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Un Service d'accrochage scolaire à Wavre, bientôt une antenne à Nivelles ?

De février à juin 2007, le nouveau Service d’accrochage scolaire (SAS) du Brabant wallon1 a accueilli 18 jeunes en moyenne durant 2 mois et demi. Malgré desdifficultés à trouver des fonds, son directeur, Étienne Struys, ne désespère pas de pouvoir ouvrir dans les mois qui viennent une antenne à Nivelles pourcouvrir géographiquement la province. Rencontre et réponse des cabinets concernés.

19-11-2007 Alter Échos n° 240

De février à juin 2007, le nouveau Service d’accrochage scolaire (SAS) du Brabant wallon1 a accueilli 18 jeunes en moyenne durant 2 mois et demi. Malgré desdifficultés à trouver des fonds, son directeur, Étienne Struys, ne désespère pas de pouvoir ouvrir dans les mois qui viennent une antenne à Nivelles pourcouvrir géographiquement la province. Rencontre et réponse des cabinets concernés.

L’offre

2001, cinq SAS ont vu le jour, rejoints par trois autres en 2002. Décembre 2006, un décret concrétise la volonté de les pérenniser. Février 2007, àl’initiative de l’AMO Carrefour J, celui du Brabant wallon entre en fonction. L’objectif d’en avoir au moins un par province est rempli. Depuis 2001, selon Étienne Struys, aucune étudevéritable n’a évalué le travail de ces projets (toujours) pilotes. À cela, les cabinets concernés, à savoir celui de Catherine Fonck pour l’Aide à lajeunesse2 et celui de Marie Arena pour l’Enseignement3, répliquent qu’une étude de l’Observatoire de la Jeunesse, les rapports pédagogiques etl’évaluation continue menée par un comité d’accompagnement de 30 personnes permettent un retour intéressant.

Autre lacune relevée par Étienne Struys, personne ne s’est mis d’accord sur les critères de réussite de la prise en charge. « Les administrations mettent ladernière main aux arrêtés d’application qui doivent mettre en œuvre une commission d’agrément, répondent les cabinets. Si les SAS ont des histoiresdifférentes et conservent un espace de liberté pédagogique, ils devront bientôt avoir une base commune et répondre par exemple à une inspection conjointe del’Enseignement et de l’Aide à la jeunesse. »

La demande

Par ailleurs, il faut constater que la demande des écoles ne diminue pas. Les SAS peuvent prendre en charge les articles 30 (exclus), les 31 (jeunes en crise) et les 31 bis (jeunes endécrochage lourd) durant des périodes de 1 ou 3 mois renouvelables une fois avec un maximum de 6 mois ou un an sur leur scolarité. À Wavre, 18 jeunes ont poussé laporte en cinq mois pour une durée moyenne de deux mois et demi. À l’appel d’un professionnel préoccupé par l’état du jeune (74 appels en 5 mois), le SAS BWrépond si une place est libre; l’information est alors donnée au jeune et à sa famille qui y viennent de façon volontaire et commencent une série d’entretiens pourréfléchir à une prise en charge ou à une autre solution (46 dossiers en six mois).

Étienne Struys précise : « Nous demandons au jeune deux choses : s’il maintient son désir de travailler avec nous et s’il nous autorise à contacter tous les partenairesidentifiés, école, PMS, AMO, SAJ, … pour rassembler les pièces du puzzle de sa personnalité et pour pouvoir le confronter à ce puzzle. » S’il a desproblèmes particuliers d’addiction ou de santé mentale, par exemple, ou si une prise en charge ne débouche pas sur une amélioration en un temps court, le SAS fait appelà des partenaires ou d’autres services. Le but de la prise en charge est le retour à l’école dans les meilleurs délais et conditions. Selon le cabinet de l’enseignement,80% des interventions des SAS débouchent sur une réinsertion scolaire.

