèvent des compétences d’emploi,de formation, d’éducation ou encore de santé, d’aide sociale et de culture. Ces initiatives sont, de ce fait, toutes originales. Il serait dommageable de vouloir les fondre dans unmême moule d’intervention. De toute manière, ces associations peuvent se muer en de véritables «maquisards» du social. Elles auront vite fait de se soustraire àde pareilles velléités de contrôle bureaucratique. Il s’agit donc bien aujourd’hui de convenir avec le secteur associatif d’un nouveau mode de contractualisation, quipréserve au terrain sa capacité d’innovation sociale tout en permettant à la Région d’instruire en toute clarté un large débat public quant aux orientationsà donner aux moyens qu’elle investit dans l’action locale et à l’évaluation de leurs effets sur le développement social de la ville».
1 Rue Marché aux Poulets 7 à 1000 Bruxelles, tél. : 02/505 14 96, fax : 02/505 14 07.

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