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Aide aux victimes de groupes sectaires : champs et enjeux de l’intervention sociale et thérapeutique

Ce qui est dénommé « sectes » constitue un sujet médiatique de choix, réunissant tous les ingrédients pour inquiéter. Et les occasionsn’ont pas manqué et ne manqueront sans doute guère dans les années à venir pour telle « Église », tel mouvement « ufologique », telgroupe apocalyptique d’être projeté sur la scène médiatique. De fait, les groupes sectaires proposent à travers leur projet individuel ou collectif desexpériences de vie en décalage avec les consensus sociaux et les droits de l’homme. Au point que la question fait occasionnellement irruption dans les pratiques du travailpsycho-social, voire dans les politiques sociales, avec la victime de secte comme nouveau sujet. Si les associations et institutions attachées à informer, prévenir et aider lesvictimes travaillent dans l’ombre et se professionnalisent, quels sont leurs apports face à la multiplication et l’évolution des pratiques sectaires ? Élémentsde réponses et clarifications sur un débat délicat.

28-07-2005 Alter Échos n° 150

Ce qui est dénommé « sectes » constitue un sujet médiatique de choix, réunissant tous les ingrédients pour inquiéter. Et les occasionsn’ont pas manqué et ne manqueront sans doute guère dans les années à venir pour telle « Église », tel mouvement « ufologique », telgroupe apocalyptique d’être projeté sur la scène médiatique. De fait, les groupes sectaires proposent à travers leur projet individuel ou collectif desexpériences de vie en décalage avec les consensus sociaux et les droits de l’homme. Au point que la question fait occasionnellement irruption dans les pratiques du travailpsycho-social, voire dans les politiques sociales, avec la victime de secte comme nouveau sujet. Si les associations et institutions attachées à informer, prévenir et aider lesvictimes travaillent dans l’ombre et se professionnalisent, quels sont leurs apports face à la multiplication et l’évolution des pratiques sectaires ? Élémentsde réponses et clarifications sur un débat délicat.

Depuis une quinzaine d’années, une série d’associations sont apparues dans les coulisses de la prévention et l’information des dérives sectaires. Surce terrain alors vierge, elles ont posé des repères pour dénoncer et prévenir l’action de certains groupes qui soumettaient les adhérents à despratiques d’endoctrinement liberticides, sans livrer au préalable la vraie finalité de leur message ou de leurs pratiques internes. Ces associations sont nées duregroupement de victimes de « sectes ». Victimes directes – d’anciens adeptes sortis ou exclus – ou « co-victimes » : familles ou proches de personnesentrées en secte, réunies pour faire profiter tout un chacun de leur expérience à défaut, parfois, d’avoir su faire sortir leur proche du groupe.

Groupe spirituel d’inspiration orientale, « Église », groupe thérapeutique ou ésotérique, ces groupes constituaient les restes d’utopiescommunautaires des années hippies où certaines figures charismatiques ont laissé enfler un narcissisme devenu délirant et déviant. Au cours des années 80 et90, les thématiques sectaires se multiplient, évoluent. De grands et puissants groupes se renforcent en structures tentaculaires quand, un peu partout, des cellules plus ou moinsautonomes essaiment sous la coupe d’une personnalité charismatique ou autoritaire. Leurs visées sont politiques, financières, idéologiques ou thérapeutiques(groupes de développement personnel, groupes pseudo-thérapeutiques).

1. Sectes et intervenants sociaux : un débat en clair-obscur

Or, sous l’angle propre à ces associations, les débats sont autrement complexes. En effet, existe à l’échelle nationale et supranationale un débatacerbe entre ceux que l’on appelle de façon un peu simplifiée les « anti » et les « pro-sectes ». Opposant d’une part les associationseuropéennes qui luttent contre les actions et dérives des sectes1 – soit des asbl, soit les instances créées ces dernières années par les pouvoirspublics, belges et français notamment2. D’autre part, les sectes elles-mêmes ou des organismes européens qui les défendent, principalement le Cesnur3 baséà Turin, dont le fondateur et principal responsable, Massimo Introvigne, juriste et chercheur, anime colloques internationaux, conférences, et rédige nombre d’articles surle net. Regroupant des scientifiques évoluant essentiellement dans la sphère universitaire française, anglaise, belge, américaine ou italienne, ils développent unargumentaire basé sur la sociologie des religions ou l’histoire des religions. Ce faisant, ils prennent nettement position en faveur d’une libéralité maximale enversl’ensemble des groupes pointés comme sectes par leurs détracteurs4. Or, aux yeux du citoyen désirant comprendre (c’est-à-dire, à terme, se faire uneopinion fondée sur des réalités), ça coince rapidement5.

