Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Archives

« Articulation Contrat de Quartier – Quartier d’initiative : Anderlecht »

15-02-1999 Alter Échos n° 46

A Anderlecht, un même échevin assure la gestion des volets sociaux des contrats de quartier «La Rosée» (1997-2001) et «Goujons-Révision»(1999-2003) et du quartier d’initiative «Conseil-Bara». Echevin de la vie associative et de la culture, Jean-Jacques Boelpaepe est également président de la Mission localeanderlechtoise 1.
«Au niveau des contrats de quartier, explique Jean-Jacques Boelpaepe, la Mission locale travaille en collaboration avec le CAF, soit le Centre anderlechtois de formation. Les jeunes y sontformés en alternance : ils continuent donc à aller à l’école. Une fois que le CAF leur a délivré leur certificat, ils sont prioritaires pour aller travaillerà la Régie de quartier. La Régie agit alors en tant qu’opérateur pour différents travaux de rénovation. Cela peut s’inscrire dans le cadre de contrats dequartier, comme cela peut être suite à une demande émanant d’une société de logement social ou d’un particulier. Les jeunes sont bien sûr payés par laRégie, mais ils ne sont obligés pas de travailler pour elle une fois formés. Ils restent libres d’aller voir ailleurs s’ils le désirent».
AE – Et l’articulation avec le quartier d’initiative ?
JJB – «Dans le quartier d’initiative, le volet social est beaucoup plus important. Sur les 150 millions affectés à Anderlecht, 50 y sont alloués. Il est vrai qu’il y abeaucoup de récriminations des jeunes concernant l’insertion socio-professionnelle. J’ai donc consacré 18 millions à l’engagement de 10 animateurs et de 3 coordinateurs. Leur jobest de remettre des jeunes à l’emploi. Un emploi full avec des professionnels. Les PTP (programme de transition professionnelle) sont maintenant payés 5/5 temps, au lieu de 4/5 temps.Nous avons bien sûr rencontré des problèmes. Les normes de l’ORBEM sont assez contraignantes et peu valorisantes, il n’y a donc pas seulement des problèmes avec lessous-qualifiés, mais aussi avec les surqualifiés.»
AE – Quels sont les projets prévus dans le cadre du quartier d’initiative ?
JJB – «Concrètement, les animateurs vont s’occuper aussi d’aspects éducatifs d’une part, et artistiques d’autre part. Sur le plan éducatif, il existe une séried’associations qui organisent des écoles de devoirs, mais l’encadrement n’est pas toujours efficace, cela manque parfois de cohésion avec le programme scolaire. Mon but est que, durantl’année, les écoles de devoirs remettent à niveau ces jeunes en décrochage. En ce qui concerne le volet artistique, il est prévu d’aider de petits groupes deRaï à organiser leur spectacle, à réaliser et presser eux-mêmes leur CD. Des grapheurs contribueront au réaménagement de qualité de mursdégradés. Ces murs seront préparés préalablement par les jeunes de la Régie de quartier, formés aux métiers du bâtiment. La cellule de laMission locale vise aussi à mettre à disposition des jeunes plusieurs infrastructures, telles une salle d’escalade, une salle pour pratiquer les arts martiaux, une maison de quartierqui sera remise en état par la Régie, avant d’être animée. Il est également prévu le réaménagement de lieux existants et du mobilier urbaindégradés. Les jeunes sont parties prenantes dans cette négociation».
AE – Le dialogue s’établit donc avec la population …
JJB – «Avant, les contacts entre commune et public étaient très durs, maintenant on assiste à un renouveau du dialogue entre les gens et l’administration communale. Nousavons récemment greffé un projet européen sur le quartier d’initiative : le Local Integration Action – Projet pour l’amélioration de l’accès àl’administration. Nous avons revu les méthodes d’accueil de la population, qu’elle soit immigrée ou non. Les habitants sont donc reçus en français, en néerlandais,en arabe ou en anglais à ‘La démarcherie’ 2. Ce service communal vise à faciliter les démarches administratives des plus défavorisés, à exprimerleurs demandes et à prendre les contacts nécessaires. La personne est envoyée directement au service compétent, elle n’est plus condamnée à errer dans undédale administratif, en étant renvoyée d’un service à l’autre. C’est un progrès important, même s’il est vrai que cela ne constitue encore qu’uneréponse partielle aux besoins des habitants».
1 Maison communale d’Anderlecht, place du Conseil 1 à 1070 Bruxelles, tél. : 02/558 08 04.
2 Maison communale d’Anderlecht, place du Conseil 1 à 1070 Bruxelles, tél. : 02/558 09 92-93. Ouvert tous les jours : 9h-13h – Le samedi : 8h30-11h30.

Alter Échos

Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité, et pour répondre à notre mission d'éducation permanente. Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous ! Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)