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Regard critique · Justice sociale

Environnement/territoire

Un appel à idées « coopératif » pour une nouvelle forme de propriété

Réunis sous la plateforme Commons Josaphat, des citoyens lancent un appel à idées pour faire transiter la friche de statut de « bien public » à un statut de « bien commun ». Une réponse au projet de privatisation d’une des dernières réserves foncières de la région de Bruxelles-Capitale.

26-04-2014
Le projet « Josaphat : Vivre et travailler dans un parc » où cohabiteront 1.800 logements (45% public / 55% privé), 1 école francophone et néerlandophone , 2 crèches, une salle de sport et des commerces de proximité.

 

A la frontière d’Evere, derrière le boulevard Lambermont, le site de l’ancienne Gare Josaphat compte parmi les dernières réserves foncières de la région de Bruxelles-Capitale. Vingt-quatre hectares en friche. Soit l’équivalent de trente-deux terrains de foot. Très proche du Quartier européen, la « friche Josaphat » avait d’abord été pressentie par les autorités locales pour y accueillir la Commission européenne en manque d’espaces de bureaux. Aux dernières nouvelles, le site devrait accueillir du logement et des entreprises urbaines. Un « écoquartier » construit par des investisseurs privés.

Le risque de faire du logement de haut standing, de réduire encore la porte d’accès à la propriété plutôt que de répondre à l’urgence sociale, hante une partie des riverains et des associations du quartier. En réponse à la future privatisation d’une partie du site (74 % des logements), un groupe de citoyens et d’experts réclament une nouvelle forme de propriété. Réunis sous la plateforme Commons Josaphat, ils lancent un appel à idée pour faire transiter la friche de statut de « bien public » à un statut de « bien commun ». Objectifs visés : redonner un pouvoir décisionnel aux citoyens, associations et travailleurs du quartier. En appuyant la soutenabilité écologique, sociale et économique de la friche.

« Les biens communs se caractérisent par le fait qu’ils mobilisent une action collective qui émane d’une communauté ou de réseaux citoyens. Au travers des biens communs, les utilisateurs sont aussi codécideurs du mode de production et de gestion de ceux-ci », expliquent les responsables de la plateforme. Ce « droit à la ville » pèse d’autant plus dans le débat sur l’aménagement du territoire, qu’un schéma de développement de la « friche Josaphat » vient d’être approuvé par le gouvernement régional, en première lecture et sans débat public.

En pratique, l’appel à idées est ouvert à tous ceux qui ont un enjeu dans ce futur lieu de vie : Bruxellois, habitants du quartier ou pas, associations… et même à la société civile internationale. La date limite de remise des idées est placée au 18 juin. Des ateliers, des débats et des visites du site ferroviaire sont prévus dans l’intervalle, pour faciliter la constitution des équipes de réflexion. Au terme de son parcours, l’appel à idées proposera aux pouvoirs publics et aux habitants des chemins concrets pour construire un quartier « en bien commun ».

Infos et inscriptions : http://commonsjosaphat.wordpress.com/call-for-ideas/

ou contactez Commons Josaphat à l’adresse ideascommonsjosaphat@gmail.com

Rafal Naczyk

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