Divergences et confusions quant à l’objet d’étude

Le problème de départ est fort simple mais déterminant. Sur le terrain des groupes sectaires, les intervenants sociaux (psychologues, chercheurs cliniciens oubénévoles d’associations d’aide) proposent une série de services aux personnes désireuses d’être simplement informées,écoutées et soutenues, et d’être si nécessaire aiguillées vers un soutien juridique, psychologique. Il s’agit d’aider des personnes qui seprésentent comme victimes à titre divers. Mais ces associations ou thérapeutes sont critiqués voire attaqués en justice par des organisations sectaires au chef deporter atteinte à la liberté de croyance ou de culte de ces groupes qui tentent à tout prix d’obtenir le statut de « nouvelle religion ». Cette reconnaissanceest recherchée – effective aux États-Unis, premier exportateur mondial de sectes –, selon beaucoup d’observateurs, dans la mesure où elle permet de contrer unesérie de critiques et de poursuites judiciaires. Sans entrer dans une analyse juridique, il faut alors relever la confusion « groupe sectaire nuisible/nouvelle religion ». Laquelleconduit à la question suivante : peut-on, en vue de respecter la liberté de culte ou de pratique religieuse (bien sûr défendue par les constitutions nationaleseuropéennes et la Convention internationale des droits de l’homme), peut-on donc porter atteinte à une série d’autres droits fondamentaux comme le droit à lasanté, à l’éducation, au respect de l’intégrité physique, à l’accès à la culture et aux loisirs permettant uneintégration harmonieuse dans la société afin que la personne puisse exercer réellement sa citoyenneté ? L’opposition posée ci-dessus induit uneconfusion entre liberté de croyance (possibilité pour chacun de croire en ce qu’il veut) et liberté de conscience, dont le noyau reste le libre arbitre.

Limite de l’engagement universitaire ?

Seconde confusion : l’objet d’étude diffère. Pour les associations et les psychologues, il s’agit de poursuivre un travail d’aide et de soutien aux victimes.Pour les historiens des religions, dont Anne Morelli pourrait représenter le versant belge de cette polémique européenne6, l’objet d’étude sont les faitshistoriques touchant à ce champ spécifique du savoir, en contexte universitaire. Dès lors, quand des universitaires s’engagent ouvertement – certains allantjusqu’à porter aide en témoignant en faveur de groupes sectaires en procès – dans une critique d’associations dont certains membres ont étévictimes et témoins pose question. N’y a-t-il pas de limite à « l’engagement » universitaire face à ce sujet si délicat, puisqu’il engageclairement l’éthique et le respect des droits humains. Alors, sociologie des religions et discipline historique surgissant dans le champ de la victimologie : cherchez l’erreur?

Sortir des paradoxes : revenir au respect des droits humains

Le mot d’ordre ne devrait-il pas être de différencier l’objet selon les disciplines et les enjeux sociaux. D’un côté, l’information aux citoyenset l’aide aux victimes, de l’autre l’étude de faits socio-historiques religieux mis en perspective et rapportés à leur contexte. Ce, en évitant lesréductions par des comparaisons (« les religions sont des sectes qui ont réussi », selon la thèse de Morelli) faisant violence, si pas à l’histoire, aumoins aux personnes dont l’identité comme victimes se trouve par là niée. A contratrio, en milieu professionnel, ceci ne permet sans doute pas aux responsablesd’administrations publiques d’être en droit de licencier un fonctionnaire parce qu’ils ont appris que celui-ci était membre d’un groupe qualifié desectaire. Morelli affirme ainsi avoir recueilli le témoignage de fonctionnaires ou d’enseignants, témoins de Jéhovah n’ayant jamais fait de prosélytisme, ayantperdu leur travail parce que leur supérieur avait appris qu’ils appartenaient à ce groupe.

« Éviter de rabattre des techniques scientifiques en croyances »

Pour Jean-claude Maes, psychologue, psychothérapeute systémique et président de SOS-Sectes7, ces confusions relèvent « d’un amalgame entre “religionirrationnelle” et “science rationnelle”. Or toutes les sectes ne sont pas religieuses. Et penser que la science est toujours rationnelle revient à rabattre des techniques encroyances. L’attitude scientifique est de travailler par hypothèse, mais quand l’hypothèse devient une croyance, cela n’est plus possible. Si la croyance devient unevérité et que les faits la contredisent, alors on est obligé de trafiquer les conclusions. Parce que si les conclusions sont fausses les prémisses le sont aussi, et celane peut être », argue-t-il. « Pour ma part, poursuit-il, j’adopte une position intermédiaire entre “pro” et “anti”. Les patients qui viennentà SOS-Sectes présentent des symptômes, j’essaie de les soigner. Si les théories que je construis sur le phénomène sectaire sont prouvées fausses,j’acquiesce. Il est probable qu’un certain nombre de choses que j’avance soient des âneries. Néanmoins, ce travail est actuellement utile pour le traitement desymptômes des personnes en sortie de secte, de plus ça fonctionne avec d’autres symptômes. Il importe donc de revenir aux faits », achève Jean-Claude Maes.