Une méthode

Pour y arriver, ce service crée un contexte pour faire ressurgir les problématiques du jeune. « Si nous disposons d’un encadrement luxueux, un adulte pour deux jeunes, nousn’arrondissons pas les angles, déclare Étienne Struys. Dès qu’une difficulté apparaît dans un des ateliers, nous faisons un arrêt sur image pour stopperl’engrenage. Un collègue le prend en charge pour éviter la logique de conflit, dénouer ce qui vient de se passer et trouver une solution avec lui. À l’école,l’engrenage entraîne le jeune qui ne voit pas comment en sortir. Il faut avec lui, imaginer d’autres clés, mettre en place de nouvelles méthodologies et réflexes. »

Les différents ateliers (scolaire, manuel, cuisine, entretien de la maison, culturel, citoyen, sportif, …) sont surtout des prétextes pour mettre le jeune en situationconfronté à lui-même, des pairs, des adultes, les autorités. « Le SAS est une institution qui peut travailler intensément avec le jeune durant 2 mois, ajoute sondirecteur. C’est aussi la seule qui fonctionne à la fois dans l’enseignement et dans l’aide à la jeunesse. C’est une force : elle se situe à l’amarrage de deux culturesdifférentes. C’est aussi une difficulté : nous devons faire l’équilibre entre des objectifs et des vocabulaires différents. »

Des difficultés

Début octobre, les représentants des SAS ont rencontré les cabinets Enseignement et Aide à la jeunesse. « Les projets-pilotes repartent pour un an, préciseÉtienne Struys. Les cabinets ont confiance en notre agréation en 2009. Cela ne nous facilite pas la vie lorsqu’on doit presque les ‘harceler’ tout le mois de septembre pour permettre deréengager les salariés après le 30. »

Pour les cabinets, « après l’élaboration du décret, il a fallu que les deux administrations, fort différentes, réalisent un travail d’approche qui a pris du tempset qui va déboucher dans le courant du mois sur une proposition d’arrêté d’application. Cela donnera la base légale pour pouvoir faire travailler la future commissiond’agrément à partir de la prochaine rentrée scolaire, si tout va bien, ou au plus tard dans le courant 2009. Dans cette période transitoire, les étapes pourentériner les décisions de subvention ont pris un peu plus de temps. Mais le gouvernement a décidé les arrêtés la semaine dernière et quoi qu’ilen soit les deux ministres sont bien déterminés à mener à bien ce projet commun. »

Étienne Struys fait aussi des démarches auprès de la Région wallonne, des villes de Wavre, Nivelles et de la Province pour obtenir des aides supplémentaires :cela permettrait d’ouvrir une antenne à Nivelles, d’accueillir simultanément dans l’est et l’ouest une vingtaine de jeunes encadrés chaque fois par 4 éducateurschapeautés par un coordonnateur-directeur (avec une demande de 5 points APE supplémentaires, 35 points APE répartis sur 7 emplois, un temps-plein province et un sur fondspropres).

Des résultats ?

« L’effet SAS, conclut Etienne Struys, c’est comme une boisson énergisante pour franchir un sommet… pas la ligne d’arrivée. On se doit de construire un réseau autour dujeune pour éviter … le feu de paille. Mais nous supposons que cet effet est réel : les réinterpellations d’écoles partenaires sont l’indicateur d’une certainesatisfaction. »

1. SAS Brabant wallon :
– adresse : rue de Nivelles, 107 à 1300 Wavre
– tél. : 010 24 79 99
– courriel : SASBW@hotmail.com

2. Cabinet de Catherine Fonck, ministre de l’Aide à la jeunesse :
– adresse : bd du Régent,37-40 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 788 83 11
– contact : Yves Polomé
– tél. : 02 788 83 54
3. Cabinet de Marie Arena, ministre de l’Enseignement :
– adresse : place Surlet de Chokier, 15-17 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 227 32 11
– contact : Pierre Ercolini.

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