De leur côté, les groupes visés répondent en criant au maccarthysme, à l’atteinte à la liberté de croyance et de culte. Les plus richesd’entre elles saisissent souvent la justice nationale ou européenne (Cour des droits de l’homme de Strasbourg) pour faire valoir leurs droits qu’ils estimentlésés. Les batailles juridiques font rage et la guerre de l’information n’est sans doute pas prête de s’éteindre8.

Exigence épistémologique et éthique, prémices d’un débat de société nuancé

On le voit, les débats touchant aux groupes sectaires sont épineux, complexes. C’est justement pour cela qu’ils méritent toute l’attention d’unedémarche critique ouverte à la différence et tolérante. Condamner a priori et arbitrairement les théories alternatives, les utopies de vie basées surl’action collective et sur des idées fortes qui dérangent les consensus, c’est mettre dans le même compartiment ceux qui visent, souvent à traversl’action militante, à améliorer les conditions de vie de personnes marginales, fragilisées ou sans droits (les collectifs contre les expulsions par exemple) avec ceux qui,de l’espace clos de la secte, se retournent contre la société, parce qu’ils estiment détenir la vérité ultime. Chacun doit pouvoir se doterd’informations complètes et d’outils d’analyses objectifs9. En conséquence, mettre en place un débat de société sur les agissements sectairesnuisibles de même que les attitudes et limites à adopter passe par une éthique de l’information (s’informer honnêtement sur les arguments des parties) et uneépistémologie des savoirs quant aux capacités et limites des grilles scientifiques et médiatiques à épuiser la totalité du réel construisantune expérience individuelle et collective au sein de la famille de substitution qu’est une secte. Les débats menés à la télévision sur les questionssectaires ont encore du travail…

2. Le parcours associatif à entrées multiples de l’information et de l’aide aux victimes et aux proches

De l’expérience singulière à la professionnalisation

Plusieurs associations ont vu le jour suite à une expérience sectaire de leur fondateur. Ces personnes ont abouti à une prise de conscience puisqu’ellesn’étaient pas les seules dans le désarroi après la sortie de secte, il importait de s’organiser afin d’aider d’autres à comprendre, pour s’ensortir ou pour les aider à supporter la rupture de proches avec les liens familiaux.

Leur ligne d’action s’inscrit dans un bénévolat complet, parce que ce domaine était désert jusqu’il y a peu, que les acteurs de ce terraindésirent rester le plus indépendants possible et que c’est la passion de toujours mieux comprendre et se battre qui motive ces acteurs sociaux discrets mais incontournables. Ilssavent toutefois que par moments la passion s’essouffle, pas nécessairement armé d’une grille théorique éprouvée pour prendre distance face auxémotions ressenties inévitablement lorsque l’on se retrouve à l’écoute téléphonique des souffrances de victimes.

La distance du travail social et les limites de l’institutionnel

Cette distance est propre à toute relation comme le veut le travail social. Une responsable de l’accueil téléphonique de l’Association de soutien aux famillesvictimes de sectes (ASFVS) reconnaît le fait : « Après sept ans de travail, on a parfois l’impression de faire du sur-place ; après l’enquêteparlementaire, on a ressenti un désintérêt de la part des autorités ». Bénéficier d’une supervision de professionnels de l’aide aux victimes? « Pourquoi pas, répond-elle, mais il y a des limites à l’institutionnel. Nous sommes presque accessibles 24h sur 24 ! Notre offrons une aide de première ligne, nousne pouvons pas faire attendre le lendemain les personnes. Également membre de Contact et informations sur les groupes sectaires – CIGS10, elle précise : Au CIGS nous nousréunissons mensuellement pour échanger à propos des cas rencontrés et nous libérer des tensions accumulées car on a besoin de prendre du recul : on porte pasmal sur nous. Lorsque dans l’écoute on constate que nous touchons nos limites, nous renvoyons vers la personne la plus compétente, SOS-Sectes par exemple, si une prise en chargeplus approfondie est requise. Il y a un accord tacite où chacun prend ses responsabilités. Nos contacts avec SOS-Sectes sont réduits. De notre côté, nous sommesdemandeurs d’échanges. Nous avons besoin de sociologues des religions et d’anthropologues. Par exemple si on nous téléphone pour avoir des informations sur lesatanisme, autant on demande des données précises, autant la séance d’information auprès de jeunes rhétos doit aussi être un moment de prévention», note-t-elle encore. Et le docteur responsable de l’Association des victimes de pratiques illégales de la médecine – AVPIM11, de confirmer : « Leproblème universitaire est un faux problème. Les victimes existent et devraient au contraire pouvoir aider les universitaires ! Ils devraient prendre un peu de hauteur ». Un deleurs rôles est donc d’être les témoins d’évolutions sociales parfois subtiles mais bien réelles. Peut-être une plus grande concertation entre lesassociations serait bénéfique dans leur rôle d’intervenants de première ligne comme de relais.

Enfin, c’est encore avec l’énergie de leur combat que l’association Aide aux victimes de comportements sectaires et d’autres associations (en collaboration avecJean-Claude Maes comme directeur scientifique) ont organisé les trois premiers « Colloques d’aide aux victimes de sectes » entre 1999 et 2001. Le relais est àprésent transmis à SOS-Sectes, asbl reconnue et soutenue par la Cocof12. En forme de conclusion, la bénévole d’ASFVS affirme que « Le débat autour dessectes est un moment passionnant et difficile d’une société en mutation ».

1. Respectivement le « Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles » (CIAOSN) et la « Cellule administrative de coordination de la luttecontre les organisations sectaires nuisibles » (loi du 2 juin 1998) pour la Belgique ; la « Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires» (Miviludes, ancienne MILS) en France, instances officielles mises en place dans les deux cas à la suite d’une Commission d’enquête parlementaire (1995 en France,1996-97 en Belgique). Pour le rapport français : www.assemblee-nat.fr/rap-enq/r2468.asp, pour l’équivalent belge voir : http://www.ciaosn.be. Le nouveau rapportd’activité du CIAOSN vient de paraître (disponible sur le site). Au plan européen existe la Fédération des centres de recherche et d’information sur lessectes (Fecris) : www.fecris.org
2. Consulter le site http://www.antisectes.net créé et alimenté par un ex-adepte, ou, très complet, www.membres.lycos.fr/tussier
3. Cesnur : Centro studi sulle nuove religioni (Centre d’études sur les nouvelles religions), site : http://www.cesnur.org et, en lien, la revue http://www.religioscope.com
4. Deux exemples. Les arguments de Régis Dericquebourg, sociologue des religions (Université de Lille III), lire http://french.recognizedscientology.net/recognized-scientology.htm,où il applique le concept de religion à un groupe sectaire ayant récemment fait la une en Belgique. Ou encore certains intervenants au colloque organisé parl’Institut d’étude des religions et de la laïcité (ULB), sous l’autorité d’Anne Morelli, intitulé « Sectes et hérésies del’Antiquité à nos jours. Le rapport au pouvoir » (mai 2002). Les actes sont parus aux Presses universitaires de l’ULB.
5. Lire sur ce point « Le Cesnur et la bataille sur Internet » dans l’ouvrage Sectes, démocratie et mondialisation, d’Anne Fournier et Catherine Picard, Éd. PUF,2002, pp 90-91, (22 euros).
6. Relire son pamphlet Lettre ouverte à la secte des adversaires des sectes, Éd. Labor, 1997.
7. Auteur d’articles sur la prise en charge thérapeutique des ex-adeptes depuis 1996 et de Aux prises avec l’emprise sectaire (2002), « Santé mentale etphénomène sectaire », n° 16 des Cahiers de la Santé de la Commission communautaire française (2001).
8. En réponse à l’action de la Miviludes contre les dérives sectaires, voir le site scientologue « Éthique et liberté » :http://liberte.freedommag.org/el31/page06.htm
9. Plusieurs grilles d’observation préventives sont proposées sur le site de l’Union nationale des associations de défense des individus et de la famille (UNADFI,France) : http://unadfi.org/se_defendre/prevention. htm#1
10. Association de soutien aux familles victimes des sectes, rue Fontaine de la Blanche, 16 à 7803 Ath, tél. : 068 28 31 20 – CIGS asbl, rue du Congrès, 9 à 1000Bruxelles, tél. : 02219 87 66.
11. AVPIM, av. de Boetendael, 49, 1180 Bruxelles, tél. : 02 537 80 03.
12. SOS-Sectes asbl, rue Marconi, 85 à 1190 Bruxelles, tél. : 02 345 10 25, http://www.sos-sectes.org – contact : Jean-Claude Maes.

Olivier Bailly

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